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sur 1130 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pour moi, Frison-Roche est à la montagne ce que Clavel est à la campagne.
Tous deux célèbrent dans leurs livres la nature et les hommes qui l'habitent. Des hommes rudes, francs, entiers, qui ne sont pas corrompus comme ceux de la ville. Les deux écrivains savent nous brosser des portraits saisissants : on voit les personnes, là, devant nous, on distingue leurs traits comme sur une photographie, on connaît leur caractère, ils sont vivants.
Le style de Frison-Roche est certes un peu daté, la vie à Chamonix telle qu'il la décrit dans Premier de cordée a naturellement changé (le livre date de 1941), mais qu'importe ! C'est si beau, si vrai, si fort, que le texte vous séduit d'emblée, que l'aventure vous emporte, et que vous vivez, le temps de votre lecture, avec tous ces magnifiques personnages du roman.
La solidarité dans les cordées où chacun doit veiller sur les autres, la fraternité forte entre les grimpeurs, le respect mutuel, le rôle grisant et en même temps terrible du fameux premier de cordée sur qui pèse tant de responsabilités : vous suivez tout sans en perdre une miette.
À travers l'histoire de Pierre, c'est à tous les alpinistes que Frison-Roche rend hommage, à travers Chamonix, c'est la montagne qu'il glorifie. Son roman est un cri d'amour à ces hommes magnifiques et aux sommets auxquels ils s'attaquent.
Si vous ne l'avez pas encore fait, lancez-vous dans l'aventure avec Frison-Roche, et n'ayez pas peur du vertige : laissez-vous guider avec confiance par un premier de cordée de grand talent.
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Je ne me doutais pas que la relecture de ce livre allait réveiller autant de souvenirs.
A travers ce texte, je me suis retrouvée, quelques dizaines d'années en arrière à Chamonix que l'auteur m'avait donné envie de découvrir.
En rendant tellement vivante cette vallée qu'il aimait tant, Roger Frison-Roche savait communiquer cette passion qui l'habitait depuis toujours.
Je me souviens de mon émotion lorsque j'apercevais sa fière silhouette dans les rues de la station sous le regard impressionné et admiratif des touristes.
Je me souviens aussi de sa simplicité et de son écoute, lorsque j'ai enfin osé l'aborder pour lui dire à quel point ce livre m'avait bouleversée.
Et que dire de mon bonheur, lorsqu'après ce bref échange l'auteur me saluait à chaque rencontre que le hasard a pu me permettre au fil d'une promenade, de son chaleureux sourire ?

Au-delà de ce ressenti très personnel, j'ai aimé suivre ces hommes passionnés que sont les guides de haute montagne, prêts à payer de leur vie pour la sécurité de leurs clients.
La montagne majestueuse et menaçante est pour eux un constant rappel à la modestie.
« Premier de cordée » est un magnifique roman à la gloire de tous les alpinistes professionnels ou amateurs.
Une lecture inoubliable.








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Chez les Servettaz, on est guide de haute montagne de père en fils depuis des générations. Jean a beau aimer son métier et être l'un des meilleurs guides de Chamonix, il sait combien la montagne peut être dangereuse et il rêve d'un autre avenir pour son fils Pierre. Hôtelier, ce serait bien. Il faudrait agrandir le chalet, aménager quelques chambres d'hôtes et Pierre pourrait vivre à la montagne sans s'exposer à ses dangers. Ces projets, ces rêves s'effondrent le jour où Jean meurt, foudroyé dans les Drus à cause de l'imprudence d'un touriste américain. Pierre participe à l'expédition chargée de redescendre le corps dans la vallée et fait une mauvaise chute. Pourtant, sa décision est prise : il sera guide, comme son père. Mais sa chute a laissé des séquelles, Jean découvre le vertige et ses angoisses. Heureusement, solidaires, les autres guides vont l'aider à surmonter sa peur.


A travers la vie d'une famille de guides, c'est toute la vie des montagnards chamoniards que nous raconte FRISON-ROCHE. On y ressent l'amour des hommes pour leur métier et leur montagne. On vit, comme si on y était, la beauté des paysages, le froid mordant, le danger partout présent. On sent tout l'amour de l'auteur pour ces hommes forts, courageux et solidaires. Hymne à la montagne, aux hommes, aux traditions, Premier de cordée est un livre magnifique et émouvant qui ravira ceux qui connaissent et aiment les Alpes et donnera aux autres l'envie de courir la montagne, de rencontrer les guides, d'apprendre avec eux à la respecter.
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« C'est une qualité qu'il faut reconnaître à tous les montagnards, que, même enrichis, ils restent simple et sans arrogance. »

