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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les Lais, rédigés au XIIème siècle par Marie de France, sont la traduction d'anciens contes bretons.
J'y retrouve tout ce qui me passionne: l'époque médiévale, le merveilleux au sens littéraire du terme, la tradition courtoise, et bien sûr ma chère Bretagne, terre si propice aux récits merveilleux.
Tous les lais sont brefs et simples à lire, les pages de gauche sont réservées au textes originaux et celles de droite à leur traduction. le va-et-vient entre les deux permet de se rendre compte de l'évolution de la langue, celle du XIIème siècle étant bien obscure pour des novices! J'ai choisi de faire découvrir quelques uns de ces textes à des collégiens qui demeurent bouche-bée face à cette langue, à la fois si proche et si différente de (celle qu'ils parlent) la nôtre.
Les lais, je le disais plus haut, mêlent parfois l'amour au merveilleux (Bisclavret, Lanval, Guigemar). Ceux-là sont mes préférés. Mais même si les fées n'interviennent pas systématiquement, chacun des textes est un pur moment de plaisir, une véritable plongée dans une époque incroyable.

Ecoutez Marie, embarquez avec elle...

" Ore oëz le comencement!"
("Ecoutez, maintenant, le récit commence!")
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Les Lais de Marie de France regroupent une douzaine de récits, des contes narrant les légendes moyenâgeuse. J'ai beaucoup aimé ces histoires, qui nous parlent d'amou, de trahison et d'honneur. On plonge avec plaisir dans cet univers merveilleux, rempli de héros parfaits, de chevaliers courtois, de gentes dames, mais aussi de fées, de loups garous et d'autres figures fantastiques. Une lecture agréable et indispensable pour qui veut se replonger dans un monde révolu.
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Ce recueil de lais, composés par Marie de France, est un petit bijou : il est vraiment passionant de découvrir la sensibilité d'une femme du Moyen Age (même si l'origine du texte reste quelque peu incertaine). L'auteur nous offre une analyse très précise des problématiques liées à la condition de la femme au Moyen Age, notamment concernant le mariage forcé. L'ouvrage, marqué par une présence du merveilleux très prononcée et par un fort héritage issu des traditions orales ou de la légende de Tristan et Iseut, se compose également d'une analyse et une réflexion minutieuses de l'amour, qui passe par des sentiments variés tels que la souffrance face à la séparation, la trahison, la mort d'amour, le bonheur lié au plaisir d'aimer.
Lien : http://metamorphoses-de-psyc..
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La première chose qu'on flaire lorsqu'on commence cette oeuvre, c'est son époque. Parce que tout est différent de ce dont on a l'habitude dans nos romans contemporains, tant au niveau de la construction que la narration, que les personnages, que les situations… C'est une oeuvre étonnante car très cyclique et répétitive. J'ai beaucoup apprécié : ça donne un parfum d'exotisme.

Tout d'abord, qu'est-ce qu'un lai ? C'est un poème narratif destiné à être chanté et accompagné de musique. Il est écrit en vers, mais la traduction de l'ancien français au français moderne modifie les rimes et le nombre de syllabes, et elles ne sont donc plus qu'occasionnelles. le lai est court, une dizaine de pages en moyenne (voire 15-20 pour les plus longs), et a pour sujet principal l'amour, et notamment l'amour courtois.
Les personnages principaux sont donc systématiquement de preux chevaliers et de belles et nobles dames. Des êtres qui brillent par leur perfection, leur amour irréprochable, leur sens de l'honneur, leurs vertus guerrières ou sociales. Des personnages que, de nos jours, nous pourrions qualifier de fades et plats. L'emploi exagéré des superlatifs renforce cette impression : « C'était le plus noble des chevalier », « c'était la plus belle femme du royaume », « Jamais l'on n'avait vu chevalier si preux », « rien n'égalait sa beauté ». Ces thermes, utilisés pour tous les personnages, pendent toute crédibilité. Mais il ne faut pas les prendre au premier degré et bien se rappeler que ce texte est presque cinquante fois plus vieux que nous (que moi, en fait^^). Quand on y pense, c'est quand même impressionnant…

Les situations sont purement incroyables. le destin fait tellement bien les choses que s'en est énervant. On ne s'étonne de rien, tout est déjà préétabli. Mais c'est peut-être parce que les scénarios ont été surexploités par la suite (tant dans les livres que dans les films ou les séries).
Le réel merveilleux est présent dans tous les lais et il fait partie du quotidien des personnages. Par exemple dans « Yonec », un oiseau se transforme en chevalier, on ne sait même pas comment, ni pourquoi. Cela donne une ambiance un peu mystique et mystérieuse que j'ai bien aimé. le surnaturel ne doit pas être expliqué, sinon il perd tout son charme.

