Le monde de la chasseuse de la nuit, tome 2 : l'étreinte des ténèbres

Ce n'est pas parce qu'une personne fait une erreur par amour qu'elle est condamnée à la répéter.

- Je ne me suis jamais trompé, dit-il. Jamais.
-Alors ce sera pour la première fois, répondit-elle en lui caressant le visage. Ou bien tu te rendra compte que tu avais mal interprété ce que tu voyais. J'ai raison, Mencheres. Je le sais de toute mon âme. Comme je sais que tu m'aimes, même si tu as du mal à le dire.

Pendant plusieurs secondes, il ne put que la regarder, captivé par ses yeux vert pâle, comme s'il n'était qu'un humain hypnotisé par un vampire. Quelque chose se libéra en lui, une pression qu'il n'avait pas sentie s'accumuler et le soulagement qu'il en ressentit était aussi fort que la certitude qu'elle avait raison...ne serait-ce qu'en partie.

-Je t'aime, dit-il d'une voix rauque.

- Redis-moi quel était le crédo de ton mentor ? demanda t-il, même s'il se souvenait parfaitement de la réponse.
- "Sauve une vie", dit doucement Kira.
Mencheres la prit dans ses bras.
- C'est ce que tu as fais, murmura-t-il avant de l'embrasser. Tu as sauvé la mienne.

« - Tu ne sens rien. Tu n'as pas peur.
- Moi, si, lança aussi tôt Vlad. Si après ça tu lui dis que les loups sont "les enfants de la nuit"1, je crois que je vais me casser une côte à force de rire. »

Je sens que tu es à moi. Qui que tu aies été, qui que tu sois... Tu es à moi.

-Laisse-moi te donner plus que mon sang, proposa-t-elle d'une voix rauque.
- Non, répondit automatiquement Mencheres.
A peine avait-il prononcé ce mot qu'il se rappela qu'il n'était plus obligé de refuser. Patra disparue, il pouvait inviter une femme dans son lit sans la condamner à mort. S'il avait envie de Sélène, il en avait le droit.
Mais le destin était cruel; après avoir brûlé d'un désir inassouvi pendant des millénaires, au cours desquels des civilisations avaient eu le temps de naître et de s'effrondrer, à présent que l'occasion se présentait, il n'avait aucune envie de la saisir. Sélène était belle et avide de lui plaire, mais il ne la désirait pas.

Il n’était peut-être pas en mesure de partager ses souvenirs de chasse aux lucioles, mais il pouvait lui faire un cadeau, un souvenir de la forêt tel que personne ne pourrait jamais lui en donner.
Mencheres laissa libre cours à sa puissance, qu’il enroula autour de centaines de fleurs sauvages, mauves, bleues, jaunes et blanches. Une par une, il les fit sortir de terre pour les faire flotter au-dessus du sous-bois. Kira, qui regardait toujours les lucioles, ne s’aperçut de rien.
Lentement, il contint sa puissance jusqu’à ce que les fleurs disséminées aux quatre vents se rassemblent en un grand nuage.
Kira écarquilla les yeux lorsqu’elle vit cette nuée s’approcher d’elle à quelques centimètres du sol. Elle frissonna de la tête aux pieds.
— Je sens l’énergie qui émane de vous. Que faites-vous avec ces fleurs ? demanda-t-elle sans le regarder.
Mencheres ne répondit pas, mais lança une nouvelle vague de puissance pour regrouper les fleurs en une comète qui se mit à danser autour des cimes des arbres en un ballet complexe. Kira poussa un petit cri de joie, et la douleur qui assombrissait son visage depuis deux jours laissa place à de l’étonnement.
Elle ne le regardait toujours pas, fascinée par le spectacle. Mencheres étendit la comète en une longue lanière. L’oriflamme parfumée exécuta plusieurs pirouettes, puis les fleurs formèrent un cercle quelques mètres au-dessus de la tête de la jeune femme. Mencheres l’agrandit progressivement et le fit descendre pour l’entourer d’un rideau de pétales.
Kira admira les fleurs sauvages qui l’encerclaient, tendant les mains sans toutefois les toucher. Puis elle regarda enfin Mencheres, ses yeux verts illuminés d’une teinte qui rappelait celle des lucioles.
— Laissez-les.
Sa voix était plus grave, et son bruissement mélodieux semblait envelopper Mencheres d’un filet invisible. Le vampire relâcha son emprise sur les fleurs, qui flottèrent doucement jusqu’au sol. Puis tout son être se figea lorsqu’il vit Kira avancer lentement vers lui.

Elle déglutit avec peine, puis hocha la tête d'un mouvement brusque.
- OK. Allons-y.
La rapidité de sa capitulation étonna Mencheres.
- Vous savez que cela signifie que je vais vous mordre et boire votre sang? demanda-t-il pour s'assurer qu'elle avait bien saisi.
Kira rit brièvement.
- Vous êtes un vampire. Je me doutais que vous n'utiliseriez pas de paille.

« - Redis-moi quel était le crédo de ton mentor ? demanda t-il, même s'il se souvenait parfaitement de la réponse.
- "Sauve une vie", dit doucement Kira. Mencheres la prit dans ses bras.
- C'est ce que tu as fais, murmura-t-il avant de l'embrasser. Tu as sauvé la mienne. »

« - Je ne me suis jamais trompé, dit-il. Jamais.

- Alors ce sera pour la première fois, répondit-elle en lui caressant le visage. Ou bien tu te rendras compte que tu avais mal interprété ce que tu voyais. J'ai raison, Mencheres. Je le sais de toute mon âme. Comme je sais que tu m'aimes, même si tu as du mal à le dire.
Pendant plusieurs secondes, il ne put que la regarder, captivé par ses yeux vert pâle, comme s'il n'était qu'un humain hypnotisé par un vampire. Quelque chose se libéra en lui, une pression qu'il n'avait pas sentie s'accumuler et le soulagement qu'il en ressentit était aussi fort que la certitude qu'elle avait raison...ne serait-ce qu'en partie.

- Je t'aime, dit-il d'une voix rauque. »