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En 2008 à Détroit, la famille Turner doit prendre une décision concernant la maison familiale, faut-il la vendre ou la garder? le choix est difficile car c'est la crise et elle abrite 50 ans de souvenirs. le patriarche est décédé depuis plusieurs années mais Viola la mère, ne pouvant plus vivre seule s'est installé chez le fils aîné, Charles et c'est avec ses douze frères et soeurs qu'il doit se concerter. A partir de ce point de départ, l'auteur va retracer l'histoire du couple et de leurs enfants. Elle met en scène surtout l'aîné qui à la suite d'une vision traumatique de son enfance : la vision d'un fantôme, décide de suivre une thérapie et de Lelah, la petite dernière. Celle-ci vient de se séparer à nouveau et se retrouve provisoirement sans domicile, ne voulant pas s'imposer chez les membres de sa famille, elle s'installe discrètement dans la maison familiale...
J'ai beaucoup apprécié cette saga familiale qui mêle intelligemment l'histoire du pays et les histoires personnelles, les différents destins de la fratrie. Les relations entres les frères et soeurs sont riches et variées. Il est intéressant de voir que selon la place dans la fratrie, le point du vue et le ressenti sur l'attitude de leurs parents sont très différents. L'auteur a réussie à merveilles à décortiquer la complexité des relations fraternelles !
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Déçue par ce roman dont j'attendais autre chose!
Cette histoire de famille se résume en fait à l'histoire de deux de ses membres: l'aîné de la fratrie ( Cha-Cha) et la petite dernière ( Lelah)... J'aurais aimé que l'auteure d'étende davantage sur les autres membres dont les prénoms sont cités au début, sur ce bel arbre généalogique.
Les parents: Viola et Francis se sont mariés jeunes et ont mis au monde pas moins de treize enfants.
La vie à Detroit, dans cette grande maison familiale, est maintenant derrière eux puisque les enfants sont adultes, que Francis est décédé, et que Viola est pris en charge par son fils aîné et sa belle fille Tina.
Que va devenir cette maison? quel avenir pour cette famille qui se disperse?
Un gros livre que pour ma part j'ai trouvé un peu long.
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Angela FLOURNOY. La maison des Turner.

Nous sommes à Détroit, dans le Michigan, aux États-Unis. Une famille noire, Francis et Viola Turner, à la tête de 13 enfants nous font participer leur quotidien et leur vie au cours d'environ soixante années. Et en soixante ans, il s'en passe des évènements, les uns heureux, les autres malheureux. Non la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Cette saga témoigne des péripéties subies par les différents personnages. Avec leurs emplois, les parents ont acquis une demeure, dans la banlieue de cette ville qui a connu un essor grâce à l'industrie automobile et à la forte population noire qui a fourni une main-d'oeuvre abondante et bon marché. Mais avec les crises pétrolières successives, financières et les subprimes, la mondialisation, l'économie a chuté. Et les « villas » ont perdu beaucoup de valeur. C'est le cas de la maison des Turner qui ne vaut plus que 5 000 dollars. La somme de l'emprunt est énorme, plus de 40 000 dollars encore à rembourser…. . Suite au décès du père, de la dépendance de la mère, hébergée par son fils aîné, cette maison est à l'abandon.. Elle a même été pillée des quelques meubles restés sur place lors du déménagement de la mère. Quel sera le devenir de cette propriété, encombrante au demeurant. Et là une querelle apparaît. de toute la smala, émergent trois enfants, Cha-Cha, l'aîné, Troy, l'avant-dernier fils et Lelah, la petite dernière. Mais ils sont adultes et aptes à prendre des décisions.

Cha-Cha est hanté par un fantôme vu alors qu'il avait une dizaine d'années. Il doit même suivre une thérapie pour exorciser son démon. Troy, après avoir passé une dizaine d'années sous les drapeaux, dans la marine, a pris un emploi dans la vie civile. Lelah, jeune femme, divorcée, avec une fille, elle-même mère célibataire a une grande addiction : le jeu. Elle a perdu son emploi, vit d'expédients, se terre dans la maison familiale, garde à l'occasion son petit-fils Bobbie (Robert Junior). Chacun est dans sa galère. Il y a des problèmes conjugaux, le chômage, la santé décadente, l'éloignement, le jeu, l'alcool, bref, l'avenir est obstrué. Quelle décision vont prendre les participants ? Ils ont connu des joies dans cette maison, des contrariétés, des déceptions, des tourments, mais c'est leur enfance qui va disparaître…. Quelle décision prendre pour éliminer les conflits, les malentendus et les disputes pour un bien qui est davantage une écharde qu'un bien à profit ?

