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Citations sur Le Bureau des Affaires occultes, tome 1 (80)

Le député Charles-Marie Dauvergne portait le deuil avec juste ce qu’il convenait d’élégance recherchée. Son teint bistre et les poches sous ses yeux trahissaient le manque de sommeil. Il salua son visiteur d’une brève inclination de la tête.
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Parvenu à la hauteur de l'officine, le policier contempla, songeur, les deux superbes bocaux de verre en forme de poire, emplis de liquide coloré, qui trônaient dans la vitrine. Quelle merveilleuse science que la chimie! Le bichromate de potassium permettait d'obtenir un rouge éclatant ; le sulfate de nickel un vert intense. Mais on pouvait aussi recourir au sulfate de cuivre additionné d'ammoniaque qui donnait un bleu céleste ou au chromate de sodium pour un jaune chaleureux. En alliant les ressources de leur art et l'éclairage au gaz de leurs boutiques, les pharmaciens avaient inventé l'enseigne lumineuse. Ce que peu de personnes savaient, c'est que l'installation de ces bocaux en vitrine poursuivait un autre but commercial encore plus subtil. Leur disposition dépendait en effet du sens d'ouverture de la porte. Lorsqu'un chaland pénétrait dans l'officine, son visage se superposait au bocal de couleur froide, ce qui lui conférait une mine cadavérique. Au contraire, lorsqu'il s'apprêtait à sortir de la boutique, son reflet se teintait de couleur chaude et semblait resplendir de santé. L'effet bénéfique sur la psychologie du client était garanti !
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A quoi bon coucher tout cela sur le papier ? Que puis-je espérer en faisant crisser ma plume d'oie dans le silence de cette chambre ? Où pourront bien me mener ces chemins d'encre sur la blancheur de la page ? Est-ce une issue que je cherche ? Un passage de l'ombre à la lumière ? Du néant à la vie ?
Chimères !
Il me semble parfois que je ne suis jamais sorti de cette cave, de toute cette noirceur. Parce que cette bouche de ténèbres m'a happé, m'a englouti. Parce que l'obscurité n'est pas seulement autour de moi, elle est désormais aussi en moi. Partout. Tout le temps et à jamais. Elle est devenue l'autre part de moi-même. La plus profonde. Celle qui demeure cachée. Celle à qui je dois d'avancer à tâtons même en plein soleil, semblable à un aveugle qui erre dans la nuit perpétuelle.
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Une véritable hécatombe ! Depuis le début de l’année, j’ai fait le compte exact. J’ai été poignardée cent trente-cinq fois, j’ai subi deux cent cinquante-six empoisonnements et l’on m’a séduite ou enlevée à cinq cent vingt-neuf reprises. Alors, pensez bien, quand vous m’avez accostée à la porte des Acrobates, j’ai cru que vous étiez un de ces auteurs qui ne songent qu’à me voir expirer sur les planches pour les beaux yeux de Thalie.
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Nul homme sur cette terre ne peut empêcher un ange de prendre son envol.
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La révolution de Juillet avait donné des idées d'émancipation à d'autres peuples, ce que le ministre autrichien Metternich avait récemment commenté d'un mot fameux :« Quand Paris s'enrhume, I'Europe prend froid. »
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L'inconnu qui l'avait interpellé si rudement était une jeune homme de vingt-trois ans, en redingote grise, pantalon rayé à sous-pieds, haut-de-forme rabattu sur les yeux, une canne élégante à la main. Il avait les hanches minces et les épaules carrées. Son regard gris et acéré semblait une flamme ardente. Ses traits fins et délicats, d'une beauté singulière, presque douloureuse, pouvaient faire songer à une créature céleste qui se serait égarée ici-bas. Du moins, au premier coup d'œil. Car un examen plus attentif révélait, sous cette apparence éthérée, une dureté, une détermination aussi aiguisée que le fil d'une épée. On s'avisait alors que cet ange était de ceux qui portent un glaive et que la tension immobile perceptible dans toute sa personne l'apparentait à un fauve à l'affut.
Ce jeune homme, dont l'attitude résolue aurait impressionné les coquins les plus farouches, se nommait Valentin Verne et exerçait les fonctions d'inspecteur au deuxième bureau de la première division de la préfecture de police. Le service des mœurs.
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Lorsque le tourbillon s'interrompit enfin, il était inondé de sueur et comme vidé de l'intérieur. Il s'était finalement laissé aller sur le flanc, calé contre les oreillers. Fatigué de cette lutte qu'il menait en aveugle, fatigué des rêves atroces qui le poursuivaient depuis tant d'années presque toutes les nuits, fatigué de ce monde insensé où les loups n'étaient jamais repus, où les agneaux étaient traqués sans répit, fatigué des mensonges, des injustices et des souvenirs qui vous brûlaient le cerveau, fatigué de tout.
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Ces tombeaux enfouis sous les feuilles, aux épitaphes souvent grandiloquentes célébrant la gloire ou la beauté, lui faisaient songer à une prestigieuse cité des temps anciens, désormais ruinée et disparaissant peu à peu sous le linceul de la végétation. Cette nécropole aux apparences de jardin anglais symbolisait à ses yeux le combat dérisoire et perdu d'avance que les hommes s'entêtaient à livrer pour apprivoiser la mort.
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Il s’est assis en face de moi, de l’autre côté de la table. Il n’a pas partagé mon repas. Il se contentait de me regarder manger et boire en souriant. L’unique lampe de la pièce dessinait des ombres mouvantes sur son visage et faisait danser deux braises incandescentes au fond de ses yeux.
J’ai été pris soudain de vertige.
Tout s’est mis à tourner autour de moi.
J’ai fermé les yeux pour tenter d’arrêter la ronde endiablée. Mes paupières sont devenues lourdes, lourdes. Je ne parvenais plus à les soulever. Et brusquement je me suis senti glisser sur le côté. La chaise a basculé avec moi. J’ai sombré dans le néant.
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