AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lemiroirdeslivres


Après avoir lu Charlotte du même auteur, je m'attendais à plus de La délicatesse de David Foenkinos. L'histoire commence comme un conte de fées : Nathalie et François filent le parfait amour et font un mariage heureux.

Puis un accident surgit, François meurt et le monde de Nathalie s'écroule. Elle s'enferme alors dans le monde du travail et fait une croix sur sa vie sentimentale. Jusqu'au jour, où tourmentée par ses émotions, elle embrasse un subalterne.

Ce dernier, Markus, va être troublé par ce baiser inattendu et va s'accrocher à cette lueur d'espoir qui filtre dans le tunnel de sa vie sentimentale désastreuse. La délicatesse ou comment deux âmes en manque de tendresse essaient de se reconstruire à travers l'amour.

La plume de David Foenkinos est douce et effleure les choses avec un ton un peu sarcastique mais pas trop. Elle reste pudique comme pour tenter de capter l'atmosphère qu'il faut pour définir le mot « délicatesse ».

Ce pourrait être beau, d'une simplicité qui sonne juste. Ça l'est peut-être. Mais tout ce que je retiens de cette lecture, c'est l'ennui. Lire sans y être, suivre les personnages sans s'y attacher, comprendre la beauté de certaines scènes mais ne pas être touché.

Je ne suis peut-être pas le public qu'il faut. Après tout c'est l'histoire de trentenaires éprouvés par la vie et ses aléas dont la routine est métro boulot dodo. C'est des rumeurs à la machine à café, les préjugés que se font les gens les uns sur les autres, le jeu des apparences.

Markus est un homme timide et invisible, pourquoi la belle et énigmatique Nathalie tomberait amoureuse de lui ? On ne parle que ça dans la compagnie dans laquelle ils travaillent, comme si leurs collègues n'avaient pas mieux comme sujet de conversation.

La délicatesse, ce sont des histoires inintéressantes sur ce que renvoient les personnes et sur ce qu'elles cachent réellement : des coeurs brisés qui demandent à être réparés. C'est quand même niais et déjà-vu, rien ne vient bousculer les codes ou surprendre le lecteur.

Puis, ces concepts stupides sur ce que devrait être la féminité et la masculinité. Nathalie est la féminité donc elle est admirée, Markus lui est rejeté par les autres car il n'est pas un exemple de virilité. le souci de ces concepts, c'est qu'ils sont établis comme des faits, comme si c'était des chose de concrètes et non des absurdités.

La quatrième de couverture, elle-même, reflète tout le soucis du roman. C'est une scène où François, avec tout un tas de préjugés sexistes, imagine la boisson parfaite que pourrait prendre une femme qui a un premier rendez-vous avec un homme. Nathalie prononce la réponse parfaite qu'il a imaginé. Nathalie est la perfection. D'ailleurs, même après, elle semble trop parfaite pour être vraiment appréciable. Nathalie est le fantasme d'une perfection féminine. Talons aiguille, femme d'affaires et douceur sont ses caractéristiques. Elle n'a aucun trait de personnalité en dehors de cela.

Si j'ai aimé Markus, c'est parce que c'est le seul personnage à ne pas répondre à un stéréotype. Il est doux et maladroit, loin des idées viriles qu'on attribue aux hommes. Peut-être le seul personnage qui semble réel, qui a des failles et ne répond pas aux attentes. Même les personnages secondaires n'ont aucun intérêt ou sont carrément détestables comme la collègue/commère de Nathalie ou son patron aux avances mal placées.

Bref, il y a quelque chose que je n'ai pas compris avec ce livre. Veut-il aller au-delà des apparences ou les prend-elles pour acquises ? Est-ce qu'il veut se conformer au moule ou essayer de le déformer ? En tout cas, cette lecture m'a laissé indifférente. Je n'arrive même pas à détester ce récit, c'est comme s'il avait coulé sur moi sans laisser aucune trace. Je dois regarder dans le livre pour retrouver les prénoms des personnages.

Dans la même optique de vouloir écrire un roman doux sur une histoire d'amour, et qui se veut aussi être la définition de son titre dans l'ambiance, je vous conseille mille fois plus Soie d'Alessandro Barrico, qui a été un véritable coup de coeur l'année dernière. Il est encore plus court que La délicatesse mais au moins, il semble raconter quelque chose.

Bref, je suis assez dure avec ce livre mais beaucoup d'autres l'aiment et l'aimeront sûrement.

Commenter  J’apprécie          84



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}