Heureusement, Angela nous fournit un arbre généalogique afin que nous repérions les personnages principaux. Cela nous permet de bien suivre les diverses filiations. Oui, entre tous ces enfants, petits-enfants il faut un fil conducteur. Merci beaucoup pour cette présentation très claire …. Une histoire banale mais bien construite et qui reflète la pauvreté des populations afro-américaine. Une très belle description de la descente aux enfers de ces familles que l'Amérique refuse, encore de nos jours à intégrer et à accepter. Une bonne lecture.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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RÉSUMÉ:" Cela fait plus de cinquante ans que la famille Turner habite Yarrow Street, rue paisible d'un quartier pauvre de Detroit. La maison a vu la naissance des treize enfants et d'une foule de petits-enfants, mais aussi la déchéance de la ville et la mort du père.
Quand Viola, la matriarche, tombe malade, les enfants Turner reviennent pour décider du sort de la maison qui n'a désormais plus aucune valeur, la crise des subprimes étant passée par là.
Garder la maison pour ne pas oublier le passé ou la vendre et aller de l'avant ? Face à ce choix, tous les Turner, de Cha-Cha, le grand frère et désormais chef de famille, à Lelah, la petite dernière, se réunissent. Et s'il fallait chercher dans les secrets et la mythologie familiale pour trouver la clef de l'avenir des Turner et de leur maison ?"

MON AVIS: Tout d'abord si j'avais dû me fier au bandeau du livre j'aurais été un peu déçue. Je ne l'ai pas trouvé drôle cette histoire mais émouvante oui.
De plus il ne faut pas s'attendre à ce que se mêlent les vies des 13 enfants Turner car le récit tourne plutôt autour de seulement 5 ou 6.Les autres sont à peine évoqués car ils ne sont pas présents dans les proches alentours de la maison Turner.
Alors certes ce n'était pas à mon sens une histoire captivante et passionnante mais elle dégageait des sentiments forts. Les failles des uns et des autres apparaissent et remontent même jusqu'aux parents, Viola et Francis. Pas si facile d'être soi, d'être heureux ou simplement satisfait de sa vie. Les Turner rient, se disputent, ne sont pas souvent d'accord, font des erreurs mais ils s'aiment et c'est ce qui compte au final. Rester unis autour de cette vielle maison sans valeur marchande mais d'une grande valeur sentimentale.
Une belle histoire de famille en fin de compte.
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Je voudrais d'abord remercier Babelio via La Masse Critique et les Editions 10/18 pour m'avoir permis de lire cet excellent roman.

« La Maison des Turner » est le premier livre de son auteur, Angela Flournoy. L'histoire se situe à Détroit, au début de la crise des Subprimes, pour une partie. L'intrigue cible, en effet, plus particulièrement, les années 1945 et 2008.

« Au cours des derniers mois, alors que la bulle immobilière éclatait, il (Troy) avait lu des douzaines d'articles au sujet des banques qui pressuraient les propriétaires blacks ou latinos pour les faire hypothéquer, même ceux à qui leur revenu et leur capital auraient dû garantir un prêt. » (page 117).

Francis et Viola Turner ont eu treize enfants. le roman se concentre, plus spécifiquement, sur l'aîné de la famille, Charles dit Cha-Cha et la dernière de la fratrie, Lelah.

Le postulat de départ est, Francis étant déjà mort depuis quelques années, que Viola est devenue trop âgée et malade pour vivre seule dans la maison familiale de Yarrow Street, une shotgun house.

« Une shotgun house correspond au style de la plupart des maisons américaines bâties dans le Sud entre la fin de la guerre de Sécession (1865) et les années vingt. Aujourd'hui encore, c'est le logement individuel le plus répandu dans de nombreuses villes du Sud, ou devenu symbole de pauvreté à partir des années cinquante. Les shotgun houses se caractérisent par une structure rectangulaire, tout en longueur, avec des portes à l'avant et à l'arrière. Les pièces, de trois à cinq, sont placées en enfilade, sans couloir ni vestibule. » (page 92).

Que faire alors de cette maison ? Cette question devient un dilemme parmi les frères et soeurs. Personne n'est d'accord sur le choix car cette maison est remplie de souvenirs….

