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Critique de kielosa



Saint-Malo 1910, le père La Bruyère, un jeune étudiant en théologie, est chargé par l'évêque de s'occuper de l'Orphelinat de la Victoire. Un établissement qui non seulement se trouve dans un état fort délabré, mais où en plus les pauvres gosses malchanceux sont maltraités et scandaleusement exploités dans les fermes environnantes et au port.

C'est dans un orphelinat rénové avec peu de moyens qu'une décennie plus tard nous suivons les aléas de quelques petits résidents, tels Olivier qui continue de rêver de sa maman, qui l'a abandonné à 5 ans après la mort de son mari pendant la Première Guerre mondiale, et Paul, trouvé sous le porche d'une église, et Gaétan de qui la mère est morte en couches. Sans oublier le petit rouquin Martin et l'entreprenant Baptiste.

Douarnenez 1910-1920, Louis Riou a réussi à force d'initiatives et de dur labeur à fonder une conserverie de sardines et poissons divers, dont il espère que son fils unique, Max, en fera une entreprise moderne, tournée vers l'exportation au Nouveau Monde.

Seulement si Louis est un homme exigeant et plutôt tyrannique, son fils lui est un esprit indépendant, qui a le malheur de tomber amoureux de la belle Madeleine, la fille du contremaître de la conserverie. Bref, une rupture, suivie d'une fugue du jeune couple en résulte. À Cancale, Madeleine mettra au monde le petit Olivier.

Très habilement Emmanuelle Friedmann va tisser une captivante histoire où ces deux récits se rejoignent.

Si les personnages et établissements sont fictifs, l'auteure a su par contre créer un environnement qui reflète parfaitement la triste réalité des orphelinats d'antan. Pour nous présenter l'Orphelinat de la Victoire et celui de la Roseraie, réservé aux filles et où Suzanne la soeur du petit Martin a été internée, elle s'est très bien documenté. En fin de volume est annexée une liste d'une douzaine d'ouvrages qui l'ont sûrement inspiré, parmi lesquels de Marie Rouanet "Les enfants du bagne" de 2001.

Personnellement, je me souviens d'un reportage choquant que j'ai vu sur les orphelinats en Roumanie de la période tout de suite après la chute des Ceauşescu.

C'est avec une grande tendresse qu'Emmanuelle Friedmann nous présente ses petits héros qui ne manqueront pas de bénéficier de la sympathie des lecteurs.

L'auteure rappelle tout au début de son livre une citation frappante d'Albert Einstein : "Le mot progrès n'aura aucun sens tant qu'il y aura des enfants malheureux."
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