Depuis le temps que je voulais le lire, c'est chose faite et j'ai adoré. Dire que la montagne est un lieu sacré, que la mort côtoie la vie est une réalité. On est si petit face à cette grandeur qui peut parfois être monstrueuse. C'était très beau de voir la volonté de ces hommes rudes, combattre le froid et la hauteur, surmonter les difficultés de la nature et de leur nature dans une ambiance de solidarité. Une plongée dans un univers blanc, vertigineux et majestueux. Il y a dans Premier de cordée une chaleur humaine d'une grande beauté.
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"Premier de cordée" est un livre mythique que tout le monde connaît mais que bien peu ont lu. Il a été distribué a des générations d'écolier pour les récompenser de leur bonne année scolaire (une idée à reprendre peut être pour susciter des vocations de lecteur ?) pour finir la plupart du temps sur une étagère sans être ouvert. C'est pourtant un roman magnifique, une ode au dépassement de soi, à l'amitié et à la solidarité. Pierre Servettaz aime la montagne, il veut être guide, la parcourir, la dominer, faire corps avec elle. Mais son père, guide lui-même, s'y refuse. Il veut pour son fils un métier moins dangereux. Quand l'accident et la mort surviennent lors d'une course pourtant banale en frappant le chef de famille, le fils rechausse les crampons pour aller chercher le corps de son père et reprendre le flambeau de l'escalade. Mais le malheur continu à frapper, car le vertige s'empare de lui, le laissant dans l'incapacité de continuer ce métier adoré. Alors que tout parait perdu, c'est entouré de ses amis qu'il vaincra cette peur et qu'il continuera l'oeuvre de son père. Ce livre qui pourrait avec le temps paraître désuet est a réhabiliter sans délais et lu par tout ceux qui aiment l'aventure et la littérature sans partage...
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Frison-Roche nous emmène ici pour une balade en haute montagne au travers d'une magnifique épopée Alpestre pleine d'émotions et de beauté.

Nous sommes immergés dans la grande famille des guides de Chamonix avec lesquels nous partageons leurs moments de joies mais aussi leurs immenses chagrins.

Ce roman est simple, beau et respire l'authenticité… C'est une ode à la vie et à l'humilité. La beauté de la montagne ainsi que celle de l'amitié nous font vibrer à chaque page.

C'est magnifiquement écrit, un vrai petit bijou à savourer tant il se lit vite!

Un livre qu'il faut avoir lu.
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Écrit en 1938 ce roman est un livre inoubliable, il évoque avec talent la vie rude des montagnards et les sites grandioses de la région de Chamonix dans lesquels ils vivent.
Pierre Servettaz, fils de Jean Servettaz, est, malgré qu'il se destine à devenir hôtelier, un fin grimpeur.
Aussi fait-il partie de la cordée qui redescend le corps de son père tué par la foudre au dessus des Drus.
Après avoir lui aussi chuté, Pierre prendra la décision de devenir guide de haute montagne mais il découvre que son accident lui a laissé une terrible séquelle : le vertige...
Ce récit terriblement humain est une épopée du courage, de la volonté et des sentiments, sans jamais être larmoyant il est souvent très émouvant.
C'est une "belle" histoire magnifiquement racontée.
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J'avais reporté la lecture de ce livre sine die, selon l'expression consacrée. le confinement a eu raison de cette procrastination de fait. Je ne peux que m'en féliciter en refermant Premier de cordée.

Que craignais-je inconsciemment pour laisser dormir cet ouvrage que l'on m'avait donné il y a de nombreuses années ? J'avais à n'en pas douter peur de sombrer dans l'alanguissement contemplatif à la lecture de longues tirades descriptives de paysages de montagne. Sombre préjugé, démenti une fois de plus. J'ai eu droit à une aventure humaine étonnante de réalisme, et de laquelle émerge une passion immodérée des guides de haute montagne pour le grandiose théâtre d'exercice de leur métier.

"Pauvres petits d'hommes aux prises avec la plus inhumaine des montagnes."

De cette comparaison mise dans la bouche de l'un d'entre eux par Frison-Roche naît le plus grand respect pour le milieu naturel auquel ils ont fait le choix de se confronter au quotidien. Et les plus aguerris sont ceux qui font preuve de la plus grande humilité vis-à-vis des géants qui tutoient les nuages. A force de se confronter aux dangers de leurs abrupts, de risquer chute, gelure et foudroiement, les guides prennent dès leurs premiers pas sur les sentiers rocailleux conscience de l'arrogance qu'il y a à faire se mesurer l'éphémère et insignifiante vie humaine à la majesté minérale intemporelle. Au-delà de la déontologie qu'ils adoptent en accrochant l'insigne rond des guides sur leur tunique, ils deviennent les détenteurs d'une sagesse que leur enseigne la cohabitation permanente avec le danger.