« Nous vivons et mourons dans des maisons, nous rêvons de revenir dans des maisons, et prenons grand soin de réfléchir à qui en héritera à notre mort. Cha-Cha savait que sa famille n'était pas différente des autres. La maison de Yarrow Street, c'était leur mascotte sédentaire, et ses façades délabrées, les armoiries des Turner. » (page 439).

Angela Flournoy réinvente le grand roman familial à l'Américaine.
Elle arrive, sans jamais perdre le lecteur, à nous raconter les péripéties de cette famille afro-américaine.
Elle nous la rend touchante. Ses mots sonnent juste.
Elle brasse, dans son roman, plusieurs thèmes : la difficulté de trouver sa place dans cette grande fratrie, le temps qui passe, les rivalités, les choix de vie, la maladie….

Dispute entre Lelah et son frère Troy :
« - C'est vrai, j'ai besoin d'aide, dit-elle. Mais regarde-toi ! T'es majeur et vacciné, et tu débarques en pleurnichant, à chercher des réponses de Cha-Cha comme si c'était ton père. Il est mort, ton père, et ça fait un bail. Si t'as une vie merdique, tu peux t'en prendre qu'à toi-même.
Troy se leva aussi. Il dut s'appuyer sur la balustrade pour se tenir debout.
- Tu t'es installée dans cette maison comme un squatter. Comme un putaind'clodo !
Lelah avança sur lui jusqu'à ce qu'ils soient presque nez à nez. Son haleine était épouvantable mais elle ne recula pas.
- Et toi, tu as magouillé pour vendre la maison, ou je ne sais pas quelle combine. Tu ne vaux pas mieux que moi, Troy. Sors-toi vite ça d'la tête,pauv'mec. » (page 385).

« Elle (Viola) attendit que l'assemblée se calme, après que chacun eut parlé. Pour elle rien ne pressait. Ses pensées s'éclaircissaient à chaque instant. Les mots se cristallisaient dans sa tête. Elle pensait à son désir intense de quitter la vieille maison il y avait tant d'années (dans le Sud) ; quand tous trois (Francis, Viola et leur premier fils, Charles) étaient partis pour le Nord… Elle ne s'était pas occupée de tous ses enfants de la même façon, sans jamais avoir eu le loisir de s'inquiéter de savoir si c'était bien ou mal. Chacun à sa manière faisait partie d'elle-même…. Ils avaient envahi ses pensées, occupé son coeur, trop exigé d'elle durant ces soixante-quatre années, mais cela avait valu la peine d'essayer de le leur donner. » (page 471).

Il s'agit, aussi, d'un livre sur Détroit qui se paupérise, livrée aux criminels, aux dealers, aux trafics en tout genre.

« Elle (Lelah) se souvenait de rumeurs et de nouvelles récentes sur le quartier. Cette histoire d'une fillette de quatorze ans qui rentrait chez elle, quand une berline des années quatre-vingt-dix s'était arrêtée à côté d'elle, deux hommes l'avaient jetée dans le coffre, l'avaient violée dans une maison abandonnée et laissée là. Ou cette fusillade avec la police près de Baldwin en février dernier, qui s'était terminée par la mort d'un garçon de six ans. » (page 378).

Cette ville du Michigan a connu ses heures de gloire dans les années 20-30 avec l'industrie automobile. Cette ville industrielle était, après-guerre, celle vers laquelle les noirs du Sud se dirigeaient, espérant moins de ségrégation et, enfin, du travail.

« C'était comme ça que ça marchait depuis que Henry Ford avait commencé à éprouver un intérêt paternel à employer des Noirs, une main-d'oeuvre bon marché : les industriels comptaient sur les ministres du culte là-bas dans le Nord pour les fournir en travailleurs fiables, et ceux-ci se tournaient vers leurs collègues là-bas dans le Sud pour qu'ils les aident à remplir les effectifs. » (pages 83-84).

Si vous voulez creuser un peu plus l'histoire de la déchéance de Détroit aujourd'hui, ses cause et ses effets ; cette ville touchée de plein fouet par la crise des Subprimes en 2008. Je vous conseille un roman traitant exclusivement de ce sujet et très intéressant : « Il était une ville » de Thomas B. Reverdy (sorti en 2015, Edition Flammarion, en livre de poche : J'ai lu).
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Nous voici plongés en 2008, à Détroit et sa banlieue touchée par la crise des supprimes et la dégringolade de l'industrie automobile. La matriarche de la famille Turner, Viola, est gravement malade, se pose alors la question : quoi faire de la maison familiale qui d'une part ne vaut plus rien du tout et d'autre part est sous le coup d'un prêt immobilier de 40 000 dollars.

