Front Populaire - Hors-série, n°3

Les chaînes d'infos en continu, prolongées par les réseaux sociaux, se font les athanors d'une singulière alchimie qui mute toute réalité, en particulier politique, en un divertissement ininterrompu. [...] Le spectacle est ce que l'on regarde ; le divertissement, ce dans quoi l'on se dissout. Le citoyen et le spectateur ont quitté la scène du monde, cédant la place au consommateur de divertissement.

Michel Houellebecq: "Il fut un temps où j'allais à la messe. Plus maintenant, j'ai arrêté. Mais quand j'y allais, pendant au moins cinq minutes, je croyais en Dieu. Surtout parce qu'il y avait la communion des fidèles et que je suis très sensible à l'émotion collective. Tout le monde s'aime, c'est super. Puis on retourne dans la rue, et c'est fini. Il y a une descente, un peu comme avec l'héroïne. C'est pour cette raison que j'ai aimé mes séjours dans les monastères; on ne sortait jamais de cette ambiance de communion. Au fond des choses, je ne suis pas athée, mais authentiquement agnostique. Quand je regarde des émissions sur la cosmologie, je me dis que l'univers, quand même, ce n'est pas mal organisé. L'idée qu'il y a un plan derrière tout çà peut se défendre."

Il y a chez l'homme une volonté de tout contrôler, de dominer son environnement.

Les hommes préfèrent vivre soumis plutôt que mourir libres et triomphants.

« Quand on relit « Rester vivant » trois décennies après sa publication, et qu’on le met en perspective avec les excès d’honneur et les excès d’indignité dont son auteur a été accablé depuis l’année 1991 douce-amère, on comprend que le poète maudit est un Grand-écrivain mort trop tôt et le Grand-écrivain un poète maudit qui a réussi à survivre. »
(Sébastien LAPAQUE, « Le Grand-écrivain vu de dos, vu de face »)

« Le discours démagogique se reconnaît au fait qu’il ne respecte pas le principe de non-contradiction et véhicule en même temps des propositions contraires ou contradictoires. »
(Pierre-André TAGUIEFF, L’antiracisme saisi par l’utopisme. De la mixophilie universelle à la « créolisation du monde »)

« Le wokisme tend à fusionner, non sans tensions, avec cette forme idéologisée de puritanisme et de primitivisme qu’est l’écologisme — qu’il faut soigneusement distinguer de l’écologie comme science de la Terre — notamment grâce à cet échangeur politico-intellectuel qu’est l’écoféminisme. »
(Pierre-André TAGUIEFF, L’antiracisme saisi par l’utopisme. De la mixophilie universelle à la « créolisation du monde »)

« La doxa intellectuelle contemporaine est fondée sur quatre piliers, incarnant des valeurs et des normes jugées bonnes en elles-mêmes : échange (dialogue, interdépendance, interaction, commerce, inclusion, etc.), mélange (métissage, hybridité, mixité, créolisation, etc.), diversité (différence, identités, multiculturel, pluriethnique, etc.), changement (mouvement, avancée, progrès, développement, évolution, croissance, mobilité, fluidité, nomadisme, innovation, etc.). Chacun de ces socles (axiologiques et normatifs) fait l’objet d’un culte et, à ce titre, se traduit dans un discours d’éloge relativement autonome. »
(Pierre-André TAGUIEFF, L’antiracisme saisi par l’utopisme. De la mixophilie universelle à la « créolisation du monde »)

MICHEL HOUELLEBECQ : En matière d’immigration, personne ne contrôle rien, c’est bien là tout le problème.

MICHEL ONFRAY : Vous y croyez, vous, au grand remplacement ?
MICHEL HOUELLEBECQ : D’abord, j’ai été très choqué qu’on appelle ça une théorie. Ce n’est pas une théorie, c’est un fait.