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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Que serait le monde aujourd'hui si Gaston Lagaffe n'avait pas existé ? Grâce à lui, combien de vocations d'inventeurs ne sont-elles pas nées ?

Toujours de bonne humeur, Gaston veille sur la santé et le bien-être des animaux qu'ils soient domestiques (chats) ou sauvages (mouettes).

Hélas, ce grand génie était souvent, comme la plupart des grands créateurs, complètement incompris par la plupart des humains de son entourage, aux notables exceptions de ‘moiselle Jeanne, Bertrand Labévue, Jules-de-chez-Smith-en-face.

Poursuivi par la tyrannie policière d'un brigadier-chef, Joseph Longtarin, Gaston peine à avancer dans la vie (il faut dire que son vieux tacot n'est pas des plus rapides, lui non plus d'ailleurs, nous y reviendrons).

Bien avant que ce ne soit d'actualité, Gaston, en grand précurseur qu'il était, prônait les économies d'énergie, la sienne en particulier ! Toujours en recherche d'un endroit pour roupiller, quand il n'en trouvait pas, il effectuait ses déplacements et son travail en « slow motion » (ralenti, pour nos amis anglophobes anti-brexiteurs post Boris Johnsonniens).

Critique :

Quelle jouissance (non ! non ! rien de sexuel !) de retrouver ce bon Gaston Lagaffe qui me fit me poiler dans ma tendre jeunesse grâce aux talents de dessinateur de l'incroyable Franquin qui conférait un dynamisme fou, à l'exception notable de Gaston et de ses copains, à ses personnages !
Des décennies plus tard, ces gags me font toujours autant marrer. Mais les enfants d'aujourd'hui seraient-ils encore autant amusés par les gaffes de Gaston ?
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Encore un très bon album de Gaston Lagaffe, reprenant plusieurs gags avec Longtarin qui en voit (vraiment) de toutes les couleurs, le cactus qui crée beaucoup de problèmes et comme toujours, les contrats qui en voient des vertes et des pas mûres.
L'amour des animaux de Gaston est aussi bien présent avec la mouette et le chat, souvent complices quand il s'agit de faire des bêtises. Par contre, il jette sa chique et celle-ci se retrouve dans l'océan, pas très écologique ! Il est vraisemblable qu'à l'heure actuelle, on ne publierait plus ce genre d'histoire, mais autres temps, autres moeurs.
Ma conclusion: à lire et relire encore, juste pour le plaisir !
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Gaston, c'est un peu le personnage doudou avec lequel on se réfugie quand ça va moyen et que l'on a besoin d'une bonne tranche de rire, c'est aussi celui avec qui l'on dépense les cinq minutes que l'on a à perdre... Et Dieu seul sait tout le temps que j'ai pu perdre avec Gaston depuis que je suis toute petite !
Le cas Gaston est sans doute l'un des tomes que je préfère : en lui, est rassemblée toute l'étendue des bêtises qu'il peut inventer. On y retrouve toute sa ménagerie ainsi que leurs bêtises, les contrats de de Mesmaecker, quelques déguisements, la fameuse voiture accompagné de Longtarin l'inspecteur.
Ça ne vole pas très haut (surtout les mouettes !) mais c'est d'une efficacité redoutable : la simplicité a du bon et ce livre en est la preuve ! C'est le genre d'humour qui parle à tous le monde, quelque soit son âge : petit ou grand, on rit !
L'autre point que j'aime beaucoup avec Gaston, c'est qu'il ne se démode pas bien qu'il ne soit plus tout jeune. Les thématiques abordées restent, bizarrement, d'actualité comme sa voiture polluante ou encore les machines qu'il invente...
Les dessins sont simples et ont ce petit côté désuet d'une époque révolue. Pour une fois, ça ne me dérange pas mais il faut dire aussi que cette BD fait partie des souvenirs d'enfance et que, forcément, je suis beaucoup plus tolérante dans ces cas-là... Une chose est sûre : je n'ai pas fini de relire encore et encore cette histoire ! ;)
Une BD qui ne vieillit pas !
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Oui, Gaston Lagaff est un gaffeur. Oui, son activité au bureau n'est pas débordante. Quoique …. L'avez-vous vu, courir au grenier, vérifier que son instrument de musique fétiche était intact, à la suite d'une invasion de termites signé Lebrac (comme ses dessins) ? Avez-vous admiré la rapidité avec laquelle il se déshabille, quand, malencontreusement, le poil à gratter s'est répandu dans ses vêtements ? Plus sérieusement, il bat tous les records de vitesse quand Léon Prunelle, qui s'est donné pour mission de le faire travailler, lui réclame un courrier précis, parmi les très nombreuses lettres envoyées à la rédaction.
Et si Gaston était un hyperactif qui s'ignore ? Il s'occupe énormément de son chat, qui ne semble jamais faire la sieste, et de sa mouette rieuse, spécialiste des attaques en piquet. Il n'est jamais à cours d'invention, toutes plus incroyables les unes que les autres. Il est un adepte de la sieste, mais aussi des postures les plus désopilantes. Il n'hésite pas à accomplir les acrobaties les plus audacieuses pour préserver ses animaux, et pas seulement les siens. Il retrouve toute son ardeur pour confectionner des costumes inoubliables. Et, à l'heure de la déconsommation, de l'écologie, il roule suffisamment prudemment pour que Prunelle puisse cueillir les fleurs au bord de la route – et se faire doubler par des lapins.
Gaston Lagaff : une série dont je ne me lasse pas.
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Encore un must de la série, surtout que, la couverture nous l'indique : c'est l'album des premières apparitions de la mouette rieuse et du chat de Gaston.