Angela Fournoy a parfaitement réussi à retranscrire cette atmosphère post-apocalyptique avec des individus empêtrés par leurs vies familiales ou leurs addictions au jeu ou à la drogue. Si la fratrie comporte treize enfants, l'auteur s'attache à suivre 3 enfants : l'ainé et les deux derniers nous permettant de comprendre quels sont les liens existant entre frères et soeurs et avec la maison familiale. Malheureusement, je n'ai pas réussi à accrocher aux personnages principaux et aux difficultés auxquelles ils sont confrontés. Ainsi, je n'ai pas compris l'intérêt de la présence du fantôme et ce qu'il représente pour Cha-Cha ; de même quel est l'intérêt de nous faire remonter dans le temps pour nous raconter le début du mariage de Francis et Viola et la manière dont ils ont vécu leur séparation.

J'ai trouvé l'idée de l'arbre généalogique intéressante mais il s'est vite avéré inutile puisque nous ne suivons véritablement que trois personnages et les autres membres de la famille n'apparaissent que brièvement au cours du livre.
Je ressens donc un sentiment d'inachevé en terminant cette lecture car je n'ai pas compris l'objectif recherché par l'auteur. Dommage, car il s'agissait d'un des romans de la rentrée littéraire que j'attendais le plus impatiemment avec sa couverture, son titre, et son résumé très attractifs.
Lien : https://autempsdeslivres.wor..
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Lire La maison des Turner, c'est accepter de plonger dans l'histoire d'une famille afro-américaine où, à l'annonce de la maladie de la matriarche, certains questionnements et quelques décisions s'imposent. Alors que le roman s'ouvre sur l'arbre généalogique des Turner, difficile de savoir si on doit avoir peur de se retrouver face à de multiples personnages et de points de vue, ou s'il s'agit juste d'un pense-bête. Avec un style moderne et sans surprise, Angela Flournoy nous livre les secrets, les forces et les faiblesses d'une famille nombreuse et, parfois, écorchée par la vie : alcoolisme, rapport à l'argent parfois difficile, dépendance au jeu... Cependant, le récit aurait probablement gagné en puissance avec une narration linéaire car l'alternance des temporalités est un classique du thriller que l'on retrouve de plus en plus dans d'autres genres...

Pour aimer La Maison des Turner, il ne faut pas chercher un livre plein d'action car, ici, il se passe peu de choses. Par contre, si vous aimez les romans sur les liens familiaux parfois chaotiques, ouvrez ce livre, finaliste de plusieurs prix aux Etats-Unis.
Lien : https://lireparelora.wordpre..
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Avec ce livre, le lecteur part à la rencontre de la famille Turner qui compte pas moins de treize enfants et j'avoue que l'arbre généalogique situé au début du récit est un élément judicieux.

Dans ce roman, l'auteure va principalement s'attarder sur le quotidien de trois de ces enfants : Charles l'aîné en proie à une histoire de fantômes, Lelah qui tente de vaincre son addiction au jeu et Troy.

L'ensemble des membres de la fratrie va se trouver réuni afin de décider du sort de la maison familiale. Une vente qui va s'avérer source de conflits et de rivalités.

Si j'ai apprécié découvrir les membres de cette famille, son passé et les liens qui se tissent entre eux, je ne pense pas que cette histoire me laissera un souvenir impérissable malgré une plume agréable.

Cette lecture mérite pourtant qu'on se penche dessus de par son contexte historique, lié à la ville de Détroit, qui est abordé tout au long du récit. Ainsi, c'est un pan de l'Histoire des Etats-Unis qui nous est offert des années 50 à nos jours.

Angela Flournoy évoque notamment le chômage, l'alcoolisme, la ségrégation ou encore la violence qui touchent la ville américaine marquée par un important déclin financier.

Une fresque familiale plaisante à découvrir et qui m'aura permis de passer un bon moment de lecture. Un premier roman bien mené et prometteur avec le portrait de cette famille afro-américaine peu commune.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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La maison des Turner est le premier roman d'Angela Flournoy.
2008, dans Detroit dépeuplé, la matriarche d'une famille de 13 enfants devient de plus en plus grabataire et ne peut plus assumer de vivre seule dans la vielle maison familiale. En plein crise des subprimes, il faut s'occuper du patrimoine : revendre le bien pour une bouchée de pain à la banque, ou continuer de s'acquitter de traites déjà bien plus lourde que la valeur de la maison.

