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EAN : 9782070744268
192 pages
Gallimard (04/03/2004)
3.65/5   13 notes
Résumé :
"Avant de commencer la battue, je ramasse un peu de terre, m'en frotte les paumes, en respire l'odeur. je n'ai ni fusil ni poignard. Mes seules armes sont un bâton, la mazza, taillée dans un sarment de vigne, et mes dents. je deviens l'animal. je suis le mazzeru, celui qui frappe et annonce la mort. " Au cours d'une " chasse de nuit", rituel sanglant dont la tradition s'est perpétuée en Corse jusqu'au milieu du XXe siècle, Mattéo Moncale, le mazzeru, prédit la mort ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Roman captivant et bien écrit qui en apprend beaucoup sur le mazzérisme, et autres pratiques traditionnelles en Corse au siècle dernier. Un bon livre que j'ai découvert avec grand plaisir.
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La chasse de nuit est celle du mazzeru.

Le mazzeru est le "chasseur d'âmes", celui qui chasse de nuit les animaux avec son gourdin et qui lit dans les yeux de ses proies le destin de ceux qui vont mourir. Chasse-t-il éveillé ou somnambule? Une sorte de sorcier qui a reçu le don de divination.

"Avant de commencer la battue, je ramasse un peu de terre, m'en frotte les paumes, en respire l'odeur. Je n'ai ni fusil ni poignard. Mes seules armes sont un bâton, la mazza, taillée dans un sarment de vigne, et mes dents; Je deviens l'animal. Je suis le mazzeru, celui qui frappe et annonce la mort"

Roman fantastique donc. Roman d'un village corse avec des familles ennemies. Roman de paysans, de chasses. le narrateur est fils de notable, qui vit sobrement de ses rentes. Quand il doit annoncer la mort de Petru, le médecin, d'une famille concurrente, Lisa, la femme de Petru se rebelle contre le sort et vient trouver le mazzeru

"vous êtes le diable" dit Lisa

A ces mots , je ne sais ce qu'il advint, le sol se déroba sous moi et je tombai sans connaissance..."

Cela commençait donc très bien, fantastique, tragédie, traditions rurales. Mais les séductions bien terrestres, les rapports amoureux ou tout simplement sexuels s'en mêlent et brouillent le récit. le sorcier est envoûté par la femme interdite, il couche avec la servante, vit avec une troisième. C'est un peu trop pour moi. Tout se mêle, jalousies, désir, sorcellerie....J'ai du mal à suivre. Quel indécis! cet homme qui se laisse aller à ses rêves et ne sait pas choisir. Il m'agace. En revanche, j'ai beaucoup aimé  le personnage d'Agnès, ancienne sorcière qui connaît les remèdes, qui chasse le mauvais oeil.

Cette chasse de nuit fascine et  agace mais je laisse pas indifférent. Je me suis laissé prendre et ne l'ai pas lâché.


Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Un roman sur la Corse, certes, mais aussi, à travers le personnage traditionnel du Mazzeru, un questionnement sur la modernité, l'importance de la communauté et les questionnements existentiels.
Marie Ferranti est une autrice profonde, directe, qui s'inspire de l'univers chamanique de la Corse pour lui faire parler de nos propres vies, nos désirs, nos illusions amoureuses... et notre capacité de résilience. Un très beau roman.
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Chassé-croisé de désir et de mort entre Mattéo, le mazzeru et Lisa, l'épouse de Petru, entre ces deux familles habitées par une haine ancestrale.
La Corse, douce et âpre à la fois où les hommes s'aiment et se déchirent à la lumière des traditions.
Une magnifique et palpitante histoire à découvrir, ce sera notre Livre du Mois de décembre.
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A Zigliaro, sur l'Ile de Beauté, agit encore un "mazzeru". L'homme remplissant ce rôle tient du chaman ou du sorcier. Il prend part de nuit à une chasse (réelle ? rêvée ?) et lors de la mise à mort de la proie, s'il identifie un visage connu sous les traits de la bête, eh bien, cette personne périra sous peu. Dans trois jours. Ou dans un an. Alors quand le mazzeru, Matteo, prédit la fin prochaine de Petru Zanetti, Lisa, la jeune épouse de Petru, vient le voir. Elle entend bien obtenir de ce sorcier qu'il infléchisse la trajectoire du destin. Une relation commence alors entre Matteo et Lisa, empreinte de désir et de tragédie. Voilà un roman qui m'a happé.
Lien : https://www.bookcrossing.com..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le premier soir de pleine lune, au printemps, nous chassons la nuit, en meute.
Une fois l'an, nous nous retrouvons, hommes, femmes et chiens, sous le grand chêne blanc, près de la rivière. L'eau est la demeure des esprits. Celle des morts qui n'ont pas encore expié leurs fautes et se cachent dans les eaux vives. Ce sont les âmes errantes qui nous appellent dans les rêves. Alors ni le taureau furieux ni le sanglier ni la chèvre égarée ne peuvent nous échapper. Cette chasse de nuit désigne ceux qui vont mourir.
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Mazzeru, à l'heure où j'écris, plus personne ne sait ce que cela veut dire. Agnès disait que j'étais le dernier mazzeru, mais Agnès n'est jamais sortie de Zigliaro. Se bornant à parcourir les bois, à battre la campagne alentour, elle se vantait d'être allée à Ajaccio une seule fois dans sa vie. Pour elle, le monde avait des frontières étroites et familières et elle ne désirait pas qu'il en fût autrement. Ainsi que vaut le jugement d'Agnès?
Après la guerre de 14, alors que je n'étais qu'un jeune garçon d'une quinzaine d'années, j'ai connu un mazzeru.
Marcu Silvarelli était un homme respecté, le plus grand chasseur du pays; ses récits de chasse étaient célèbres, mais après la guerre, on ne croyait plus guère en ses prédictions. (...)
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Je ne dormais plus. Je passais mes nuits à lire à la lueur d'une chandelle. Mes yeux étaient brûlés par les veilles. Je sortais à l'aube car la lumière ne me blessait pas. J'allais à la rivière. Je croyais ma fin prochaine. J'entendais les âmes errantes des eaux vives qui m'appelaient. Quand j'approchais de la rivière, je tapais l'eau de la mazza pour les éloigner, mais je le faisais que par habitude. Qu'étais-je d'autre moi-même qu'une âme errante?
A la nuit tombée, je regardais parfois mon ombre sur le mur. Je rêvais souvent d'une dernière chasse de nuit dont j'étais la proie. Une vie d'homme tient à peu de gestes, à quelques ombres, à des rêves.
Je vécus ainsi, pendant des mois, comme un sauvage.
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J'avais été sincère. J'avais voulu sauver Petru. En revêtant le masque du mouflon, j'avais voulu prendre sa place. J'avais échoué. Lisa avait vu les yeux de Petru. Je ne pouvais plus rien pour lui, mais ne pouvais me résoudre à ne plus voir Lisa et encore moins à lui dire la vérité.
J'ai hésité longtemps avant de le faire, mais j'ai menti, j'ai trahi tout ce que j'avais de plus cher : Agnès, Lisa, mes croyances et même Dieu.
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Pâques approchait. Dès le jeudi saint, les cloches s'étaient tues. Le prêtre avait attaché ensemble les cordes, quiconque les aurait touchées aurait commis un sacrilège. Les enfants de choeur, en aube blanche, couraient dans Zigliaro et dans les alentours, en faisant tournoyer les crécelles pour annoncer les offices.
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