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Critique de fanfanouche24


Choisi samedi 14 mai 2022 / Librairie Chantelivre

Juste une pépite pour tous les amoureux de Paname, de l'Histoire, des écrivains, de la Littérature et des Arts !!!

Invitée chez une amie...j'ai été fureter pour lui trouver une surprise.Dans un même élan, je me suis pris ce texte des plus attractifs...d'une auteure que je lis et suis avec attention depuis un temps certain !

Attirée par le sujet de l'ouvrage comme par la photo très frappante de Man Ray,ornant la couverture !
Me plongeant dans le texte...l'émotion la plus vive
m'a prise, en faisant remonter une masse de souvenirs professionnels très intenses,lié aux endroits décrits...!

Cette fameuse "rue Férou"...près de Saint-Sulpice,où se trouvaient les sièges des éditions Belin,ainsi que la belle Librairie des éditions L'Âge d'Homme....je travaillais dans les années 1990 comme Libraire-Bibliographe pour la Librairie- édition Picard, rue Bonaparte...je croisais aussi comme client notre voisin- éditeur ,Jean-Jacques Pauvert...

Ce livre...je l'ai " dévoré " ,j'avoue, de façon sentimentale,émotionnelle,de la façon la plus désordonnée et anarchique possible ! Me précipitant aux lieux Du Livre et aux personnalités qui m'intéressaient le plus: Belin, L'Âge d'Homme et son exceptionnel fondateur...des photographes qui retiennent toujours mon attention: que cela soit Eugène Atget...ou plus tard,Man Ray..!

"Dans la peau d'Eugène Atget

Peut-être Paris est-elle devenue mon théâtre privé, une scène où personne ne peut m'interdire de soliloquer avec les pierres,le monde d'hier,celui que mes parents connurent jadis.Je suis un orphelin, je n'ai pas d'enfants.Ma compagne,Valentine, m'est très chère. Chaque matin,je pars déambuler, seul,dans les rues et les ruelles, je marche et je regarde. Mon matériel est lourd,je suis costaud,cela ne me déplaît pas,cela me rassure même, comme la présence d'un ami imaginaire, une sorte de double de bois,de verre et de tissu.Quand je sens le moment propice, je dépose le trépied,prépare la chambre puis me glisse sous le drap noir.Comme un enfant qui s'amuserait à se déguiser, qui jouerait à cache-cache, qui s'inventerait une petite maison,au milieu du monde. Personne ne me voit,c'est moi qui porte un regard photographique sur cette ville qui disparaît Paris que je voudrais retenir de toute la force de mes yeux grands ouverts." (p.485)


Un ouvrage fourmillant d'anecdotes et de documentation historique,sans omettre les thématiques et analyses habituelles de Lydia Flem sur l'importance vitale des racines, d'"habiter un lieu",une maison,avoir un port d'attache...en se souvenant des arrachements, exils douloureux des ses deux parents pendant la seconde Guerre mondiale...qui ont impacté profondément l'histoire familiale !

Autres thèmes précieux et constants de cette écrivaine : la Mémoire individuelle comme la Mémoire collective,ainsi que tous les chemins de la TRANSMISSION....jusqu'aux recettes de cuisine, comme le fameux "gâteau au pavot de la grand-mère Rose" !!

Que de célébrités historiques, littéraires, artistiques ont hanté, fréquenté, habité cette rue Férou ainsi que de véritables institutions Du Livre", comme La Revue des Deux-Mondes:
Ernest Renan, Tolstoï, Proust,Man Ray, Eugène Atget, Fantin-Latour, Whistler,etc.

La partie consacrée au photographe Atget et une pure merveille...et l'oeuvre de cet artiste aura été un " vrai moteur" pour Lydia Flem,dans cet ouvrage...Elle le reconnaît et précise elle-même dans sa "Lettre à Eugène Atget":
"Mon très cher Eugène Atget, votre précieuse collecte du Parus en voie de disparition m'a encouragée à poursuivre l'insensé de mon propre chantier : esquisser l'arbre généalogique d'une ruelle parisienne sur cinq siècles d'existence, son patrimoine, ses lieux d'oubli et de mémoire, la trace fugitive de ses habitants. Un défi.un fantasme. "(p.536)

Même si la promenade fût empreinte d'une nostalgie certaine...elle fût captivante...et je retournerai à sa lecture, à l'occasion...en piochant selon l'humeur et la curiosité du moment....
Mon dernier passage -pèlerinage dans ce quartier ,à l'automne 2021,avec une ancienne amie libraire m'a fait découvrir le poème de Rimbaud" le Bateau ivre" peint de fort belle manière, sur un vaste mur !
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