Au final, je ne sais pas trop quoi penser de ce livre. La lecture ne m'a pas déplu, les histoires sont courtes et les pages se tournent vite (bout à bout, mon temps de lecture ne doit pas dépasser trois heures). Mais ce sont souvent les mêmes intrigues réutilisées sans cesse. La principale originalité de l'oeuvre est le rythme de lecture, qui est donné par le texte à moitié en vers. En fait, on ne peut pas vraiment juger une oeuvre vieille de presque 1 000 ans. le contexte culturel était tellement différent du nôtre ! Personnellement, je pense que c'est un livre qui gagne à être lu, en particulier pour ceux qui s'intéressent à la littérature médiévale. C'est assez facile à lire pour qu'on puisse le proposer dans les programmes de collège (parce que, hein, Yvain ou le Chevalier au Lion, c'était bien mais à petite dose).
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La littérature médiévale, ce n'est pas seulement des épopées tragiques pleines de fureur, de sang, de quêtes et de malédiction ; pas plus que des farces grivoises. Non, ça peut être aussi des textes
nimbés de grâce et brodés de féerie, frais comme le printemps et son parfum de mousse. Sucré comme une chanson pop qu'on écoute en été (un petit air du Pouvoir des Fleurs ou du Cantique Mécanique) et éthéré comme les mélodies d'une Cécile Corbel. Un truc un peu doux, un peu enchanteur comme le sont les Lais de ce recueil, bulles d'encre et de savon.

On ne saura jamais vraiment qui était Marie de France mais on lui doit d'être l'une des premières conteuses, voire poétesses à avoir écrit en langue vulgaire, ce qui au XII°siècle devait être une petite révolution. Si je ne suis pas une fervente admiratrice de Henri II Plantagenêt qui semble être le dédicataire de Lais, j'aime à penser que Marie de France fut de sa cour et de celle d'Aliénor, sans nulle autre raison que parce que cela s'accorde bien avec ce que j'imagine de l'entourage de la reine d'Aquitaine.

Les lais, ce sont des récits assez courts, des contes souvent inspirés de légendes. Ceux de Marie de France sont au nombre de douze. Certains d'entre eux sont fameux et ont trouvé une place dans des recueils, des anthologies de textes médiévaux (Lanval, le Lai du chèvrefeuille...) quand d'autres sont beaucoup moins connus (Le Bisclarvet). Plusieurs fois centenaires, ils ont malgré tout conservé leur fraîcheur d'eau de source et de fleurs de printemps. L'élixir de jouvence tient sans doute à plusieurs éléments: les octosyllabes d'une part qui savent rythmer un texte et faire résonner sa musique et la brièveté des récits. Pas de longs monologues ici comme c'était pourtant la tradition, le style est épuré bien que sensible ! Qu'ils doivent d'ailleurs être beaux en langue originale ces lais pour peu qu'on la déchiffre (l'anglo-normand...)... Encore que grâce soit rendue aux éditeurs et aux traducteurs qui nous mettent entre les mains des éditions bilingues qui rendent possible le va et vient entre deux dialectes!

C'est la matière de Bretagne (décidément, on y revient toujours!) qui a donné lieu à la plupart de ces histoires, matière assemblée, modifiée, sculptée par Marie de France. Elle leur a peut-être fait perdre un peu de leur magie ou de leur rudesse en les reprenant, mais au moins, elle les a écrit ! Chez les bretons, les chevaliers sont fils ou amants de fées, un pont ou un chemin de brumes mène dans l'autre monde, les épées et les miroirs sont magiques et les amours parfois fatales. En sus de cette thématique merveilleuse, Marie de France répand dans ses écrits celle de l'amour courtois, en vogue au XII°siècle. L'amour apparaît définitivement comme le fil conducteur des lais, mais s'il est courtois, ce dernier n'est pas toujours serein. le feu couve sous la mousse et les passions interdites fleurissent comme autant de roses et d'épines. Neuf des contes mettent en scène un amour adultère, dont mon favori : le chèvrefeuille !
Ce qui sauve ces récits d'un bouquet trop bleu, ce sont leur chute : bien que faisant intervenir le merveilleux, les lais se concluent souvent sur une note pessimiste où l'amour finalement apporte plus de douleur que de félicité. Sous la magie, le réel finalement et peut-être l'aveu de l'échec de l'amour courtois, par trop idéal et donc par définition inatteignable,et de la réalité de la condition des femmes de l'époque, qui contrairement aux héroïnes de Marie de France ne pouvaient prétendre à tant d'expériences et de péripéties...

