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C'est l'histoire d'une drôle de famille, sans racines et qui vit au hasard des déménagements. le père est mort et la mère fuit... mais jusqu'où va-t-elle emmener ses enfants ?
Raconté par l'un des enfants, ce périple a des airs du roman En attendant Bojangles. On frôle la folie, une folie tendre et angoissée.
L'écriture est sublime et mérite la lecture.
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Voilà 5 ans qu'ils ont quitté leur appartement de Paris, leur « villa royale », ce lieu où ils vivaient heureux tous les cinq. A cette époque les deux plus jeunes, Victor et Palma avaient 8 et 11 ans et l'aîné Charles 14 ans.
Mais voilà 5 ans que le père est mort, criblé de dettes et qu'ils ont dû fuir, la mère et les 3 enfants, seuls face à l'adversité, ne s'attachant à rien ni à personne, une famille blessée mais fusionnelle, ne formant qu'une seule et même entité.
Et cette mère et ses enfants «demi-orphelins», commencent alors une vie nomade, parcourant les villes de France, déménageant tous les trois mois, totalement dénués de tout bien matériel mais riches du profond amour qui les lie et leur donne la force de continuer.
La mère vit de petits boulots, les deux enfants vont parfois à l'école lorsque leur périple le permet, et l'aîné, adolescent secret et charismatique, veille dans l'ombre sur sa famille.
C'est Palma qui raconte leur histoire, avec sa vision d'enfant, fine, facétieuse et intelligente, animée par un inconditionnel soutien aux siens.
Quelle richesse que cette famille ! Que ces enfants sont attachants et que cette mère est admirable ! Une marginalité assumée et nécessaire, mélange de fuite et de dépassement qui leur permet de surmonter le déchirement de la perte du père, même si «la vérité est là, cruelle et nette : les morts ne reviennent pas et les vivants s'éloignent».
Ce roman m'a séduite dès les premières pages. J'ai aimé la révolte et l'originalité de la mère, l'audace et la maturité des enfants, j'ai ressenti la profonde tristesse qui les isole et j'ai vibré de l'intangible osmose qui les unit.
Emmanuelle Fournier-Lorentz nous plonge dans un monde d'images et d'odeurs où les souvenirs d'une famille meurtrie défilent sous nos yeux et elle nous offre, avec ce premier roman, une belle et émouvante découverte humaine.
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Charles, Palma et Victor sont frères et soeur. Il y a cinq ans, suite au décès de leur papa, ils ont quitté leur pavillon de banlieue. Depuis, leur mère les trimballe sur les routes de France. C'est Palma qui nous raconte les déménagements, les difficultés à s'adapter, les départs au petit matin, le mystère des destinations, mais surtout le petit monde qu'ils se sont construits tous les quatre, prisonniers de leurs souvenirs d'enfance, et les liens indéfectibles qui unissent cette fratrie. Et surtout la question lancinante qui accompagne le début de cette lecture, que fuient-ils ?

J'ai adoré suivre Palma, Charles, Victor sur les routes, brinqueballée sur la banquette arrière de la voiture. Un roman qui a un goût particulier pour moi ; je me suis reconnue en Palma, seule fille, un grand frère et un petit frère aussi, des déménagements très fréquents, pas d'amis d'enfance, pas de maisons d'enfance mais des souvenirs à la pelle avec mes frères mes meilleurs copains, mes frères mes meilleurs ennemis, mes frères pour toujours, même si j'ai souvent eu envie de les tuer. J'ai partagé la mélancolie de l'enfance et le bonheur de n'être jamais seule. Un coup de coeur ♥
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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C'est un premier roman contemplatif, sensible et parfois déroutant. J'ai aimé la plume de l'autrice qui est très prometteuse. J'ai été embarquée dans cette histoire, spectatrice de la fuite de cette famille, suspendue aux souvenirs parfois « vaporeux », « éthérés», que nous conte Palma, mais surtout touchée par cet amour incommensurable qui les unit. Une famille devenue « bancale » sans l'un de leur tuteur mais qui se soutient coûte que coûte, et qui, même cabossée, avance, se construit, s'aime.

Lorsque j'ai refermé le roman une phrase (merci Serge Gainsbourg) a résonné en moi pour illustrer la fuite de cette famille, fuir le souvenir de l'absent pourtant omniprésent, faire montre d'un refus de s'attacher, à un lieu, à des gens, de peur de perdre beaucoup à nouveau : « Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve ».
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CRITIQUE - Ce roman nous plonge dans la vie nomade d'une mélancolique fratrie, soudée.

«Nous déménagions toujours pendant la saison froide, comme les baleines.» On entre dans Villa Royale par cette phrase frappante d'ingénuité ; la curieuse pensée d'un enfant qui, pour expliquer la tragédie, convoque une image, celle de ces géants marins qui migrent chaque année pour survivre. Survivre? Pas seulement pour la famille Gauthier. Il y a aussi, depuis la mort de l'époux et du père, un besoin de fuir. Voilà le lecteur embarqué dans la vie nomade de trois enfants et de leur mère, une grande dame au regard souverain, qui les aime follement.

