Dans cette époque où tout le monde parle de tout sur les plateaux de télévision, sur les réseaux sociaux, pour entretenir un bruit sans fin, je sais que, souvent, ceux qui se taisent sont les vrais courageux
La mystique du feu. Sa colère, ses volutes, ses tourbillons, sa danse… Il gronde. Ennemi sans visage qui sait exploiter chacune de nos erreurs. Sa toute-puissance, sa force vitale. Le don du ciel et de la foudre. Il y a un million d’années, il nous a permis de devenir ce que nous sommes lorsque nous avons su le domestiquer. C’est notre meilleur ami et notre pire ennemi. Il détruit ce que nous avons de plus précieux sans égard pour nous. Il purifie la terre. Feu sacré. Le respecter, ne pas en avoir peur.
On a toujours une seconde chance d’être courageux. Cet officier qui avait failli n’est pas devenu le complice des geôliers, contrairement à d’autres. Il essayait juste de sauver sa peau. Mon père, lui, ne voyait pas les choses comme ça. Quand il évoquait le destin de celui qu’il désignait comme « traître », il terminait immanquablement par ces quelques mots : « On ne gagne jamais tout seul. » La camaraderie comme force.
Il m’a donné tout ce qui ne s’apprend pas dans les livres. Il m’a montré comment attaquer le feu dans le sens du tirage. Il m’a confié tous ses « trucs ». Il m’offrait sa boussole pour éviter la sidération lors d’une intervention. Dans les jours qui suivent l’incendie, il me guide plus que jamais. « Tu dois rester fier, sûr de toi, de tes compétences, disait-il. Ce n’est pas dans tes muscles que tu trouveras la force d’être au rendez-vous, la prochaine fois. Mais dans ta tête. » Il m’a aidé à comprendre que je ne suis qu’un homme. L’« hubris » du jeune officier le rend immortel. La sacralisation de la force. La sensation d’être un surhomme venait d’être balayée.
Ce ne sont plus Hitler et Staline qui incarnent aujourd’hui la menace. Mais notre aveuglement, notre paresse, notre égoïsme. Ou un virus minuscule dénué d’intelligence.
Existe-t-il des hommes sans taches ?
Ne pas laisser l’instinct parler, celui qui dit : on ne laisse jamais un homme à terre. Mais réfléchir : on n’envoie jamais des hommes à la mort.
Confiance dans la vie : chaque heure doit être plus précieuse que la précédente.
Ne choisis pas la facilité. Toi qui n’as pas lu If de Kipling, dis-toi que face à l’histoire, il est toujours possible de choisir le courage, de dire non. Et d’agir.
Le bon chef, c’est d’abord celui qui a du sang-froid. Celui qui prend sur lui toute la pression pour que l’énergie collective se déploie sans limite. Le bon chef, c’est celui que l’on a envie de suivre naturellement parce qu’avec lui, on sait où on va, parce que l’on sait qu’il est avare du sang de ses hommes. Quand celui qui te commande et te connaît te pousse dans la bonne direction, il t’offre une force mystérieuse, celle qui permet de prendre tous les risques pour sauver des vies.