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Critique de bobfutur


Avant de vous parler de « La Vitesse des choses », j'aurais peut-être eu intérêt à évoquer « Mantra », mais j'aurais sûrement raté quelque chose… Un livre écrit avant (et après) l'autre, mais sorti plus tard tout en l'annonçant à l'avance… un peu compliqué tout cela…
...
Rassurons nous, le grand Enrique Vila-Matas est là pour tout nous expliquer, dans sa préface de la Vitesse des choses, qu'il aurait mieux fait d'écrire avant celle d'Alan Pauls, ouvrant le présent Mantra.
L'espagnol ayant l'air plus à l'aise que l'argentin au pays des singularités.
Autant, il ne me parait pas du tout nécessaire d'avoir lu l'un avant l'autre pour s'y retrouver. Je pense même qu'il faudrait essayer de les lire en même temps, un pour chaque hémisphère.
Alan Pauls donne l'impression d'avoir entre ses mains gantées de blanc un livre lui brulant les doigts, nous donnant quelques pistes d'interprétations plutôt bancales, avant de carrément s'écraser, employant le désormais fameux point « Lynch-Marley »*, pratique écran de fumée lorsque l'on a rien compris…
De mon côté, je ne vous engage à fumer quoique ce soit lors de la lecture de ce livre. À la rigueur, le port d'un masque de catch, ou la mastication d'une poignée de jalapeños pourraient aider… mais la seule chose comptant vraiment reste de bien se souvenir de son alphabet, et d'accepter la Vitesse des choses comme source de mouvement universel en littérature.

Avez-vous déjà vu Mexico ?
L'auteur non plus.
D'ailleurs, c'est sûrement lui qui y détruira la première pierre, après y avoir déterré tout un cimetière aztèque, se sacrifiant à notre place sur l'autel du dieu Soleil.
La date du prochain tremblement de terre y est déjà connue, mais tout le monde l'a encore oubliée.

Philip K. Dick n'a toujours pas rendu ses lunettes à Stanley Kubrick.
Roberto Bolaño a fini par prêter sa voix à la bande-originale ; il y a même écrit un joli petit poème avec des enfants qui vont mourrir ; et personne n'a pensé à le pousser dans cette piscine ; celle où la fille n'en finit plus de tomber dedans.
La famille Mantra a vraiment de drôles de manières, mais je ferais mieux d'arrêter d'en parler.

Je vous avais sûrement promis d'y comprendre quelque chose, et je pense bien ne pas vous avoir menti, non ?

* Point « Lynch-Marley » :
tel son cousin le point Goodwin pour ce qui est de son occurence, le point « Lynch-Marley », ( nommé d'après ces deux grands artistes incompris que sont David Lynch et Bob Marley ) désigne tout discours appelant à l'univers supposé du premier, ou bien se référant à ce que fumait le second, soulignant ainsi la faiblesse d'abstraction de l'individu l'employant.
Leur agrégation en un seul événement langagier nous a semblé inévitable : bien que leurs sources soient, vous en conviendrez, fort éloignées, leurs finalités s'y télescopent.
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