Il paraîtrait que le chat est d'ailleurs inspiré de celui de Franquin.

C'est également dans cet album que Franquin qu'il fait sa première signature illustrée (gag n°644, p.42) et qui sera une marque de fabrique, se renouvellant sans cesse.

C'est dans cet album aussi que Gaston teste son additif pour moteur qui rend bleu et que le cactus géant hante les couloirs de la rédaction.

Le dernier gag est à mourir de rire. Sérieux...
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Après les gags en une demi-planche en couverture de l' hebdomadaire Spirou, voilà Gaston parti à gaffer par page entière semaine après semaine!
Après Fantasio, parti se reposer à Champignac, c'est Prunelle qui va se farcir le loustic.... même lui n'arrivera pas à faire signer les fameux contrats!
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l'album qui colle probablement le plus à l'image traditionnelle de Lagaffe.

La part belle à Prunelle, de Mesmaeker, chat et mouette rieuse cette fois-ci.
Beaucoup de gags les mêlant, bien qu'encore une fois la galerie de personnages soit très diversifiée.

Néanmoins, ceux qui m'ont fait le plus marrer sont liés au gag récurrent sur la tentative de signature du contrat.
Une dizaine de pages, où la rédaction a beau placarder Gaston (614), le signer réellement ! (l'apothéose… j'en rigole encore, 656), ou encore sortir casqué à cause de la mouette (634), à votre avis, qu'est-ce qui se passe au final ?

Des animaux présents aussi une quinzaine de fois, les deux monstres de Gaston étant parfois rejoints par poisson, souris, voire lapin.
Le chat ici ayant ma préférence, surtout lorsque l'on voit son efficacité à chasser les mouches (628), ou quand germe la géniale idée de lui coller des bottines aux pattes… là c'est sûr… il ne peut plus faire de dégâts… (628).

Sinon Prunelle en prend toujours plein la tronche (643… le pauvre…). Lebrac est assez récurrent aussi, j'ai bien aimé « peinture fraîche » (610). Moiselle Jeanne forcément, où des cactus lui font la misère (633). Parfois, Boulier est mis en avant, aussi, ce rigoureux « DAF » ayant plusieurs occasions de se faire griller par Dupuis (626). Puis d'autres encore.