Qu'on s'abandonne à l'étude de ses dénouements un peu tristes où qu'on préfère rêver aux fées et à l'amour fou et éternel, « Les Lais » de Marie de France sont un ouvrage à part, la porte ouverte vers un monde enchanté où la littérature et la poésie forment un élixir parégorique autant qu'un voyage dans le temps. Ce n'est pas révolutionnaire mais ça fait du bien.
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Naissance de la littérature et de ses premiers textes de romance et d'amour. Dulcinée, rose et tendresse vont apparaître dans ce qui deviendra une littérature. Celle de coeur et de passions que de grands noms ennobliront par la suite.
Vulgarisation des sentiments pour leur offrir tout leur lustre aux années à venir, Marie de France par sa force et sa modernité d'écriture, offrira ses premières lettres de noblesse à "l'amour courtois".
Très belles découvertes d'un temps et de ses sentiments s'écoulant à l'encre du premier grand talent féminin de notre littérature.
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J'ai lu ce livre tout d'abord parce que je devais le lire pour mon cours de littérature du Moyen-Age, qui, pour tout vous dire, ne m'inspire pas énormément. C'est donc avec pas mal d'à priori que j'ai entamé ma lecture des Lais de Marie de France, d'autant plus que la version des éditions Lettres Gothiques est bilingue ancien français.
C'est finalement avec plaisir que j'ai lu ces lais (qui m'ont permis de comprendre ce qu'était un lai), j'oserais même vous avouer que j'ai jeté quelques coups d'oeil sur la version originale du texte afin de mieux saisir les nuances du texte traduit.
Les notes de bas de pages sont truffées de réflexions et de références que j'ai listé et que j'ai hâte d'aller regarder (notamment un article sur les mélusines). de plus le format des lais, qui font environ 800 vers, est assez simple à lire par petites touches.
A travers ces lais, qui sont finalement comme de petits contes versifiés, se dessine une réflexion sur l'amour, ponctuée de l'intervention du merveilleux.
Mes lais préférés sont ceux du "Malheureux" et du "Rossignol". Les deux sont assez courts, le premier est l'histoire d'une femme qui a quatre amants et le second l'histoire de deux amants et la cristallisation de leur amour. On retrouve beaucoup de motifs des contes classiques encore transmis aujourd'hui : la mal mariée, le loup garou, et des interventions merveilleuses de créatures surnaturelles. Ajoutez cela à un univers arthurien et chevaleresque, le cocktail n'en est que délicieusement plus épicé.
Ainsi que le souligne l'introduction : le plaisir du conteur "seul peut appeler le plaisir de l'auditeur ou du lecteur", c'est exactement ce qui se passe dans ce recueil et je dois avouer appréhender avec plus de sérénité la littérature du Moyen-Age.
Rendez-vous chez Chrétien de Troyes la prochaine fois !
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Ces récits sont d'une part adaptés (non pas trop simplifiés, mais la traduction est bien dite "adaptée"), d'autre part sélectionnés parmi un nombre plus important (4 sur 12) - bref, il s'agit d'une version jeunesse.

Je vais être forcément partiale, puisque j'ai toujours chèrement aimé la littérature médiévale, et que l'imaginaire celtique a fortement influencé le mien. J'ai trouvé ravissantes ces courtes histoires d'amour et de valeur, prouesse, qui en disent parfois long sur des erreurs ou défauts humains, et qui font plus réfléchir qu'il n'y paraîtrait tout d'abord. Guigemar dédaigne l'amour, Bisclavret est trahi par son épouse, Lanval est victime de jalousie et médisance, et Eliduc tombe amoureux d'une jeune fille alors qu'il est marié.

Outre des histoires d'amour que le format court de ces récits permet toutefois d'élaborer de manière vivante, ce sont des histoires de justice, c'est un peu le point commun que je vois entre les quatre récits : justice du roi, justice de l'amour et de la dame, toute-puissante pour le chevalier courtois. On y voit bien la société, certes idéalisée, du Moyen-Âge, avec hommage des vassaux, fêtes, vie à la cour, divertissements, tournois…

Le vocabulaire est juste et précis, favorise une lecture simple, mais conserve bien le ton médiéval, ce qui ne m'étonne pas de cette collection "étonnants classiques". le texte est complété par ailleurs par une introduction qui explique les éléments culturels chevaleresques, et par un dossier de jeux et tests à la fin de l'ouvrage.
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Voilà un recueil qui est un véritable socle à nos littératures de l'imaginaire actuelles !
12 lais, 12 courtes histoires que l'on pourrait assimiler à des petites nouvelles, si on voulait faire un pont avec les genres actuels, évoquent l'amour courtois, baigné dans une matière de Bretagne toujours teintée de merveilleux.
La femme y est tour à tour veule ou magnifique, Fée ou Mégère, parfaitement dépeinte dans tous les sentiments paradoxaux qu'elle pouvait susciter.
Quant au merveilleux, la magie et la féérie sont accueillies avec un naturel et un enthousiasme débordant, rappelant que les sources folkloriques païennes ne sont pas loin, quoi qu'en dise la Chrétienté.
La limite que je mettrais concerne le style, auquel j'ai trouvé un certain charme mais dont les codes très spécifiques au Moyen-Age et à ses habitudes de tradition orale peuvent surprendre.
Lien : http://livre-monde.com/chron..
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Les les de Marie de France est un roman de nouvelles. J'ai dû le lire pour mon année de seconde au lycée. Je recommande vraiment beaucoup parce que moi en ce qui me concerne j'aime les les comptes que ce livre raconte les comptes qui était chanter au Moyen-âge. Il traite de plusieurs sujets Les Contes de loup-garou d'amour,..
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