Ceux qui goûtent la lecture n’en ont jamais assez.
Plus tard dans la journée, un médecin surgit, bedonnant, maladroit. Lui aussi hésita une seconde devant ses deux patientes. Elles souffraient de la même maladie. Le destin n’est pas juste et parfait. Il était venu leur annoncer une bonne et une mauvaise nouvelle : l’une avait la vie devant elle, l’autre pas.
Gwénola regarda sa montre qui indiquait inutilement les heures de marée. Hier elle s’était crispée en retrouvant Axelle qui manifestement était aussi mal à l’aise qu’elle. Elle était heureuse de renouer les fils du passé, de revoir les autres ce soir. Axelle n’était pas responsable de ce qui était arrivé, elle et Charles n’avaient toujours pas d’enfant. Gwénola en était secrètement soulagée. Ce n’était après tout que justice : Loeiz n’avait pas de père, Charles n’avait pas de fils.
Olivia se sentait comme un boxeur sonné. Sa mère s'était donc suicidée.
Elles se toisèrent, se croisèrent, s’affrontèrent, se sourirent. Elles étaient quatre, s’étaient retrouvées seules, se rassemblaient à nouveau comme autrefois. Axelle était catholique, Olivia protestante ; Jenny croyait en elle-même, Gwénola s’intéressait aux druides. Olivia et Gwénola étaient plutôt littéraires, Axelle et Jenny purement matheuses.
Le carré est rompu. Nous ne sommes plus que trois.
Ses larmes seront moins amères qu'autrefois. Il vaut mieux pleurer sur une histoire terminée que sur un amour non partagé.