AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Villa Royale (13)

Et toujours, comme des balles de jokari, nous revenons à notre enfance, prisonniers des traumatismes et des premières fois, parce que c'est dans ces moments-là que nous avons ressenti les émotions les plus fortes, des émotions si puissantes que j'en vois encore la couleur aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          30
Il y a des gens qui n'aiment pas les chiens, d'autres qui sont davantage chats que chiens. Ce n'était pas notre cas. Il faut bien dire pourtant qu'il était rare de trouver des êtres plus affectivement dépendants que nous ; qu'il en existe relevait du miracle, et nous aimions les miracles. Et surtout, comme l'avait expliqué Victor, c'était très facile de se faire aimer d'un chien (...) : une attention
même peu soutenue, de quoi manger et vous avez un chien fidèle pour la vie, qui tuerait pour vous - alors si en plus vous l'aimez, si vous lui donnez autant qu'il vous donne, c'est une relation sans aucune ombre, une de celles qui peuvent vous faire pleurer d'une joie très
simple. Aucun abandon, aucun coup tordu derrière votre dos. La mort seulement, qui comme à son habitude massacre tout.
Commenter  J’apprécie          00
"Et c'est vrai, bien sûr, c'est vrai que la vie d'avant ne reviendrait jamais, ni notre maison bordée par le boulevard périphérique, ni d'ailleurs mon père, mais au beau milieu des milles artifices de l'aéroport, j'étais, moi, heureuse de sentir une odeur enivrante, perverse, bien plus violente que ma tristesse : l'odeur de la fuite."
Commenter  J’apprécie          00
Qu’importe si un carré a la forme d’un losange, ce n’est pas la représentation qui compte, mais ça (il a posé la main sur le minuscule carré dans un coin) : le symbole. »
Il m’agaçait. Pas une seule fois je n’avais été jalouse de l’intelligence pointue, glacée de Victor, mais sa froideur et son sens éthique de la justice, bien loin de ma mauvaise foi et de celle de Charles, m’exaspéraient.
Commenter  J’apprécie          50
Elle devait avoir mon âge, les cheveux bruns et épais coupés en carré long, la peau très blanche, des taches de rousseur partout. J’ai pensé qu’elle n’était pas si belle que ça, avant de me rendre à l’évidence : à côté d’elle, avec mon t-shirt à dodo en plastique, mes tongs bleues à l’effigie de Mickey et mes trente-cinq kilos, j’avais l’air aussi jeune et bête qu’asexuée. Elle m’a lancé un long regard calme.
Commenter  J’apprécie          40
Je détestais arriver à la phrase ultime, la stupidité de trop qui la condamnerait au silence pendant des heures. Elle suivait des yeux le coucher du soleil sur le lagon tout en tirant sur sa cigarette.
Commenter  J’apprécie          20
Il y avait chez nous un goût pour l’argent – je veux dire l’argent liquide, l’argent qu’on gagne vite, les billets qui filent entre les doigts. Nous n’étions bien sûr pas assez bêtes pour imaginer qu’avec une somme pareille ma mère serait à l’abri pour le restant de ses jours, mais Charles se sentait tenu de rapporter quelque chose à la maison, je crois.
Commenter  J’apprécie          30
Ma mère. Un personnage, disaient toujours les gens lorsqu’elle n’était pas là. Mais c’était ma mère. Grande. Plus belle que je ne voulais l’admettre. Ce n’était même pas de la beauté, d’ailleurs, c’était une façon d’être au monde que je n’ai jamais connue ailleurs. Un éclat de rire silencieux.
Commenter  J’apprécie          30
Elle ne respire que la vengeance, et il n’est point de forme qu’elle n’emprunte pour trahir ou satisfaire sa rage. Elle est représentée armée de vipères, de torches et de fouets, avec la chevelure entortillée de serpents. »
« Tu vois », disait Victor, bien plus tard (tapotant machinalement l’index contre la couverture du livre ouvert en V). « La vengeance est une chose considérée comme sacrée, même par les dieux, depuis toujours. Et est-ce que ce n’est pas marqué ? Regarde : Les Furies, etc., etc., leur mission ? Punir les parricides. Les parricides, Palma ! »
Commenter  J’apprécie          51
Mieux vaut être folle parfois : de longues plages d’absence où le réel ne fait jamais irruption. À une certaine heure de la nuit, quand elle ne voyait plus rien, les cheveux de la Furie ondulaient, et venaient lui caresser la joue. Elles se mettaient à parler d’amour. Car c’est une évidence : si on enlève à l’amour toutes les choses agréables, si on lui soustrait la tendresse, la complicité, la présence de l’autre, si on y place la mort, la torture et le vide déchirant, il reste quand même le noyau pur.
Commenter  J’apprécie          20





    Lecteurs (103) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3710 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}