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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avais déjà eu l'occasion de lire un récit de Marie de France dans un recueil consacré au fantastique. Ce récit intitulé "le Bisclavret", une histoire de loup-garou, m'avait bien plu mais je craignais tout de même que lire plusieurs récits de ce type à la suite ne se révèle lassant. Heureuse surprise, ce n'est pas le cas.

J'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver "le Bisclavret" et les autres lais. Ces récits qui font la part belle au merveilleux et à l'amour courtois sont divertissants et parfois surprenants. Je n'ai ressenti aucune lassitude en enchaînant la lecture des histoires alors même que les motifs récurrents d'un lai à l'autre sont nombreux : la femme mal-mariée et tenue recluse, les hommes qui se transforment en animaux...
Ce qui frappe avant tout, c'est l'évocation du sentiment amoureux. Contrairement à l'idée reçue, qui dit amour courtois ne dit pas forcément amour chaste et paisible. Dans les lais, l'amour est un sentiment très fort, passionné, source de félicité mais aussi de grande souffrance. L'amour absolu est aussi un sentiment vertueux en lui-même et qui dépasse la morale. Ainsi, dans ces histoires le fait qu'une dame mal-mariée prenne un amant n'est pas jugé comme outrageux puisque celui à qui elle accorde cet amour est noble, beau et sincère. La fidélité au sentiment amoureux semble plus important encore que la fidélité au sens marital. L'amour au moyen-âge, un sujet passionnant à creuser...

J'ai pris grand plaisir à la lecture de ces récits pleins de poésie et de merveilleux. Ce sont de petits joyaux de notre patrimoine.

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Le lai en ancien français est en vers mais le modèle narratif rappelle les contes de fées. La situation initiale donnée est la suivante : un roi, un homme puissant de haut lignage, vit en son royaume. le lai s'attache soit au seigneur lui-même, soit à sa jeune épousée, soit à l'amant, soit aux enfants à venir. L'amour courtois n'est pas toujours platonique, il est parfois charnel, comme un péché. Marie de France rendrait n'importe quel péché vertueux. Les Lais rendent immortelle la Matière de Bretagne, les aventures amoureuses des chevaliers avec les belles dames, mariées ou non (le terme - aventure - prend tout son sens ; qu'advient-il une fois la relation consommée ?)
Il y a rencontre, séparation, serment, rupture du voeu, retrouvailles, reconnaissance grâce aux objets qui semblent dotés de pouvoir qu'il s'agisse d'un anneau doré (mon précieux), d'une ceinture symbole de chasteté, d'etoffe de Constantinople ...
Les belles dames sont assez souvent enfermées dans leur château mais le chevalier trouve toujours un accès jusqu'à la belle, soit parce que la belle est complice soit parce qu'elle est l'instigatrice. Les femmes sont prisonnières en leur forteresse mais fort puissantes. En effet l'amour courtois place l'homme sous la domination de la dame à laquelle il rend hommage, comme s'il était sous l'emprise d'une certaine magie. Lorsque l'homme tombe sous le charme de la dame, il frôle la mort jusqu'à ce qu'elle lui accorde le don de "l'amoureuse merci".
Quelle est la loi des lais, de l'amour courtois dès lors qu'une fée violée par un chevalier tombe amoureuse de son agresseur ? Quelles sont les frontières du domaine d'amour dès lors qu'on traverse la rivière, qu'on part à la poursuite d'une biche blanche et qu'on est blessé par ses propres flèches ? Dès lors que les métamorphoses s'accomplissent et que les animaux prophétisent ?
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A l'époque de Marie, des jongleurs originaires de Bretagne armoricaine chantaient, en s'accompagnant de la rote ou de la harpe, des chansons qu'ils nommaient des lais et que le public appelait lais bretons, à cause surtout de l'origine de ceux qui les chantaient.
Nous ne savons pas grand chose de ces chansons dont l'existence est cependant attestée. Les jongleurs bretons y avaient recueilli les traditions légendaires de leur pays, entre autre chose.

Ces lais n'ont été qu'un point de départ pour Marie qui a puisé à bien d'autres sources pour les développer en nouvelles: légendes celtiques, Ovide, Wace...
Lien : http://promenades-culture.fo..
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J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces lais, entre le poème et la nouvelle, dont certains sont fantastiques et d'autres "réalistes" (quoique mettant en scène de nobles et beaux et vaillants personnages). J'ai lu quelques octosyllabes mais ai surtout lu la version en français moderne. La narration est simple et on aime le style.
Mes lagarde et michard sont un peu vieux jeu quand ils affirment que Marie de France a un style "féminin" (qu'est ce que cela veut dire ?) et qu'elle est un peu gauche dans son écriture. Je n'ai pas trouvé. Les fins se devinent (ex. le Frêne), mais je ne l'ai pas spécialement lu pour le suspense.

J'ai particulièrement apprécié le Laostic (le rossignol) et Bisclavret (un loup-garou). Les symboles animaux et végétaux apparaissent à maintes reprise dans les douze lais. Les gens sont des Chevaliers et des Dames, et c'est vrai que tout est Grandiose un peu comme dans les contes. Je me souviens notamment d'une biche blanche sur qui la flèche du chevalier chasseur rebondit, et qui maudit le chevalier en question (cette biche est un peu Fée) .
C'est vrai que ces lais sont assez simple, mais c'est aussi ce qui fait leur charme si les longues sagas vous effraient. Ils mériteraient d'être plus connus je trouve. (Déjà que le Moyen Age est assez méconnu historiquement, philosophiquement, artistiquement... du grand public).
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Ce fameux recueil composé de courts textes poétiques écrits à la fin du XIIème siècle contient maintes petites merveilles, oscillant entre aventures chevaleresques chantées par les troubadours et anciens mythes de Bretagne, amours inaccessibles pour une belle dame et voyages vers l'au-delà merveilleux du légendaire celtique. Lisez le lai du Frêne, Guigemar ou encore Lanval et retournez avec bonheur 800 ans dans le passé à travers une littérature mystérieuse, mais dont le charme reste encore aujourd'hui intact.
Lien : http://laurent.femenias.free..
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Malgré une étude assez poussée pour les cours et quelques passages à vide de certains contes qui ne contiennent pas de merveilleux, j'ai globalement beaucoup apprécié cette oeuvre, et je vous la conseille vivement si vous appréciez les contes et la matière de Bretagne !

Voir le reste de la chronique sur mon blog !
Lien : http://laplume-ou-lavie.blog..
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Je n'ai pas lu ces textes dans leur langue originale, une vieille langue oubliée... Mais le charme a quand même opéré. C'est bien écrit, c'est prenant, d'une autre époque qui ne manquait pas de poésie, d'imagination, de courtoisie.
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