Il restait ses vêtements qui formaient un gros tas sur le pavement. Elle les poussa du bout du pied jusqu'au jardin, les mit à tremper et, avec un bâton, elle plongea dans l'eau les parties du tissu qui se gonflaient d'air et restaient à la surface sans être mouillées. En un instant, l'eau devint noire comme la nuit. Elle recouvrit d'un couvercle la bassine en zinc et monta dans sa chambre.
Il avait confié à Félix Manchetti que ces nuits de débauche lui procuraient le même sentiment que celui des lendemains de batailles. Elles suscitaient la même fatigue mortelle, la même rêverie et la même angoisse.
Le bruit courut que Teresa était escortée de fantômes ne tarda pas à se répandre. On l'évita. Seule Roberte prenait encore sa défense, mais on ne l'écoutait pas. On ne songea plus qu'à se protéger du mauvais sort que Teresa semblait répandre autour d'elle.