Comme d'habitude on aura le plaisir de voir Longtarin, le tacot du gaffeur, ses potes Bertrand et Jules, le cambrioleur, le retour du gaffophone et de cactus.
Enfin, une touche de carnaval va embellir quelques planches, avec des clins d'oeil au Marsupilami, et à Hoppy, le kangourou de Lambil.

Un festival de blagues brillantes, comme d'habitude, avec certaines cases qui forcément resteront gravées en mémoire un bon bout de temps, lorsqu'on repense aux expressions excessives qu'à su excellemment croquer Franquin !
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Je ne résiste pas à l'envie de vous présenter cet extrait du commentaire de M. Antoniutti sur le site "Bédéthèque" au sujet de cet album :
"Franquin excelle aussi dans la représentation de… l'exaspération : "Le cas Lagaffe" est un véritable manuel à l'usage des thérapeutes chargés de soulager les cadres surmenés. Cet album, paru en 1972, voit l'apparition du chat dingue et de la mouette rieuse mais on y croise aussi l'indispensable gaffophone, deux ou trois déguisements dont le Marsupilami ("mais si on danse ?"), la boule de bowling ou encore le fameux cactus géant de tante Hortense. Une matière inespérée pour quelques running gags dont l'auteur avait le secret, et qui, au fil de la lecture, transforment les simples sourires en crises de fou-rire. La victime principale est ici Léon Prunelle, régulièrement en proie à des crises d'apoplexie, tandis que Lebrac est un peu plus chahuté qu'à l'accoutumée. En cause, les attaques en piqué de la Mouette sur les crânes, mais aussi les gaffes du Chat à la poursuite d'une super-balle au milieu des tables à dessin, dans une planche tout simplement éblouissante de maestria graphique."
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Mon préféré dans la série, au moment des idées les plus farfelues, les plus géniales, (avec les animaux, le cactus et le gaffophone) c'est celui que je relis en riant comme les premières fois que je découvrais le gag dans Spirou, à la fin des années 60.
Franquin était un grand dépressif mais c'est vraiment l'auteur (avec Goscinny) qui m'a fait le plus rire.
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Et Franquin créa Lagaffe... le titre n'est pas de moi, mais fait référence à l'ouvrage de Numa Sadoul.

Un épais livre d'entretien avec Franquin, illustré en noir et blanc de croquis inédits, dont une inoubliable Ursula Andress.

Sadoul en parle ainsi : J'ai connu les Franquin, André, son épouse Liliane et leur fille Isabelle, vers 1970, et nous sommes toute suite devenus amis.

Dès 1975, après la publication de mon recueil d'Entretiens avec Hergé, j'ai décidé d'entreprendre le même exercice avec Franquin ; mais je me suis heurté à un refus de ce dernier.

Refus poli, gêné, mais refus obstiné : il s'est écoulé près de dix années durant lesquelles Franquin n'a cessé d'éluder mes invitations réitérées…

Il n'a toujours pas été réédité et – pire que tout – je l'ai perdu au fil de mes déménagements. Alors que, maintenant plus encore qu'il y a vingt ans, j'aimerai relire ce long entretien. Car le recul des années donnera forcément un nouveau regard sur les travaux de Franquin, et notamment sur Gaston, peut-être sa plus belle création, son personnage le plus attachant et le plus humain de toute son oeuvre.

Au moment de sa création, Franquin tenait la série Spirou et Fantasio, qu'il a considérablement enrichie avec de nouveaux personnages qui ont fait date (Zorglub et le Marsupilami pour ne citer qu'eux). Spirou partage de nombreux points communs avec Tintin : ce sont des journalistes pour simplification scénaristique et vrais aventuriers pour leur série respective. Ils n'ont pas de vie sentimentale ni vraie famille.

Je ne sais pas vraiment ce qui a pu inspirer ces deux personnages mais ils sont sans conteste des personnages majeurs qui perdurent malgré la disparition de leurs auteurs. Même si l'humour y est très présent, Spirou a rarement fait part de sujets politiques, alors que Tintin aborde des sujets plutôt graves sans perdre sa fraîcheur. Et surtout, ces deux personnages ont souvent une droiture morale qui peut paraître rigide, de braves et courageux jeunes hommes, indéfectibles et sans défauts. Peut-être sont-ce ces raisons qui ont poussé Franquin à créer Gaston, l'anti-héros. Si on le compare à la série qui l'a vu naître et à son pendant de Hergé, Gaston est bien l'antithèse de Spirou et Tintin.

