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Critique de ODP31


Carnage à Carthage.
Pour honorer les 200 bougies de Gustave Flaubert, j'ai terminé l'année avec son péplum gore, salammbô, inspiré par ses voyages en Orient. Je n'ai pas dû fréquenter les mêmes clubs de vacances.
Bon moi, les tuniques moulantes, les Maciste en sandales, bien huilés et gonflés aux stéroïdes, les princesses qui s'aèrent le nombril, maquillées comme Nina Hagen, ce n'est pas ma tasse de thé à la menthe.
Nous sommes en 241 avant J.C et plus important pour bien vous situer, 2214 avant ODP31. Carthage est assiégée par des mercenaires qui s'estiment mal payés après plusieurs campagnes militaires. C'est important la reconnaissance en management.
Mathô, le rebelle en chef, tombe sous le charme fatal de la princesse de Carthage salammbô. Oui, c'est vrai, on dirait un nom d'une marque de cookies mais la demoiselle n'est pas seulemmbelle, elle est aussi mystique, tendance bien perchée dans les astres. Il faut dire qu'elle vit presque recluse dans palais et que son meilleur ami est un serpent qui lui caresse langoureusement les chevilles.
salammbô n'est pas Emma Bovary et elle ne comprend rien aux déclarations de Mathô qui vole un voile sacré pour la séduire. le barbare est un peu lourdingue côté drague mais n'ayant jamais vu le grand méchant loup, la princesse confond désir et malédiction.
Le père de la Miss Carthage, Hamilcar, prend très mal la mutinerie des mercenaires et comme le dialogue social n'est pas trop à la mode durant l'antiquité, le récit, tel mon dernier chapon, va être farci de massacres, de sacrifices et de batailles, les tripes à l'air.
Flaubert plonge son lecteur au milieu des combats et des trahisons sans lui épargner aucun détail. Il décrit avec beaucoup de réalisme les stratégies, plans de table et de batailles, et après ce roman, je crois pouvoir me lancer dans une thèse sur tous les modèles de catapultes de l'antiquité. Surtout, il développe une vraie esthétique de la violence et cette sauvagerie contraste avec la beauté d'un orient poétique et rêvé.
A sa sortie, salammbô va connaître un succès immense et même si la critique est divisée, ce roman poétique, vinaigrette de passions et de violences, va inspirer bon nombre d'artistes et notamment le peintre Gustave Moreau.
Pour ma part, ce roman m'a moins marqué que l'Education sentimentale, Madame Bovary ou le truculent Bouvard et Pécuchet mais on y retrouve cette plume sans illusion sur l'humanité et cette capacité unique à créer des mythes littéraires.
Quo Vadis Domine ? … Ben, je vais ouvrir mon agenda 2022. Bonne année.
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