Ce livre reprend le discours inaugural que
Cynthia Fleury a prononcé lors de la cérémonie de titularisation à la chaire « Humanités et Santé » au Centre national des arts et métiers.
Dans son discours, divisé en huit parties, elle évoque les gilets jaunes face à un Etat de droit défaillant, en partant d'un extrait des « Manuscrits de 44 » de
Karl Marx, et s'indigne. Elle insiste sur l'importance de l'humanisme et des humanités (disciplines), en relatant ses travaux antérieurs sur la Renaissance. Elle s'attarde, bien entendu, sur la nécessité du soin (probablement à prendre au sens du « care »), sa fonction dans la société, mais aussi des soignants et des soignés, en revisitant la notion d'irremplaçabilité (qui a fait l'objet d'un livre lumineux). Elle écoute les vulnérables, les sans-voix, les âmes perdues, en se faisant philosophe clinicienne, comme avec ses « femmes désenfantées » ; ces mères qui ont perdu leur enfant, « des mères endeuillées ». En somme, elle vivifie notre rapport à l'altérité et le rend possible par la pratique philosophique du soin.
Tout est à prendre chez
Cynthia Fleury, tout est à méditer tant notre monde, sous le coup de la mondialisation et des effets déshumanisants de la rationalisation, bascule dans un avenir incertain. Il faut se soucier des autres avant qu'il ne soit trop tard, c'est un peu la leçon de cette philosophie de bien-être à laquelle j'accorde une grande place dans nos "vies minuscules".