Gaston n'a rien de droit. Il est tout en courbe, ressemble à un S majuscule lorsqu'il se déplace, n'est ni courageux, ni aventurier, ni journaliste, et n'a pas une grande conscience morale (du moins dans ses débuts). Il est allergique à l'effort et tous ceux qui lui demandent d'en faire. Il fume, passe la majeure partie de la journée à dormir, se coupe les cheveux le moins souvent possible (les hippies ne sont pas loin), bref, c'est un sale jeune.

En s'opposant aux rythmes trépidants des aventures de Spirou, ses gags en une bande, puis en demies-planches et enfin en planches complètes sont à la fois un héritage des comics-strips américains et une nouvelle forme de série.

Franquin abandonnera définitivement Spirou en 1968, signant une aventure très légère et uniquement humoristique, Panade à Champignac. C'est dans cet album qu'apparaît également une histoire irrésistible mettant en scène Gaston : Bravo les Brothers.

Car Gaston est une méta-oeuvre : garçon de bureau du journal de Spirou, ses aventures paraissent dans le journal même censé l'employer, ainsi que Spirou et Fantasio, ceux qui passent leur temps à bourlinguer partout autour du globe. Gaston ne bourlingue pas, n'a que très peu de moyens, et ses combats sont bien plus pragmatiques : éviter les amendes de la maréchaussée, travailler le moins possible, expérimenter le plus possible, et profiter de tout ce que la vie a de meilleur.

La série fait l'apologie de la nourriture, des jeux sous toutes les formes possibles, des objets dangereux à détourner, des animaux et ceux qui les aiment. Gaston en use et abuse, bref, c'est un sale gosse. Gaston est un rêveur, jusqu'à finir par devenir écolo et engagé. Ce personnage est un anti-héros non seulement du fait de son manque d'énergie, mais car c'est un enfant au milieu d'un monde réaliste d'adulte.

Alors que Tintin et Spirou sont des adultes tels qu'imaginés par des enfants pour des enfants, droits et téméraires, comme on aimerait être soi-même à dix ans. Franquin fait de Gaston un héros de l'insouciance et de la paresse, un défenseur de l'humanité face au capitalisme dégradant, aux militaires belliqueux, aux grincheux, aux racistes.

Au fur et à mesure des gags, Gaston intègrera la mode de hippies, quitte à inventer ses propres instruments de musique qui auraient sans doute été préférés par des artistes contemporains. Car Franquin y questionne également l'art, tourne en ridicule tout ce qui lui paraît incongru ou aliénant, et porte bien haut les valeurs de l'inventivité : repeindre en faisant du trampoline, utiliser une poubelle à pédale pour jouer au tennis, détourner un téléphone en pommeau de douche…

Franquin n'aurait pas autant réussi son coup et Gaston ne serait pas aussi important dans l'histoire de la bd s'il n'avait pas intégré d'autres facteurs importants : il crée encore une fois des personnages inoubliables, de faux double de Gaston avec Jules-de-chez-Smith-en-face à de Mesmaeker l'homme d'affaires imbu et arrogant qui n'arrive jamais à ses fins.Débutant comme des caricatures, ils prennent une contenance et une personnalité au fil des gags.

Ainsi Fantasio sera le premier personnage fort et comique de la série après Gaston, élargissant sa palette présente dans la série Spirou. Plus tard il sera remplacé par Prunelle, Franquin ne voulant plus mélanger les séries. de l'agent Longtarin à Monsieur Boulier, de Mademoiselle Jeanne à Bertrand Labévue, du chat à la mouette en passant par Bubulle, Franquin ajoute de plus en plus de personnages humains ou animaliers, créant un univers cohérent et foisonnant.

