« Au large des côtes s’étend l’île du Compte d’Auteur, et au-delà du Compte d’Auteur s’étend l’île du Fandom. Au-delà du Fandom se trouve la Dissertation et encore au-delà l’Excuse pour n’avoir pas rendu sa dissertation. Celle-ci est souvent la plus lyrique, construite qu’elle est dans un état de panique et d’urgence en espérant échapper à une heure de colle. » (p. 429)
Le voyage de retour le long du fleuve se déroula sans incident et s'acheva en tout juste vingt mots.
"La bière était d'une légère couleur ambrée, mais elle avait goût de thé chaud. Ce qui n'avait rien d'étonnant car, dans le Monde des Livres, tout avait le goût de thé chaud. Sauf le thé chaud lui-même, qui avait goût d'eau de vaisselle. Mais puisque l'eau de vaisselle avait goût de thé chaud, on aurait pu dire que le thé chaud avait en définitive goût de thé chaud." (p. 406)
- Où étiez-vous passée ? (…)
- J’ai fait tomber une bande de Stiltonistes, été arrêtée pour crimes contre l’humanité, découvert où les autres Thursday étaient enterrées, été pour ainsi dire enlevée par Goliath et libérée par un procureur général.
- C’est tout ?
(...) particularité qu'il partageait avec d'autres genres montrant un lien ténu avec la réalité, tels que les Manipulation Comptables ou les Mensonges-au-cas-où-le-Conjoint-découvre-un-Sous-Vêtement-dans-la-Boite-à-Gants.
« J’ouvris la porte sur trois Dostoïevskicismes qui me dévisagèrent à travers un épais nuage de relativisme moral. » (p. 17)
“Matière Noire de la Lecture : la dernière demeure hypothétique des livres non publiés, des idées jamais mises sur le papier et des poèmes n’existant que dans le cœur de poètes morts avant de les avoir confiés à leur plume.” (p. 211).
“Si le Monde des Livres était lui-même un livre, ce serait de l’autofiction.” (p. 208)
“Bien qu’ils tuent, mutilent, défigurent et éviscèrent régulièrement la population du Monde des Livres, les auteurs du Monde extérieur jouissent d’ une totale impunité.” (p. 355)
"La preuve de l' existence de la Matière Noire de la Lecture demeure fumeuse, pour ne pas dire plus. Cette prétendue quantité gigantesque de matériau non lu, qu'il soit oublié ou effacé, servirait également de refuge aux Morts-Lisants : des sortes de zombies, des personnages réduits à l'état d' enveloppe à force de ne pas être lus, l'esprit vidé de toute humanité." (p. 105).