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Citations sur La vallée sans hommes (10)

Comme c'est long, une vie d'homme, mais comme elle devient courte lorsqu'elle s'achève.
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À l'ouest, un énorme dôme rocheux, hérissé de sapins et d'aiguilles basaltiques, limitait l'horizon. Il passa successivement par toutes les teintes, allant du mauve au violet ; puis, subitement et sans aucune raison, la montagne entière s'embrasa, devint une masse d'or en ignition, rougit, devint pourpre, et, comme la lumière du soleil couchant se reflétait davantage sur les roches que sur les épis forestiers, on eût dit que coulaient de partout des ruisseaux de sang. Spectacle fascinant et éphémère.
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Un mois, un mois et demi d'attente !
Mais tout le monde attend dans le Grand Nord ; on attend avec angoisse la venue de la nuit polaire, avec impatience le premier sourire du soleil, puis le premier bourgeon, le premier avion, la première voiture, le premier bateau du fleuve et le cycle recommence, comme si on n'avait rien d'autre à faire qu'attendre et espérer.
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La tempête redoublait de violence. Bruno écouta les bruits sauvages du vent dans la forêt, tantôt furieux, tantôt apaisés, auxquels se mêlèrent bientôt des notes étranges, des sons de harpe, des résonances métalliques. Intrigué, il s'accouda hors de son sac et découvrit que le vent pénétrant dans la carlingue disloquée du Cessna jouait avec les fils arrachés des commandes qu'il projetait sur les parois métalliques. Son avion était devenu un absurde instrument de musique éolienne, émettant des sons inquiétants, irréels, ajoutant encore aux hurlements de la tourmente qui pliait et courbait dans un frémissement continu les cimes des grands sapins noirs.
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Plus tard, la lune se leva sur l'horizon; alors, tous les chiens assis sur leur arrière-train levèrent vers l'astre leur museau pointu dressé directement dans le prolongement du cou et lancèrent leur prière sous la forme de hurlements, de gémissements, de plaintes, chant rauque et puissant qui dura plus d'un quart d'heure, puis cessa brusquement.
On n'entendit plus que le bruit des mâchoires broyant les os, et le bruissement continue et soyeux des eaux de la Nahanni.
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N'y va pas, Max, n'y va pas, je t'en conjure. Ne dépasse pas les Portes de l'Infini. Il y a, derrière, un pays d'où on ne revient jamais...
-Allons jusqu'aux Portes, Koni.
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Ils doublèrent un nouveau cap, la vallée sinusoïdale s'élargit, et les chutes apparurent. Elles barraient toute la vallée.
La Nahanni s'y jetait du haut d'une barre rocheuse de plus de cent mètres de hauteur en deux cascades séparées par une grande aiguille rocheuse. Ses eaux étaient projetées avec violence dans une sorte de glissière lisse comme les parois d'un canal, et cela leur conférait une vitesse hallucinante. Sautant la falaise, elles se brisaient cent mètres plus bas sur d'énormes blocs de schistes noirs ; un nuage de vapeur d'eau s'élevait du pied des chutes (trois fois plus hautes que celles du Niagara) sur près de cinquante mètres de hauteur. Le soleil y jouait dans une lumière irisée qui décomposait le prisme, formant un arc-en-ciel d'une durée soutenue qui joignait les deux rives (Première partie - La rivière aux sortilèges - chapitre XI).
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Sa contemplation du paysage fait d'eaux vives, de forêts, de montagnes et de neiges lui apportait un profond apaisement, à tel point qu'il ne discernait plus très bien ce qui lui était le plus bénéfique de sa méditation intérieure ou de cette contemplation d'une nature magiquement belle qu'il ne se lassait pas de détailler, comme on enregistre les moindres détails de la chose qu'on aime. Sentiments païens retour à la nature naturels qu'il observait : orages, éclairs, inondations, avalanches, tremblements de terres, n'étaient que des modulations physiques, des réactions chimiques de gaz et de vapeurs. Mais avant ?
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mais lui se dirigeait sans crainte vers ses montagnes inconnues, car il ne cherchait ni l'or ni la gloire. il voulait s'éprouver dans la plus dure des solitudes, trouver la paix intérieure, secouer ses souvenirs, ou peut-être les oublier. il y en avait tant qui se chevauchaient: la guerre, rosa, la France.
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La Nahanni avait baissé de moitié. Son courant restait torrentiel, mais le grand tumulte de la rivière s'était apaisé, le chant qui s'en élevait perdait de son intransigeante brutalité ; il montait dans l'air limpide comme une hymne à la vie. Il s'accordait avec les couleurs flamboyantes de l'automne. Oui, l'été indien était une belle époque.
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