Treize enfants, des petits enfants en pagaille, des couples mariés, des divorcés, des remariages, autant de personnages potentiels. Angela Flournoy choisit de s'attacher particulièrement au destin des deux parents, Francis et Viola Turner et de trois de leurs enfants : Cha-Cha, l'aîné, qui voit des fantômes, et les deux benjamins Troy et Lelah, forcément élevés différemment.

Le roman est l'occasion pour Flournoy de décrire avec justesse la situation des noirs dans le Détroit industriel des années quarante et cinquante, des problèmes de logement pour toute cette main-d'oeuvre fraîchement arrivée du Sud ou de tout le Midwest. Si le racisme est abordé, il se tient à la périphérie de la communauté, comme une gangue piégeuse et incapacitante. Flournoy traite davantage des problème liés à la dépendance : affective, au jeu, à l'alcool. Son roman est un prétexte à un questionnement sur le chemin de chacun. Comment exister dans une famille de treize enfants ? Qu'en ressort-il de bon ? Peut-on vraiment peser le pour et le contre ?

Bien écrit, non sans humour, la Maison des Turner est un bon premier roman. Peut-être manque-t-il d'ambition ou alors explorer les vicissitudes des vies de treize enfants devenait trop prétentieux ? Pourquoi alors prendre le temps d'intégrer plusieurs personnages secondaires mais essentiels, extérieurs à la famille, dans un canevas déjà finement tissé ?
D'autre part, si les relations entre les frères et soeurs sont un enjeu central du roman, elles manquent de pertinences dans l'anecdote sans pour autant aspirer à revivre le Cosby Show. L'un des frères, Lonnie, amène un peu de fraîcheur et d'authenticité en abordant l'East Side par le spectre de ses défunts.
Un roman agréable, qui déroule son intrigue sans anicroche, au rythme plaisant et quelque fois très drôle : une bonne pioche !
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La Maison des Turner a tout du grand roman américain : des personnages à la psychologie complexe, parfois névrosés, mais auxquels on s'attache imparablement, une intrigue sur plusieurs années teintée de mélancolie et de nostalgie, et un lieu forcément omniprésent au coeur de l'action, presque aussi important que les personnages eux-mêmes.

Angela Flournoy fait le portrait d'une famille façon Treize à la douzaine, et l'arbre généalogique qui ouvre le roman a déjà de quoi faire peur. Heureusement, le lecteur s'y retrouve très bien, puisque l'auteur a choisi de s'intéresser surtout à quelques enfants Turner en particulier. Ils ont entre quarante et soixante ans, et en 2008, la crise financière ravage l'Amérique et Detroit en premier lieu. Beaucoup de familles ne sont plus en mesure de rembourser leur prêt immobilier après avoir perdu leur emploi, et pour sauver les meubles, les banques leur proposent de racheter leur maison à découvert, souvent pour quelques milliers de dollars à peine. Un dilemme naît alors : que faire de la maison des Turner ?

Ce roman polyphonique fait le portrait d'une génération (voire deux ou trois) de noirs américains à Detroit, de leurs rêves, de leurs travers et de leurs désillusions. Les Turner ont du caractère, un peu trop parfois, et s'entendre à treize peut vite relever du casse-tête, surtout quand certaines individualités émergent du lot.

L'auteur évoque avec beaucoup de justesse la crise financière, les doutes des personnages mais aussi leurs galères au quotidien du fait de leur couleur de peau. En effet, les Turner sont noirs, ils vivent dans l'East Side de Detroit, et savent qu'en cas d'urgence les pompiers ne se déplaceront pas. Ou du moins si, mais avec quelques heures de retard. Pour ceux à qui on dit de ne pas se plaindre car ils étaient encore esclaves deux générations plus tôt, il n'y a donc une amélioration que relative, et on les laisse finalement couler sans aucune considération.

Angela Flournoy signe un premier roman particulièrement réussi, un roman fleuve que l'on dévore sans pouvoir le lâcher, trop teinté d'histoire récente pour être facilement oublié. La Maison des Turner est un roman américain poignant fidèle à mes attentes et même plus encore, une saga familiale qui prend aux tripes, un coup de coeur retentissant chez Les Escales pour cette rentrée littéraire !
Lien : http://laroussebouquine.fr/m..
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