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EAN : 9781534309791
96 pages
Image Comics (30/10/2018)
4/5   1 notes
Résumé :
Whether it's the origin of an undead strikeforce or solving the trail of mysteries that plague them, this story shines a light on the classic Image series while introducing the concept to a brand new audience.

As the creator of the indie hit Copra, MICHEL FIFFE celebrates Image’s most extreme series as only a comics-auteur can.
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome peut se lire indépendamment de l'historique des membres de l'équipe Bloodstrike, mais il gagne en sens pour les lecteurs disposant d'une idée de ce que fut ce titre. Il comprend les épisodes 0, 23 et 24, initialement parus en 2018, écrits, dessinés et encrés par Miche Fiffe qui a également réalisé la mise en couleurs et le lettrage. Il met en scène des personnages créés par Rob Liefeld en 1993. le tome se termine avec une postface de 2 pages écrite par Michel Fiffe, une page d'annotations établissant les liens avec la série initiale, une histoire de 7 pages de comics sur le recrutement de Chapel (réalisée par Paul Maybury), un récit de 3 pages mettant en scène Lethal (réalisé par Chuck Forsman, et des fausses couvertures réalisées par Ed Piskor, Benjamin Marra, Giannis Milonogiannis, Buster Moooy, Andrew MacLean, Matthew Allison, Zack Soto, Rob Liefeld, Dan Fraga (*3).

En février 1988, l'équipe Bloodstrike est en plein combat contre une phalange de la Confrérie de l'Homme (Brotherhood of Man). Elle se compose de Cabbot, Fourplay et Shogun. Ces deux derniers meurent sur le champ de bataille. Cabbot ramène leur corps au projet Born Again. En octobre 1988, à Baltimore, John Locke voit surgir 3 individus armés en costard noir chez lui. Il meurt d'une crise cardiaque. Pour se débarrasser de son corps, les hommes en noir le confient au projet Born Again. Par manque de moyens, les médecins responsables du projet utilisent le corps de John Locke faute de mieux pour en faire Deadlock. Juin 1989, John Locke réussit à s'évader pour quelques heures du projet Born Again occasionnant un carnage sur quelques civils. Octobre 1989, Deadlock fait partie d'une mission de Bloodstrike à l'extérieur. Ils se font massacrer par Youngblood sous forme de trio (Diehard, Chapel et Vogue).

Épisode 23 - Aux environs de Los Angeles, Tag (une des membres de Bloodstrike) s'ennuie un peu entre 2 missions et profite du temps pour fréquenter les bars pour lever un mec. Sa dernière conquête se rend compte qu'il a contracté une étrange maladie de peau, et il retourne au bar pour essayer de retrouver cette poulette peu saine. de son côté, le détective privé Heaton enquête sur des cadavres de femmes retrouvé en Virginie rurale, sans bras ou sans yeux. Pour ces 3 individus, leurs recherches les conduit à un établissement appelé Dents Noires. Épisode 24 - l'individu appelé Bloodstrike a dû faire demi-tour vers la base sous-marine qu'il vient de quitter pour aller récupérer les corps de ses camarades (Shogun, Fourplay, Deadlock et Tag) qui ont trouvé la mort dans la mission qu'ils viennent d'accomplir. Alors qu'il se tient devant ce qu'il reste d'eux, il est attaqué par un Katellan. Avant qu'il ne puisse se défendre et riposter, il survient un événement étrange, même pour lui. Histoire supplémentaire 1 - Chapel est recruté par Battlestone pour être intégré dans l'équipe de Youngblood. Histoire supplémentaire 2 - Lethal décide d'adopter un enfant (Franky) après l'avoir sauvé des griffes d'un tueur.

Ce tome n'est pas pour tout le monde ; il est à réserver à des lecteurs avertis, à bien des égards. En le feuilletant rapidement le lecteur se rend compte que les dessins dégagent une apparence marquée d'amateurisme, avec des contours en traits fins contredisant la force des coups des portés, des décors en carton-pâte, des acteurs qui jouent mal et des costumes de superhéros outrageux, même pour des supercriminels. Dans la postface, Michel Fiffe explique qu'il rend hommage à l'une des créations de Rob Liefeld, et d'une manière plus générale aux personnages qu'il a créés lors du démarrage de l'éditeur Image Comics. En 1992, les 7 créateurs qui vendent le plus chez Marvel décident de quitter l'éditeur et de s'installer à leur compte en formant Image Comics : Todd McFarlane, Jim Lee, Whilce Portacio, Marc Silvestri, Erik Larsen, Jim Valentino et Rob Liefeld. le premier comics à paraître est le numéro 1 de la série Youngblood réalisé par Liefeld, réédité dans Youngblood. À la suite de quoi, Liefeld s'empresse de reproduire le modèle de salariés de Marvel, en créant des personnages et en les confiant à d'autres créateurs payés comme de la main d'oeuvre, Extreme Studios publiant des séries comme : Avengelyne, Badrock, Bloodstrike, Bloodpool, Brigade, Team Youngblood, Youngblood Strikefile, Supreme, Glory ou Prophet.

