Citations sur Les naufragés de l'île Tromelin (30)
Le 4 février précédent (1794), par décret de la Convention, l'esclavage avait été aboli.
"Tous les hommes sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens français, et jouiront de tous les droits assurés par la Constitution."
… il a soudain vu clair. Tout lui a paru limpide, la géographie de l'île comme la situation actuelle des naufragés. Elle s'est présentée en chiffres : au jugé, à peu près deux cents humains affamés et assoiffés sur une île sans eau qui ne doit pas faire plus de huit cents mètres de large sur treize de long.
Au fait, d'où viennent-elles, les vagues, pour être si pressées, si violentes ? Et que cherchent-elles quand, dépassant la langue de sable, elles continuent, furieuses, à courir vers le nord ? Vont-elles interroger les puissances du destin ?
Mais le remords est pervers, il sait prendre son temps. Un jour ou l'autre, la mauvaise conscience perd pied dans les brouillards qu'elle a elle-même créés. Ou quelqu'un finit par parler.
Ici, le temps n'a pas de jointure, tout se confond, l'instant avec le siècle, l'heure et le millénaire, la fin du monde et son premier matin. Coquillages vides, œufs brisés, nids de tortues, sillages de crabes, ossements blanchis, envols de plume, griffes d'oiseaux imprimées sur une vaguelette de sable : l'histoire de l'île se résume à des traces. Éphémère dessin de la vie qui va et vient.
naviguer, c'est obéir. Au capitaine, mais d'abord à la mer. Ne jamais croire qu'on va pouvoir passer en force, ne jamais parier, l'océan se venge.
Le destin est un caméléon à la cime d'un arbre, ... un enfant siffle, et il change de couleur.
Tous les hommes sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens français, et jouiront de tous les droits assurés par la Constitution.
Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude, l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.
Au fait, d'où viennent-elles, les vagues, pour être si pressées, si violentes ? Et que cherchent-elles quand, dépassant la langue de sable, elles continuent, furieuses, à courir vers le nord ? Vont-elles interroger les puissances du destin ?