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Citations sur Effi Briest (11)

[...] ... - " ... Mais alors, [dit Wüllersdorf], "si tel est votre point de vue, si vous me dites : "J'aime tellement cette femme que je puis tout lui pardonner", et si nous ajoutons que tout cela remonte à une époque tellement lointaine que cela semble s'être passé sur une autre planète, s'il en est ainsi, Innstetten, je vous le demande, à quoi bon [ce duel] ?

- Parce qu'il le faut cependant. J'y ai mûrement réfléchi. L'homme n'est pas un isolé ; il appartient à un ensemble, et il faut prendre constamment en considération cet ensemble, nous dépendons absolument de lui. S'il s'agissait de vivre dans la solitude, je pourrais laisser aller les choses, je porterais mon fardeau, mon vrai bonheur serait évanoui, mais il en est tant qui vivent sans ce vrai bonheur ! je devrais faire comme eux - et je le pourrais. On n'a pas besoin d'être heureux, personne n'a droit au bonheur et il n'est pas nécessaire de rayer de l'univers celui qui vous vole votre bonheur. On peut le laisser courir, si on veut continuer à vivre hors du monde. Mais la vie en commun avec les hommes a formé quelque chose qui existe et d'après les prescriptions de quoi nous sommes habitués à tout juger, les autres et nous-mêmes. S'insurger là contre est impossible ; la société nous mépriserait, nous nous mépriserions nous-mêmes, nous ne pourrions le supporter et nous nous enverrions une balle dans la tête. Pardonnez-moi de vous faire un sermon qui, finalement, ne dit rien d'autre que ce que chacun s'est dit déjà cent fois à lui-même. Mais qui trouverait à dire du nouveau ? Ainsi donc, encore une fois, il ne s'agit pas de haine ni de rien d'analogue, et ce n'est pas pour une question de bonheur volé que je voudrais tacher de sang mes mains ; mais il s'agit, si vous voulez, de ce quelque chose de social et de tyrannique qui ne s'inquiète ni du charme, ni de l'amour, ni de savoir s'il y a prescription. Je n'ai pas le choix. Il le faut. ... "[...]
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"Tout ce qui doit nous faire plaisir est lié au temps et aux circonstances, et ce qui aujourd'hui représente un bonheur est sans valeur demain."
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" [...] Quand on va jusqu'au bout des choses, on exagère et on récolte le ridicule. Pas de doute. Mais où cela commence-t-il ? Où est la limite ? Au bout de dix ans, le duel s'impose encore, c'est ce qu'on appelle l'honneur, mais au bout de onze ans, peut-être dix et demi, cela devient absurde. La limite, la limite ! Y est-elle ? L'avais-je déjà franchie ? Quand je revois son dernier regard, résigné, et souriant dans sa misère, je sais qu'il voulait dire : "Instetten, toujours à cheval sur un principe... Vous pouviez m'épargner cela, et à vous-même aussi." Et il avait peut-être raison. C'est ce que me dit à peu près ma conscience. Oui, si j'avais été animé d'une haine mortelle, si j'avais eu un profond désir de vengeance... La vengeance c'est pas belle, mais c'est quelque chose d'humain, elle a un droit naturel. Mais tout cela n'a été qu'une histoire montée de toutes pièces, une demi-comédie, pour l'amour d'une idée."
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[...] ... - "Eh bien, Effi, tu ne dis rien. Tu n'es pas rayonnante, tu n'as pas envie de rire. [Ton fiancé] dont les lettres ont toujours tant de verve et d'intérêt, sans jamais prendre un ton paternel.

- Je ne l'admettrais pas. Il a son âge et j'ai ma jeunesse. Je le menacerais du doigt et je lui dirais : "Geert, songe à ce qui vaut le mieux."

