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Citations sur G. A. V. (17)

A chaque intervention, à chaque garde à vue, c'est un peu plus de la nature humaine que tu déterres, ses sentiments les plus forts, ses émotions les plus enfouies. Pour les mineurs de fond de l'humanité, à chaque jour son coup de grisou. Tu te demandes où s'arrêtera le forage. La noirceur est une palette infinie de teintes, ébène, jais, corbeau, encre, ardoise, charbon et d'autres couleurs même pas encore répertoriées. Rien de trop spectaculaire, rien de très grandiose. Salement humain. (...)
Le policier, c'est un fonctionnaire, c'est fait pour fonctionner. Mais comment fonctionner dans le sombre ? Tout pareil que dans une mine : se plier en deux, ne pas trop réfléchir et oublier la machine à broyer les corps. Et surtout, travailler son humour. L'humour, ça rend presque nyctalope. Le plus dingue dans tout ça, c'est lorsqu'il y a de la tendresse. T'es pas préparé. Une mère fondant en larme lorsqu'elle retrouve son enfant de six ans dans le commissariat, ses caresses, leur étreinte ; aucun humour ne pourrait faire parade. Alors tu pleures ou tu te planques, au choix, ou les deux, et puis tu passes à autre chose.
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Un calibre n'est pas phallique. Pas intrinsèquement (...). Un calibre n'est qu'un outil. (...) Cause-détente-conséquence. L'outil nommé calibre est composé d'une multitude de ressorts. C'est la pression.Les balles sont disposées les unes sur les autres dans le chargeur. C'est la rue. Une fois le cran de sûreté repoussé, la culasse est tirée vers l'arrière et le chien s'enclenche. C'est la police. Discrètement, par ce geste, la balle a été menée dans la chambre. C'est l'enfermement. Une simple pression de la détente et le chien s'abaisse, frappe le percuteur qui, par combustion, propulse la balle dans le canon. C'est la violence. Les rayures internes au canon, en vrille, garantiront la stabilisation gyroscopique du projectile. C'est la justice. La balle sortira par la bouche du calibre à une vitesse de propulsion telle que, selon sa trajectoire, elle pourra engendrer la mort. C'est la libération avec récidive.
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Moi je ne réponds pas à vos questions. Parce que tout ce que je dis, ça sera retenu contre moi. Comme dans les films, le verre de scotch en moins. Si seulement c'était pareil dans la vraie vie. Pouvoir retenir tout ce que l'on dit contre soi. Pouvoir serrer ses mots, avec tendresse ou avec rage, comme un oreiller le soir dans sa chambre. Ca ferait déjà quelque chose à soi, de vraiment à soi, pas vrai ?
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Avec le temps, Angel a acquis une certitude : la maladie n’est qu’un mot. D’abord tu l’es, ensuite tu l’as. Elle te façonne longtemps avant qu’on te la diagnostique. Et puis le mot tombe, alors c’est bon, tu la possèdes. C’est déjà quelque chose. (p. 173.)
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Allez, on l’embarque, les pinces, direction comico. Ne pas se débattre. Si un flic meurt, on le pleure. Si un flic tue, on n’a rien vu. (p. 50.)
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Le sourire ? Ne surtout pas partir sur cette trame de pensée. Reflet dans la glace de l’enfance. Vert d’une éponge sur son jeune visage. Vite, effacer. Il faut éviter les impasses dans le ping-pong d’une cellule. Règle d’or. Les murs renvoient trop fort. Imbattables. Tel l’abstinent, chacun a des parties de soi qu’il apprend à éviter. (p. 185.)
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La tristesse est l’une des autoroutes possibles à la rage. A quel moment on craque ? Quel est l’instant exact où l’on décroche du sensé ? Est-ce qu’un ressort cède uniquement lorsqu’il se brise ou bien dès sa première mise sous pression ? La rage est-elle un événement ou un processus ? Où commence l’usure ? (p. 369.)
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Quand l'école échoue face à la délinquance, quand l'assistante sociale est impuissante face à la paupérisation, c'est la police qu'ils envoient, dernière réponse avant mise en berne de cette société. P 110
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Un flic meurt on le pleure
Un flic tue on n'a rien vu
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Elle était persuadée qu'avec des séries à la demande de si grande qualité, la littérature ne pouvait plus se contenter d'histoires. Il lui fallait revenir à son essence : les mots, la phrase, le rythme, les ponctuations.
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