Tous sont à la même enseigne de la tendresse de Franquin, car personne n'y est complètement antipathique. Ce sont de vraies personnes avec des défauts et des qualités, Gaston le premier, parfois plein de mauvaise foi. Et souvent, les bourreaux deviennent victimes voire complices. Comme dans la vraie vie.

Le seul leitmotiv qui amène de Mesmaeker dans un gag, c'est de signer des contrats. Quels contrats ? Peu importe, l'excuse est aussi insignifiante que l'acte même, définissant tout le ridicule des hommes importants qui ont réussi (les adultes ?), impuissants devant quelques feuillets non signés.

Avec cette seule motivation, Franquin décline des dizaines de gags, dont la conséquence ne varie jamais : les contrats ne sont pas signés. A deux exceptions près, où de Mesmaeker signe d'autres contrats avec… Gaston ! Qui a réussi à intéresser l'intraitable homme d'affaires !

Car Gaston n'est pas vraiment paresseux. C'est un dilettante, qui préfère bosser sur ses propres affaires que sur des tâches ingrates et sans saveur. Cirer toute la nuit une chaussure-enseigne publicitaire de cinq mètres de long ne lui pose aucun problème ! Franquin se renouvelle sans cesse, même avec un unique principe de gag. Et invente en parallèle des instruments de musique, des moyens de transport, des gadgets idiots, tout ce qui lui passe par la tête.

Franquin le dit lui-même dans l'interview de Sadoul : Je préfère dessiner des instruments, c'est nettement plus amusant. Et cependant, c'est beau à dessiner un instrument de musique. Je me suis toujours amusé en faisant mon trombone dans le trombone illustré. Et ce n'est pas évident à dessiner, un trombone à coulisse. Ce sont surtout les gestes qui sont difficiles. Et toute la famille des violons est très belle, certains cuivres sont superbes. Quel plaisir de dessiner tout ça !

Tout peut arriver dans un gag de Gaston, y compris une vision cartoonesque des dégâts causés par le héros sans emploi : les bandages à la tête sont toujours exagérés, les explosions dévastatrices pulvérisent souvent les bureaux du journal, et les courses-poursuites abondent. Catastrophe ambulante et indolent patenté, Gaston ne sera licencié qu'une seule fois. Mais la pression des lecteurs le fait revenir. Preuve de la formidable empathie que génère Gaston, la série.

Et puis, bien évidemment, il y a le dessin, le trait de Franquin. Il évolue tout au long de la série, qui s'étale tout de même de 1957 à 1982, et il inspirera de trop nombreux auteurs, tels Seron (Les petits hommes) ou Bar2 (Joe Bar Team). Franquin poussera son dessin jusque dans sa signature, qui deviendra elle-même un objet de gag, lorsque les albums de Gaston deviendront presque saturés de traits de pollution, de trognes patibulaires ou déprimées, de décors incroyablement détaillés.

Pourtant il ne lui en faut pas beaucoup pour nous impressionner. Lorsque Gaston dit avoir essayé un marteau-piqueur, on peut le voir trembler des pieds à la tête. Lorsque Fantasio retombe nez-à-nez avec le Gaffophone, aucun texte n'est utile : la stupéfaction sur son visage est le gag même. le dynamisme qui relie les mouvements entre chaque case m'impressionne à chaque fois que je le relis.

De même, Gaston est sonore à tous points de vue. La bande dessinée est peut-être la mieux placée pour retranscrire les sons sur du papier, et chez Gaston, il me semble entendre chaque onomatopée, chaque bruit de la ville, chaque oiseau de la forêt.

C'est grâce à Franquin que j'aime les bds, que je comprends et aime le dessin qui n'est pas forcément « beau », que je comprends le rock'n'roll, que j'aime traîner avec mes amis, la terre et la nature, et que je déteste l'industrie, l'autorité, les zélés, les militaires, les armes, les intolérants, les principes idiots. En détournant la bd pour enfants avec un monde d'adultes aux prises avec la joie et la folie douce, Franquin a signé un très long manifeste sans titre.
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