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Marie-Odile Fortier-Masek (Traducteur)
EAN : 9782743615444
176 pages
Payot et Rivages (10/05/2006)
3/5   1 notes
Résumé :
Certains écrivent sur les nuages, Janette Turner Hospital écrit, elle, sur la décomposition de l'espace, la perte ou de soi, faute de cap.

Philippa, Brian et les autres sont brillants, intelligents, avides de vivre. Ils ont le sens des circonstances, des occasions mais, comme des boussoles qui s'affolent, ils échouent à trouver le lieu. Faute d'organiser l'espace, de relier les distances, d'unir les écarts, ils vivent au nord de nulle part.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Janette Turner Hospital a pas mal voyagé, et cela se sent, cela se voit, dans les nouvelles de cet ouvrage.

On est tour à tour en Australie, en France, en Caroline du Sud. Les nouvelles se concentrent sur les relations humaines, sur les contacts intimes, les sphères émotionnelles. Elles contiennent souvent un brin d'érotisme, de sensualité. Et elles dérapent, dérivent toujours sur des eaux oniriques, glissant soudainement dans des dimensions autres, amenant souvent un élément plus décalé, surréaliste. La langue est très travaillée, et je plains la traductrice, car les images et évocations emmènent le lecteur sur des rivages surprenants, pour les ramener ensuite dans le propos de l'autrice. Il faut parfois s'accrocher car en peu de mots, l'autrice dérive et le lecteur peut perdre le fil. Ce n'est clairement pas une lecture aisée, que l'on peut emporter dans le tram...

Janette Turner Hospital mène de la poésie en prose, elle peint des portraits attachants d'individus en ruprure, en marge. Pas spécialement des laissés pour compte. Il y a des profs d'unif dans ses nouvelles. Mais ils sont happés par la vie, blackboulés, secoués, au point d'en perdre tous les repères. Comme le dit l'excellent texte de 4è de couverture, ces individus vivent alors au nord de nulle part.

Les neuf nouvelles sont:

L'océan de Brisbane: met en scène Philippa et Brian, deux universitaires, amis d'enfance, qui se retrouvent à l'occasion d'une conférence (thèse, sans doute) de Brian. On aborde le rapport fils/mère avec Brian.

Cap Tribulation: on retrouve Philippa et Brian plus tard, avec les problèmes psychologiques de Brian qui se sont agravés et qui ont mené à son internement.

L'envolée: une nouvelle qui lorgne avec l'étrange, où une femme se voit sur une photo du double escalier de Chambord et cherche à retrouver le photographe... texte envoûtant.

Images et Merveilles: un couple franco-australien a retrouvé une vieille carte de 1681 et envisage de retrouver le pavillon de chasse de Louis XIV pour y faire l'amour, ou pour que le mari français puisse photographier sa femme nue, à l'instar des maîtresses du roi-soleil.

Peau neuve: impressionnante nouvelle, plus cohérente et centrée, mettant en scène des personnes des services sociaux de Caroline du Sud, faisant de la remédiation de dette et de l'aide aux personnes qui ont tout perdu suite à un incendie volontaire (boutté par un gamin). On fait le parallèle entre la peau neuve sociale, et un enfant brûlé sur une majorité du corps. C'est dur.

Terres promises: la meilleure nouvelle en ce qui me concerne (avec la précédente) mettant en scène un garagiste et la gérante d'un asile pour femmes battues. Humain et dur, tellement concret et désespéré.

Train de nuit: de nouveau Philippa et Brian. On mélange un voyage en train et la quête de Philippa pour retrouver Brian, jusqu'à la révélation finale.

Litanie pour la patrie: Stella, prénom qu'elle s'invente parce qu'elle regarde les étoiles, rencontre Paddy, un gamin en rupture scolaire. Devenue adulte, elle voit Paddy dans toutes ses rencontres atypiques. Pas particulièrement convaincante.

Le club disco du bout du monde: inondation qui amène tous les désoeuvrés dans un bar où on fait la fête en attendant, soit que les eaux montent descendent, soit que la fin du monde arrive.

On ajoutera que le titre n'est pas tout à fait la traduction du titre original, North of Nowhere, South of Loss... seule la première partie est traduite. Dommage. Mais on peut aussi supposer que cela arrive en contrepoint du livre de Charles Bukowski, Au sud de nulle part. A voir...
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