Le huitième continent désigne un immense amas de déchets plastiques, grand comme plusieurs pays, qui dérive quelque part dans le Pacifique nord, fruit de l'irresponsabilité humaine envers la planète. L'auteur en fait le cadre de son roman d'aventure en imaginant que les déchets se seraient s'agglutinés par endroits, permettant d'y prendre pied et donnant ainsi naissance à une île peuplée de naufragés, de marginaux, de pirates et autres rebelles, où règne la violence et l'instinct de survie.
C'est dans ce lieu hostile qu'échouent Roxane et son frère Christo suite au naufrage du voilier sur lequel ils étaient en vacances avec leurs parents. Les deux jeunes adultes, d'abord horrifiés et déboussolés par la disparition mystérieuse de leur parents, vont alors devoir trouver en eux et dans leur environnement les ressources nécessaires à leur survie. Epuisés, apeurés et sur les nerfs, ils vont vite s'apercevoir qu'ils ne sont pas les seuls êtres à peupler cette île de déchets, et que les dangers qui les guettent ne proviennent pas seulement du milieu mais surtout des hommes.
Il s'agit là d'une aventure haletante qui tient en haleine le lecteur du début à la fin. Ce dernier accompagne les protagonistes dans leur exploration de l'île, faite de rencontres malsaines et de rebondissements inattendus, il a peur avec eux et comme eux ignore quelle sera l'issue de cette aventure. Au fil du récit le personnage de Christo se révèle, à mesure qu'il est confronté à la peur de perdre un être cher, et à la recherche de solutions pour sa survie. Il se montre alors altruiste, téméraire et ingénieux.
Si le thème de la catastrophe écologique et de la pollution humaine sert de toile de fond à cette histoire, le récit n'abuse pas de sermons moralisateurs ou de recommandations écologistes, et c'est au lecteur de réfléchir sur ce phénomène et de prendre conscience, au delà de la fiction qui y prend place, que ce continent de plastique existe bel et bien.