Traqué est une plongée dans un monde très différent du notre. Nous nous retrouvons au coeur d'une civilisation où l'espèce humaine, ici appelée « homiférée », est réduite à l'état de gibier et de surcroît en voie de disparition. Tout comme notre héros, humain devant masquer sa véritable nature depuis sa plus tendre enfance pour sauver sa peau, nous sommes entouré de créatures étranges et assez indéfinissables qui, bien que gardant une apparence humaine, semblent plutôt descendre des bêtes féroces. L'hypothèse d'une nature vampirique pour ces créature est souvent évoquée, notamment à cause de leur intolérance au soleil, leur goût pour le sang et leur facultés physiques particulières, bien que rien ne nous soit confirmé.
Ces monstres peuplent alors notre terre et y vivent selon leur coutume. Gene, notre personnage principal, survit parmi eux et adopte leurs habitudes jusqu'au jour où, cette survie va devenir plus que primordiale. le jeune homme, avec quelques autres « petits chanceux », est sélectionné pour participer à la Chasse aux homiférés, instaurée par le gouvernement en place. Gene devra redoubler d'effort pour cacher sa véritable nature tout en s'efforçant de traquer ses semblables.
Un pitch qui promet ! C'est ce que je me suis dit lorsque j'ai démarré le livre. J'ai malheureusement bien vite déchanté. L'auteur n'a pas su suffisamment exploiter ses idées, il reste dans le flou et brode autour de quelques maigres points d'ancrage au lieu de construire des bases solides sur lesquelles il aurait pu s'appuyer. On retrouve dans le récit beaucoup trop d'incohérences, dans la manière dont il étire son univers et dans la réflexion qu'il donne à ses personnages notamment. Certaines situations, également, manquent parfois de crédibilité et viennent renforcer cette impression de fragilité dans la construction du roman.
L'intrigue en elle-même met aussi beaucoup trop de temps à démarrer. L'auteur semble pagayer dans le vide jusqu'à nous amener, assez tardivement d'ailleurs, vers là où il souhaitait nous embarqué au départ. Il insiste sur des points qui peuvent nous sembler désuets alors qu'il ne prend pas le temps d'étoffer ce qui nous paraît intéressant.
De plus, on dénote une certaine lenteur d'esprit chez le personnage principal qui, en plus d'agacer le lecteur, rend l'action bien trop prévisible. Il nous arrive d'anticiper ce qu'il va faire à plusieurs reprises, on se surprend même à lui souffler des alternatives à ses problèmes et de constater que cette idée ne lui traverse l'esprit que bien trop tard à notre goût. C'est parfois ennuyeux et cela engendre des dénouements beaucoup trop simples.
Ces défauts vont longuement encombrer le récit et le suspens tardera à se développer. Pour ma part, je n'ai trouvé un intérêt à tourner les pages que durant les 60 dernières pages qui, je dois bien l'avouer, étaient trépidantes, en parfait contraste avec le reste du roman. L'action prend enfin forme – mieux vaut tard que jamais – et nous happe littéralement. Les personnages nous embarquent avec eux dans une course effrénée. On se met à appréhender ce qui leur arrive alors que leur sort, avant cela, nous laissait assez indifférent. J'ai réellement profité de cette dernière partie du roman, je regrette juste qu'elle n'ait pas donné le ton du roman tout entier.
Si cette fin m'a donné envie de lire la suite, je ne peux malheureusement pas oublirt la peine que j'ai eu à commencer ce premier tome et du même coup d'apprécier ma lecture.
ON ADORE : Les 60 dernières pages, vraiment palpitantes !
ON REGRETTE : Un univers trop peu fouillé – trop d'incohérences – La lenteur d'esprit du personnage principal – des références trop récurrentes et grossières aux odeurs corporelles, crachas, bave au mentons, vomis et autres choses peu ragoutantes…
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