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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une île comme un théâtre, celui où le narrateur, dessinateur déchu,vient se réfugier à la suite d'un échec professionnel cuisant ,un naufrage personnel qui le pousse à larguer les amarres et débarquer sur ce bout de terre où il possède une petite maison. Tout concourt sur place à le maintenir dans une léthargie peu propice à un renouveau,mais le destin va se présenter à sa porte sous la forme du maire,venu lui proposer de peindre une fresque pour décorer la salle des fêtes..."Tout ce qui pouvait m'éviter de dessiner éternellement les branches du figuier ou de devenir un observateur stérile de la vie du lapin commun me parut digne d'être considéré."
Il va lui falloir respecter un "cahier des charges",c'est à dire mettre en images tout ce qui fait la renommée de l'île,historiquement et présentement. Les personnages hauts en couleurs de ce microcosme,une actrice à la dérive et un trésor retrouvé vont rythmer les pages de ce roman inclassable, un cocktail tragi-comique parfois irrésistible qui dépeint finement une population insulaire aux prises avec ses paradoxes. Sans prétention et parfaitement distrayant,un brin poétique et beaucoup d'humour,j'achète !


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Voilà, c'est l'histoire d'une île avec dessus des Îliens fiers de leurs racines, des Secondaires qui tentent de s'intégrer comme ils peuvent, des touristes qui ne font que passer et, au milieu de tout ça, un dessinateur de bandes dessinées en pleine crise artistique, une ancienne actrice déchue qui vit recluse dans son Château, un maire qui a la folie des grandeurs et un trésor de pirate enterré dieu sait où… Alors, prêt à partir dans cette folle aventure insulaire?
Comme chaque année, la rentrée littéraire se compose d'auteurs et d'autrices en quête de l'un des prestigieux prix permettant de booster les ventes de fin d'année. Pour avoir une chance, mieux vaut proposer un texte sérieux, intimiste, édifiant ou qui déchaîne les passions… Peu de place pour l'humour en somme! Heureusement pour nous, les éditions Inculte ne se sont pas embarrassées de telles considérations en nous proposant le roman de Daniel Fohr que j'ai trouvé, ô combien, réjouissant à lire dans ce climat estival, qui fleure bon les vacances!
Le texte est particulièrement immersif, grâce à son artiste-narrateur, amateur d'auto-dérision, qui nous livre sans langue de bois ses observations du quotidien, propre à la vie insulaire. Il pose sur ses contemporains un regard tantôt caustique, parfois insolent, mais (presque) toujours bienveillant, dressant, avec un certain talent je dois dire, une galerie de personnages hauts en couleur qui semblent exister à travers leur fonction… On voit ainsi évoluer le Voisin, le Maire, la Maraîchère, l'Entrepreneur et j'en passe, dans une joyeuse farandole qui nous entraîne sans peine dans sa ronde.
La plume de l'auteur est juste irrésistible et je me suis délectée de ces situations cocasses, narrées avec tant d'énergie et d'émotions! C'est drôle, voire carrément déjanté, c'est frais et ça fait du bien (surtout par ces fortes chaleurs!)
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Imaginez une île ; disons l'île de Ré avant le pont ou Bréhat qui serait un peu plus grande. L'antihéros et narrateur de ce roman est un dessinateur de BD dont le dernier album est un déplorable échec. Il se réfugie sur cette île, où il possède une petite maison. Des îliens à l'année, des « secondaires » du nom de leur résidence et puis à la haute saison les touristes. Nombre d'insulaires sont un peu excentriques ; le maire propose à l'artiste de dessiner une fresque sur les murs et le plafond de la salle des fêtes communale. le dessinateur cherche l'inspiration dans cette communauté d'îliens et dans l'histoire du lieu ; Un trésor de pirate, les commerçants d'aujourd'hui, des traces préhistoriques, une ancienne actrice recluse, le simplet du village, un chaman d'opérette … etc. le décor est planté. Il pense aussi aux grandes oeuvres du passé : le Jardin des Délices de J. Bosch, la Chapelle Sixtine, la grotte de Chauvet …
La tonalité est un peu mélancolique, teintée d'autodérision, de drôlerie et d'ironie douce ; de légèreté aussi. Il y a pas mal de descriptions mais sans longueur, plutôt dans la langueur. Une belle écriture et un style agréable.
Par contre je n'ai pas compris la pertinence du titre ; de vague il n'y en a pas ou si peu, et personne n'en attend. Alors je vous propose quelques idées de titre qui auraient été plus juste (à mon sens 😉) : Fresqu'île, Isola pariétale, Avec vue sur l'île ou Insulaire(s) …

