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Critique de Valentia


Après avoir découvert avec grand plaisir le steampunk au travers des Voies d'Anubis de Tim Powers, j'ai eu envie de continuer à explorer le genre, cette fois-ci par la lecture de deux auteurs français, Fabrice Colin et Mathieu Gaborit, qui ont chacun un certain nombre de romans solo à leur actif. Les Confessions d'un automate mangeur d'opium, leur première (et dernière, pour l'heure) collaboration, a été publié en 1999, et nous propose de nous plonger dans un Paris fin XIXème siècle en compagnie de Margo, actrice triomphante dans le rôle de la Juliette de Shakespeare, et de son frère Théo, aliéniste au sein de l'établissement de Sainte-Anne.
C'est au travers de leurs yeux que nous découvrons ce Paris bien particulier, oscillant entre une architecture et une mentalité des années 1880, et les merveilles de la science, qui doit son avancée aux propriétés incroyables de l'éther. Ce dernier permet en effet, sans que personne (sauf quelques pessimistes dont Théo fait partie) ne redoute les effets secondaires, de faire voler des machines de toutes tailles (aéronefs, aérocabs, etc…) mais aussi de donner vie à des automates de plus en plus performants et de plus en plus proches du genre humain. Mais jusqu'où certains sont-ils prêts à aller au nom du progrès scientifique ? C'est ce que le duo va chercher à découvrir après la chute mystérieuse de la meilleure amie de Margo, tombée d'un aérocab qui a ensuite poursuivi sa route…
C'est un duo étonnant que nous proposent les auteurs, qui nous permettent de voir au travers des yeux de chacun grâce à une alternance de point de vue d'un chapitre à l'autre. Margo, excellente comédienne, est douée d'une grande sensibilité et semble oublier toutes ses réserves quand il s'agit de résoudre le mystère de la mort d'Aurélie. Quant à Théo, il a ses convictions chevillées au corps comme une seconde peau, et ses grandes théories sur l'éther peinent à laisser la place à d'autres préoccupations… Un tandem quelque peu étrange, donc, mais d'une fraternité à toute épreuve, qui nous change un peu du traditionnel binôme dont on devine dès les premières pages qu'il va devenir un couple…
La trame est bien posée, droite et claire, efficace. L'écriture est simple, agréable à lire, bien que quelques maladresses ou incohérences, tant de style que de scénario (au début par exemple, Margo se présente elle-même comme une éternelle retardataire, tandis que plus tard Théo fait référence à la ponctualité légendaire de sa soeur…) émaillent le texte, probablement symptomatiques d'une écriture à quatre mains.
Malgré une histoire bien moins alambiquée que celle des Voies d'Anubis, le roman a moins su m'emporter dans son univers. Cette lecture me laisse un souvenir agréable, mais on est loin du coup de coeur éprouvé pour le roman de Tim Powers.
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