- Et alors, il te répondrait : "Ce que tu as, c'est cela qui vaut le mieux." Car il n'a pas seulement de la délicatesse et du savoir-vivre, mais il est juste compréhensif et il sait très bien ce que jeunesse veut dire. Il s'en imprègne, il s'y adapte, et s'il reste le même dans le mariage, vous serez un ménage modèle.

- Je le crois aussi, maman. Mais - j'ai presque honte à le dire - je ne suis pas très en faveur de ce qu'on appelle un ménage modèle.

- C'est tout-à-fait toi. Mais, dis-moi - en faveur de quoi es-tu au fond ?

- Je suis ... eh ! bien, je suis pour l'égalité et naturellement aussi pour la tendresse et pour l'amour. Et si l'amour et la tendresse ne sont pas possibles, parce que, comme dit papa, l'amour, c'est "des histoires" (ce que je ne crois pas, d'ailleurs) eh bien alors, je suis pour la richesse et pour une maison chic, très chic, où le prince Frédéric-Charles viendrait chasser l'élan ou le coq de bruyère, où l'Empereur ferait avancer sa voiture avec un mot aimable pour les dames et pour les enfants. Et quand nous serons à Berlin, alors je serais pour les bals de la Cour et les galas à l'Opéra, toujours tout contre la grande loge centrale.

- Est-ce que tu dis cela uniquement par orgueil et par caprice ?

- Non, maman, c'est très sérieux. D'abord il y a l'amour, mais, tout de suite après, la gloire et les honneurs, ensuite les distractions - toujours quelque chose de nouveau, qui me fasse rire ou pleurer. Ce que je ne puis supporter, c'est l'ennui." ... [...]
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Simplement rester ici et vous abandonner à la résignation. Qui donc ne se sent accablé ? (...) Rester sur la brèche et tenir, jusqu'à ce que l'on tombe, voilà la solution. Mais auparavant tirer parti des moindres détails et ne pas fermer les yeux quand les violettes fleurissent ou que les petites filles sautent à la corde.
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Si toutes les femmes sont ainsi, alors c’est effroyable, et si ce n’est pas le cas, ce que j’espère, alors c’est pour moi que cela va mal, alors il y a quelque chose dans mon âme qui n’est pas comme il faut, alors je ne possède pas le sentiment véritable.
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" Si éveillée qu'elle soit, si pleine de tempérament et presque de passion, ou peut-être même à cause de cela, elle n'est pas de celles qui sont préoccupées par l'amour ou au moins par ce qui mérite ce nom. Elle en parle, et même avec force et une certaine conviction, mais en somme simplement parce qu'elle a lu quelque part que l'amour est ce qu'il y a de plus grand, de plus beau, de plus magnifique. Peut-être ne fait-elle que répéter les paroles d'une sentimentale comme Hulda. Mais en elle cela ne correspond pas à grand-chose. Il est possible que cela vienne un jour, Dieu nous en garde, mais elle n'en est pas encore là. "
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J’ai cette faute sur mon âme”, reprit-elle. “Oui, je l’ai. Mais pèse-t-elle réellement sur mon âme ? Non. Et c’est bien pourquoi je m’effraie de moi-même. Ce qui pèse là, c’est tout autre chose – l’angoisse, une angoisse mortelle, et cette peur éternelle : cela finira bien par être révélé au grand jour
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"Le bonheur, si je ne m'abuse consiste en deux choses : d'abord à être tout entier dans ce à quoi l'on appartient (mais quel fonctionnaire peut en dire autant ?), ensuite et surtout à laisser se dérouler agréablement la vie quotidienne, c'est-à-dire avoir dormi son content et ne pas chausser un soulier qui nous blesse. Si l'on passe sans contrariété spéciale les sept cent vingt minutes d'une journée de douze heures, on peut dire que cette journée a été heureuse."
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"[...] il avait assez vécu pour savoir que tous les signes sont trompeurs et que notre jalousie aux cent yeux nous induit plus souvent en erreur que la cécité de notre confiance."
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