Allez, salut.
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Pour digérer un naufrage éditorial, un dessinateur de bandes dessinées futuristes s'éloigne des hommes et du continent et trouve refuge sur une île, déjà peuplée d'un faune locale haute en couleurs. Observateur de ce microcosme, son talent est rapidement mis à contribution pour décorer les murs ternes et blancs de la salle des fêtes de l'Île. Pendant six mois, il croque le portrait de ses semblables avant de les reporter à huis clos sur cette gigantesque fresque.
On a l'art pariétal qu'on mérite et l'artiste n'est jamais certain de la réception de son oeuvre. Après une galerie de portraits haute en couleurs qui prend vie sous les mots de l'auteur, c'est au peintre de s'atteler à la tâche et de réaliser son grand oeuvre, sa chapelle Sixtine à lui, inspirée à la fois du Jardin des délices de Jérôme Bosch et du Sacre de Napoléon par David. Bien des susceptibilités pourraient être froissées en se voyant ainsi épinglées, car l'Île compte son lot de célébrités, depuis "un gisement de coprolithes humains" (oui, c'est bien ce que vous pensez) vieux de 70 000 ans, en passant par le trésor enfoui d'un authentique pirate, jusqu'à la présence discrète d'une ancienne gloire du cinéma retirée des plateaux.
Le roman est une ode à l'insularité, à la fois dans ses paysages, sa présence intrigante et les caractères qu'elle développe. le tout enrobé d'une agréable touche d'humour qui complète les descriptions des uns et des autres. le regard faussement naïf et décalé de l'artiste lui permet de croquer tout ce petit monde et de rendre compte de la singularité de cet univers à la fois clos sur lui-même et ouvert sur l'océan.
Merci aux éditions Inculte pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération masse critique.
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Sur une île de Bréhat fictive et magnifique, un bédéaste ruiné, échoué là presque par hasard, parviendra-t-il à réaliser la fresque municipale de la rédemption ? Profondément hilarant et néanmoins joliment vertigineux, un roman réjouissant et très réussi.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/10/01/note-de-lecture-la-vague-qui-vient-daniel-fohr/

Bédéaste brutalement ruiné par l'insuccès confondant d'une oeuvre épique de science-fiction sur laquelle il avait travaillé pendant des années, le narrateur n'a eu d'autre choix économique que de se replier, en urgence et après avoir liquidé ses maigres possessions parisiennes, vers la minuscule maison de campagne que possédait sa famille sur une petite île insituée (mais qui ressemble vite ici, comme une véritable soeur, à la bretonne Bréhat).

Discrètement sommé de s'intégrer entre véritables îliens « à l'année », « secondaires » franchissant le détroit aux vacances ou aux beaux week-ends et simples touristes à la journée, il découvre rapidement quelques rouages locaux inattendus, jusqu'à ce que le maire, formidablement bienveillant et merveilleusement matois, lui confie une mission essentielle, puisqu'il est un artiste nationalement connu : celui de concevoir et réaliser, pour la salle des fêtes, une quadruple fresque murale à la gloire de l'Île. Tâche monumentale à l'égal local des aventures d'un Diego Rivera ou d'un Mathieu Colloghan, tâche risquée s'il en est, tant les susceptibilités à ne pas froisser semblent nombreuses, tâche insondable lorsque sort la présence fantomatique de la recluse (sans lien spécifique avec Fred Vargas), une actrice célébrissime qui vit dans sa propriété de l'Île depuis sa retraite des sunlights. Cette entreprise plastique amènera-t-elle une forme de gloire et de rédemption, ou sera-t-elle au contraire un désastre presque annoncé ?

