Citations sur Moi, ce que j'aime, c'est les monstres (187)
Maman, elle est moitié irlandaise des Appalaches, moitié indienne de... de je ne sais pas trop où. [...] Dans le gris de ses yeux on voit à la fois le brouillard de Dublin et la fumée des calumets...
...Et moi, j'avance dans cette étendue grise jusqu'à atteindre l'île verte au fond de son Iris. Elle est couverte de buissons et d'arbres, elle sent bon la terre. C'est comme si maman m'y avait construit un refuge, seulement pour moi (et mes trucs secrets), alors je m'allonge sur un lit de mousse toute douce et je m'endors sous le grand, grand sapin.
Moi et Dezze, on adore entendre un train passer au dessus de nous. Mais si le gang de Jerry avait réussi à me... me... Je suis sûre que ce bruit je l’aurais plus jamais aimé.
Encore une raison pour dire qu’être un monstre c’est bien plus facile qu’être une fille. Quand je serai un vrai monstre, j’aurai plus à me taire. Non, ma bouche, je l’ouvrirai en grand au contraire, et de mes dents acérées, j’écharperai tous les Jerry de la terre.
Chut, petite artiste... ... Ne laisse jamais la noirceur des autres faire tomber la nuit en toi...
-- Karen, cet oeuf, il est de la couleur d'une betterave, est-ce que ça en fait une betterave ?
-- Non. Je dirais que c'est un oeuf.
-- Exactement ! Par contact, ces oeufs ont pris une autre couleur. Et c'est la même chose pour les gens. Ils peuvent souffrir de la proximité du mal, mais jamais, au fond de leur coeur, ils ne deviennent mauvais.
Cher carnet, je vais te parler franchement, pour moi, dans les magazines d'horreur, les meilleurs couvertures, c'est celles où les nénés de la dame ne sont pas à moitié à l'air quand elle se fait attaquer par le monstre. Celles-là, elles me fichent plus que la frousse. Je pense que les nénés à l'air, ça envoie un message caché genre : avoir des seins = c'est très dangereux. Vu ce qui arrive à maman, peut-être que les magazines savent des choses qu'on ne sait pas...
quand les adultes sont hantés, ce sont les enfants qui connaissent leurs pires peurs...
Si on pouvait voir avec un oeil de verre, le monde aurait il l'air plus fragile?
Bien sûr, dans les livres d'histoire, au chapitre des différents groupes assassinés par les nazis, il n'est jamais question des prostituées, car je suis sûre qu'elles sont considérées comme une tache sur la mémoire des autres victimes. La vérité, c'est que la vie d'une pute ne vaut rien. Pour moi, ce n'est que de la haine de soi. Notre société hait ceux qui nous acceptent sans réserve, nous, nos corps, nos désirs secrets. C'est ce que ces dames m'ont appris... À accepter ce que les autres dédaignent.
Et à cet instant, j'ai compris que ce qu'ils voulaient, ces brutes, c'était attaquer mon âme pour faire de mon corps un cercueil.
Et quand maman disait " ton père, il a simplement disparu un jour", je me demandais s'il nous avait vraiment quittés ou bien s'il avait seulement ôté tous ses vêtements et que peut-être, il était là dans l'appartement avec nous, silencieux, invisible et ... Tout nu.