Comme le dit Michel Fiffe, il est facile de se moquer de ces comics au scénario lacunaire et riquiqui et aux dessins tout en poses avantageuses et à la technique elle aussi lacunaire. Mais pour les adolescents de 1992, Rob Liefeld proposait une alternative aux superhéros trop institutionnels de DC et Marvel, avec des individus à l'énergie inépuisable, violents, et refusant tout compromis. Il se souvient également de l'apport de Keith Giffen en tant que scénariste sur la série Bloodstrike, car il avait insufflé un semblant de consistance aux personnages, sans rien perdre de leur immédiateté. Enfin, il explique l'étrange numérotation, venant combler les trous de la série initiale. Ses 3 épisodes s'insèrent ainsi dans la continuité, avant a reprise de la série en 2012 par Tim Seeley & Francesco Gaston dans Bloodstrike Volume 1: Reborn Under a Bad Sign (épisodes 26 à 30).

Michel Fiffe réalise donc un hommage à cette énergie de Rob Liefeld, avec un exercice de continuité de haute volée. Bien sûr, cette dernière dimension ne parle qu'aux lecteurs ayant apprécié la série initiale. L'auteur conserve intact le principe de la série : des superhéros à la moralité aux abonnés absents, des individus qui forment un groupe paramilitaire et qui tirent sur tout ce qui se bougent, des individus morts et ramenés à la vie, qui peuvent mourir sur le champ de bataille et qui seront ramenés à la vie ensuite indépendamment de leur volonté. Au-delà de l'exercice de continuité, admirable pour un fan, mais vain pour un lecteur de passage ou qui ne s'est pas investi dans les histoires de 1993, le lecteur plonge dans des histoires éprouvantes. Il lui faut de la patience pour comprendre les enjeux et pour apprécier la démarche de l'auteur. Il commence par être décontenancé par l'amateurisme apparent. le lettrage est parfaitement lisible, mais très irrégulier. La mise en couleur fait bien ressortir chaque élément par rapport aux autres, mais avec des choix de couleurs erratiques. Les dessins donnent l'impression de changer de registre d'une page à l'autre, et de malmener la morphologie de plusieurs personnages. de ce point de vue, l'hommage aux productions Extreme Studios dépasse la réalité, jusqu'à pouvoir paraître plus moqueuse que louangeuse.

Au fil des séquences, le lecteur constate que Michel Fiffe sait dessiner ses personnages comme des superhéros Marvel le temps d'une case. Quand il observe les croquis des couvertures, il voit des compositions bien construites. de temps à autre, il tombe sur une page impressionnante : Deadlock en train de massacrer des innocents dans l'épisode 0, Tag découvrant les victimes du tueur dans l'épisode 23, le cadavre de Deadlock luttant contre ses blessures pour accomplir une dernière action dans l'épisode 24. Il en déduit que Michel Fiffe dispose des compétences techniques pour réaliser des dessins moins marqués par un manque de cohérence d'une case à l'autre, et qu'il a choisi ce mode de représentation pour rendre compte de l'énergie juvénile déployée par Rob Liefeld dans ses propres comics. Il a la confirmation de cette intuition s'il prend du recul pour voir considérer la narration visuelle sur le plan du découpage et des prises de vue, car elle atteste d'une construction élaborée.

Michel Fiffe a donc réalisé un hommage avec une forme naïve pour restituer son impression de lecture à la découverte des épisodes de la série initiale. Chaque épisode est centré sur un personnage (Cabbot pour le 0, puis Tag pour le 23, et à nouveau Cabbot pour le 24), ce qui permet de raconter une histoire en 1 épisode. Dans le numéro 0, l'auteur montre comment l'organisation gouvernementale du Projet Born Again a pu en venir à accepter d'intégrer un individu aussi instable que Deadlock, comment il est traité comme un simple cobaye sans son mot à dire sur ce qui lui arrive. Les 2 scientifiques effectuent même un commentaire indiquant qu'ils doivent rendre leur projet à temps quitte à prendre des risques inconsidérés. le deuxième épisode montre Tag effectuant une enquête sur une série de tortures et de meurtres abjects, découvrant comment le gouvernement couvre l'affaire pour des raisons d'argent. Mais dans le même temps, son propre compas moral est fortement faussé et elle n'hésite pas à exercer une vengeance terrible. En caricaturant la violence et en privilégiant l'action sur la réflexion, Fiffe dépeint des individus réagissant sur la base de leurs émotions, oublieux des conséquences, et redressant les torts en tuant sommairement. Ce recueil mérite bien son titre de Brutalists, et joue avec les conventions des récits de Rob Liefeld qui écrivait souvent au gré de l'inspiration, sans plan préétabli. le lecteur reste déstabilisé parce que dans la réalité les exactions commises par les institutions ou les multinationales ne sont pas si éloignées que ça de ce qui est montré comme étant à fond dans l'exagération. le troisième épisode enfonce le clou sur l'utilisation d'êtres vivants (même s'ils sont déjà morts plusieurs fois) comme des cobayes dénués de libre arbitre, tout en mettant en scène l'instinct de vie comme plus fort que la pulsion de mort. Les 2 histoires courtes participent de la même approche outrancière, tout en conservant une touche d'humanité chez Chapel et Lethal qui restent les produits de la société et des circonstances dans lesquelles ils ont grandi.

Ce recueil est à réserver soit aux fans de Michel Fiffe, soit aux lecteurs étant tombé sous le charme dégénéré de la première version de l'équipe Bloodstrike, tellement outrancière qu'elle en devenait surréaliste. Pour ceux-là, ces épisodes offrent une lecture sortant de l'ordinaire, jouant sur les conventions de l'ultra-violence, tout en insufflant une forme de personnalité à des coquilles vides de tout sens. 4 étoiles pour des récits qui ne se suffisent pas à eux-mêmes.
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