Tous les quatre sillonnent la France, s'arrêtent un temps, s'installent dans une ville à laquelle ils ne s'attacheront pas et dorment dans une maison qui ne sera jamais vraiment la leur. Leur enfance est une série de départs. Palma, une petite fille espiègle, la résume au souvenir de la voiture et l'«odeur bizarre de chauffage», le ronronnement du moteur, l'autoroute qui défile dans le calme de la nuit. C'est à travers son triste regard que nous découvrons ses deux frères, Charles, le grand, le beau garçon qui mène une bien mystérieuse existence, et Victor, gamin taciturne, parfois colérique et d'une sincérité désarmante. La mélancolique fratrie, soudée, lutte contre la tentation de «glisser vers la zone marécageuse» où repose leur père. «Je répugnais à ce que nous nous y vautrions tous les trois.» Ils ne parlent pas du fantôme, le seul, qui les hante. Palma fait des cauchemars, Victor tombe malade, Charles «fume cigarette sur cigarette devant le Château d'If en insultant les mouettes pour ne pas pleurer». Ensemble, ils marchent vers une «résignation douce».
Il ne s'agit pas seulement de fuir un mort. Partir est aussi une manière d'éviter toute nouvelle tragédie, de déjouer la fatalité. «Comme les chats, en état d'alerte constante, nous craignions toute proximité avec la réalité.» Et voici qu'Emmanuelle Fournier-Lorentz a cette mystérieuse phrase, sans doute la plus belle de son délicat roman : «Parce que c'est dans cet engourdissement, dans cette brèche particulière de la vie que se glissent sans que l'on s'en aperçoive des voiles qui se déchirent, des drames dont on garde à jamais l'empreinte et qui nous laissent à vif. C'est là que les morts meurent pour toujours.»

Claire Conruyt, Le Figaro


Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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C'est un livre déroutant, parfois sombre, souvent lumineux, surtout par le regard de la narratrice, une gamine intelligente et lucide. C'est un roman qui promet beaucoup, mais ne tient pas. On veut bien y croire un peu, mais quand il y a trop, on se lasse et on attend, vainement, une issue réaliste. Je ne dirais pas que c'est un premier roman réussi, c'est un premier roman, et c'est tout !
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En voici un de roman bien singulier, étrange et atmosphèrique. Un premier roman réussi !
Nous suivons Palma De ses 11 à 15 ans en compagnie de ses frères Victor, 8 ans et Charles 14, 15 ans et leur mère... que j'ai trouvé énigmatique, hystérique, dépressive, fuyante et pourtant présente et aimante, à sa manière. Depuis que le père est mort, cette famille fusionnelle déménage tous les 2, 3 mois... parfois en pleine nuit, parfois le jour sans crier gare... mais fuir toujours, se réinventer à chaque fois dans un nouveau lieu, une nouvelle école. Malgré tout, nos 4 protagonistes n'entament aucun lien, sachant pertinemment que cela ne sert à rien de s'attacher, aucun ancrage, marginaux presque malgré eux donc.
La mort de ce père qui force aux souvenirs, aux regards précis d'une attitude, d'une odeur, de ces bruits étouffés, ces sonneries de téléphone, les blousons... tout ce qui marque l'enfance sans qu'on s'en rendent vraiment compte sur le moment mais qui deviennent tout lorsqu'on y repense.
Au fur et à mesure de l'histoire se dessine les raisons de ces fuites constantes. C'est le point de vue de Palma ici, dans toute sa naïveté d'enfant et toute son adolescence désabusée qui mène le récit.
Histoire de famille, d'une fratrie, soudée comme jamais, qui ne cesse de s'aimer, de se protéger.
Autrice à suivre !
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Magnifique roman, une écriture fluide et entraînante. Je me suis fait porter du début à la fin en passant par une multitude d'émotions.
J'ai pris beaucoup de plaisir à le dévorer.
Je le conseille vivement.
Une touche modianesque dans ce livre, ce qui me ravi, hâte d'un deuxième roman de cette écrivaine.
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C'est un récit familial qui commence par la mort brutale et un peu mystérieuse du père. le deuil est difficile pour les trois enfants et leur mère. Dans la foulée de l'enterrement commence une longue série de déménagements, des départs soudains, parfois en pleine nuit, parfois après seulement quelques semaines sur place. La famille et la fratrie sont unis au départ, mais le lien va par moments se déliter, à force d'être ballotés et parce que les blessures sont mal refermées chez chacun de ses membres. Charles l'aîné va de plus en plus sortir en douce, faire des choses (pas forcément légales) de son côté et devenir plus sombre, l'ambiance va alors se tendre. Les enfants vont peu à peu reconstituer le puzzle et comprendre pourquoi et comment leur père est mort, ainsi que pourquoi ils passent leur temps à "fuir" sans jamais se poser nulle part, sans jamais créer de vrais liens. Leur famille est tout et c'est Palma, la cadette, qui se fait la narratrice de leur errance.
Une tension sourd tout le long du roman, on a l'impression d'un drame imminent, qu'à la première mort va s'ajouter un autre évènement dramatique. Finalement non, les drames seront évités et même brinquebalants, les membres de la famille vont surnager. Un roman drôle à sa façon, un peu décalé et mélancolique, à l'image de cette famille.
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