Bien sûr, qui n'a jamais chaussé les crampons devra faire des efforts d'imagination sous la plume de Frison-Roche pour apprécier l'acrobatique, pieds et mains engourdis par le froid, le vertigineux suspendu à la corde ou encore le spectaculaire des panoramas des toits du monde, mais au-delà de cet exercice il sera conquis par le talent avec lequel il met en évidence les valeurs humaines de la corporation. Elles sont à la dimension de la majesté des éléments qu'ils bravent au quotidien. Belle leçon d'humilité que celle de petit d'homme lorsqu'il lève les yeux vers le sommet convoité. Leçon qui devrait s'appliquer plus souvent, dans bien d'autres circonstances.

Il y a aussi une belle histoire d'amour pour rappeler que le montagnard n'en est pas moins homme. Mais celle qui aura conquis le coeur d'un guide devra se faire à l'attente angoissée du retour de son héros. Elle devra se faire à l'idée de partager son coeur avec ce monstre minéral car rien ne pourra le faire renoncer à l'appel des cimes enneigées.
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Chez les Servettaz, on est guide de haute montagne de père en fils. Mais pas Pierre : son père Jean, guide émérite, en a décidé autrement. Son unique fils n'exposera pas sa vie, il sera hôtelier. Déçu, mais obéissant, Pierre se plie à la volonté paternelle. Mais voilà qu'en emmenant un riche client vers un sommet dangereux, Jean Servettaz est foudroyé. Pierre est volontaire dans la cordée qui part chercher la dépouille. Plein de tristesse et d'imprudence, il décroche lors de l'expédition. Une fois remis de ses blessures, il découvre avec rage que l'accident lui a laissé des séquelles terribles pour un homme qui, comme lui, a l'âme d'un grimpeur.

Il y a longtemps que je n'avais pas lu un aussi bon roman d'aventures. La montagne y est présente comme une entité belle et rude, prometteuse et meurtrière. « le drame était sur la montagne, mais impavide et souveraine, elle montait la garde sur les vallées d'alentour, insensible aux pensées des hommes qui gîtaient dans ses flancs, frileusement pelotonnés dans leurs cabanes de pierre. Sa faction millénaire n'était troublée, de loin en loin, que par le sourd grondement des avalanches ou le fracas plus sec des chutes de pierres qu'un regel trop brusque venait de déclencher. » (p. 32). Mais, bien que sombre et dangereuse, elle ne cesse d'attirer et de fasciner les hommes. Les guides de haute montagne forment une élite privilégiée qui monte sur les sommets et, le temps d'une course, domine le monde. Mais ils n'oublient jamais que la montagne ne se laisse vaincre que si elle le souhaite, le courage et la force des hommes ne valant parfois rien face à ses caprices.

Premier de cordée présente avec majesté la lutte entre l'homme et la nature, sorte de combat sans cesse renouvelé entre un David incertain et un Goliath grandiose. Outre cet affrontement de géant, il y a aussi la lutte que l'homme mène contre lui-même et ses terreurs. « le vertige et les pieds gelés, les risques, ça a certainement été créé pour vous donner du goût à la vie. C'est seulement lorsqu'on est mutilé ou appauvri qu'on se rend compte de la valeur de l'existence. » (p. 309) Enfin, l'auteur rend hommage à la solidarité des hommes. Une cordée, c'est plus qu'un groupe d'hommes qui font la trace dans la neige et vainquent les parois escarpées, c'est une chaîne vivante où chaque maillon veille sur le précédent et le suivant, au péril de sa vie et pour la sécurité de tous. L'alpinisme n'est pas un sport individuel, mais l'expression la plus sublime et la plus humaine du sport collectif.

Moi et mon vertige en avons pris plein les yeux pendant cette lecture palpitante. le style est un peu daté et certains propos sont vieillots, mais dans l'ensemble, ce roman est une pépite que je recommande aux amateurs de sensations fortes.
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Un livre magnifique dans un univers magnifique avec des personnages magnifiques ce qui veut dire que tout a été magnifié par l'auteur. On se demande si le Chamonix qu'il décrit a existé un jour. Mais c'est un roman, une fiction et donc la réalité est sans importance. Ce qui compte c'est la magie des mots et l'effet produit en nous. Ce livre décrit des hommes "bons", un peu comme dans les reflexions de Rousseau. Ces hommes là sont bons car ils se confrontent à la nature avec une passion simple, gravir des montagnes. Et faire de cela leur vie, leur métier. J'ai aimé. Cela se lit facilement. Roger Frison Roche, comme Camus, ce sont au départ des correspondants de presse. Cela se retrouve dans le style, les descriptifs. Vraiment un très bon livre.
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