Citations sur Le Bureau des Affaires occultes, tome 1 (80)
Un appel à retenti, une voix que je n’ai pas immédiatement reconnue mais qui articulait mon nom. J’ai quitté la pièce en fermant soigneusement la porte derrière moi, sans me douter que j’emprisonnais quelque chose d’infiniment précieux dans ce local qui sentait la paille et la pomme. Quelque chose que j’allais devoir laisser derrière moi et qu’on pourrait être tenté de nommer innocence si chaque homme ne renfermait pas tout au fond de son âme, dès ses premiers pas sur cette terre, une part d’inéluctable culpabilité.
les temps changent, inspecteur Verne ! Les découvertes des scientifiques et les progrès de la technique vont bientôt transformer radicalement notre vieux monde. Mais le commun des hommes n’en a pas encore conscience et sa crédulité est une faiblesse que certains n’hésitons pas à exploiter. Car le crime lui aussi évolue
«Quand on a huit ans, comment peut-on croire à l’existence du mal absolu ? La faute était mienne, parce que c’était la seule façon d’accepter que les choses soient ce qu’elles sont, l’unique issue pour ne pas sombrer dans la folie. Qu’est-ce que j’ai bien pu faire de mal ?
Prise d'un mauvais pressentiment, elle l'appela. Au son de cette voix si chère, le jeune Lucien se redressa. [...] Puis il se mit à avancer d'une démarche résolue quoiqu'un peu vacillante vers la plus prochaine croisée, ouvrir le battant... et se jeta tranquillement la tête la première dans le vide.
Alors qu'il n'avait encore qu'une douzaine d'années, c'était déjà grâce à ses extraordinaires facultés d'adaptation qu'il avait pu échapper aux griffes du Vicaire. le secret, c'était de ne pas se laisser submerger par ses émotions et d'analyser l'adversité froidement, avec lucidité.
C'est le dixième jour seulement qu'Il s'est comporté avec moi autrement qu'avec un chien. C'était ce dont Il mourrait d'envie depuis qu'Il m'avait pris dans ses filets. Et ce jour là, oh oui, ce jour là, j'ai regretté de ne pas être juste ça - un chien - Son chien plutôt que sa chose.
À présent, la seule pensée qu’un étranger ou une étrangère s’était permis de souiller la toile de son regard faisait monter en lui un terrible ressentiment.
Affronter sa peur.
Lorsqu' il a découpé la toile de tente à l' aide d' un tesson de bouteille, l' enfant croyait trouver un refuge. Il ne pouvait pas imaginer ce qui l' attendait à l' intérieur. L' escalade de la peur. Tous ces regards enfiévrés, tous ces visages effarés qui lui renvoient sa propre terreur...
L'inconnu qui l'avait interpellé si rudement était un jeune homme de vingt-trois ans, en redingote grise, pantalon rayé à sous-pieds, haut-de-forme rabattu sur les yeux, une canne élégante à la main. Il avait les hanches minces et les épaules carrées. Son regard gris et acéré semblait une flamme ardente.
Tout ce luxe créait une atmosphère confite et vaguement écoeurante