Dès son premier roman (« Un mort par page », 2007), Daniel Fohr nous avait enchanté par son verbe effréné et (profondément) jubilatoire : mettant sauvagement en oeuvre un sens de la formule qui fait mouche mais qui sait aussi surprendre (le publicitaire chevronné qu'a longtemps été l'auteur lorsqu'il n'écrivait pas transparaît peut-être ici), il nous emporte avec une discrète ferveur vers les rivages d'une mélancolie cinématographique et humaine qui prend d'autant mieux son ampleur qu'elle surgit par touches progressives au milieu du subtil et réjouissant vaudeville échafaudé par ailleurs. Entre rire, sourire et vertige tout ce qu'il y a de plus sérieux, ce sixième roman, publié chez Inculte en août 2023, constitue une belle réussite.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Echoué sur cette île après un échec professionnel cuisant, le narrateur nous embarque dans six mois de traversée, au rythme de saisons et des changements de couleurs de l'île.

Ce dessinateur en crise se voit confier la grande responsabilité d'habiller la salle des fêtes d'une fresque qui participera au rayonnement culturel du lieu.

Se positionnant en observateur distancié de la vie sur l'île et de ses habitants, il nous livre un récit savoureux, aux traits d'humour percutants, et d'une saisissante précision picturale.

Une lecture très agréable ponctuée de beaux éclats de rire.
A découvrir !
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Daniel Fohr a cette capacité à décrire le quotidien avec réalisme et pertinence. Il répond, avec facilité, à la question : comment rendre intéressantes les choses de la vie ?
Dans ce roman qui se déroule sur une île, il met l'accent sur les relations intra-îliens mais également avec les « secondaires » et les « touristes ». Chaque clan occupe un espace particulier dans l'imaginaire de l'autre et un ordre de préséance dans le traitement des affaires courantes.
L'auteur nous questionne également sur le regard que nous portons sur les autres à travers nos propres idées, préjugés ainsi que l'expérience de la vie qui nous façonne.
Nous sommes tous un peu des îliens, accrochés à notre village, notre ville, notre quartier même et c'est, en général, le ciment qui maintien les communautés. Car sans un soupçon de chauvinisme, il n'y a pas de communauté soudée.
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On débarque sur île de l'ouest de la France, noyée de pluie et de vent, dans les valises d'un dessinateur déprimé par l'échec commercial retentissant de son dernier album.
Alors que l'artiste rumine, le maire aussi farfelu qu'audacieux, lui confie la décoration de la salle de fêtes avec pour seule consigne « que ça secoue ! ».
Pas plus que les îliens, nous ne saurons avant la fin du livre à quoi va ressembler la Grande Oeuvre.
Seuls seront partagés, durant la gestation, les affres du héros plongé dans un angoissant questionnement créatif, nourrit des étapes de son intégration, auprès des « natifs » ou « secondaires », « communauté pittoresque » composée de figures cocasses ou dramatiques, comme cette ancienne actrice fracassée par la vie.
C'est un roman attachant, qui en dit pas mal sur le vie, celle dans les îles surtout, sans se prendre au sérieux.
Le style est agréable, même si parfois un brin trop descriptif, au service d'une sorte de dérision sympathique.
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J'ai beaucoup aimé ce roman très agréable à lire, qui vous change des nombrilismes inintéressants qui font florès de nos jours. Beaucoup d'humour et de légèreté, ça fait un bien fou ! Babelio me demande 250 caractères pour que ma critique apparaisse ici, mais je n'ai rien d'autre à ajouter que de recommander à tous les lecteurs-trices de se précipiter pour avaler ce petit joyau.
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