Certains historiens exposent des faits, expliquent, analysent, commentent.
Max Gallo, lui, raconte. Il nous rend vivante cette année 1914, qui engendrera
le XXe siècle.
En s'appuyant sur des discours, des articles ou les mémoires des acteurs et des témoins de l'époque, il revient sur cette marche vers la guerre. Sur les espoirs, les illusions, les désillusions qui précédent l'explosion. Sur la volonté des "pacifistes" d'éviter cette guerre et des "patriotes" qui l'appelle de leurs voeux.
Suivent ensuite l'aveuglement patriotique et la confrontation avec ce que sera cette guerre: la plus grande boucherie de tous les temps.
Gallo nous entraîne jusque dans les tranchées, au côté des Poilus. Nous rappelle la dureté de la vie de combattant (même si ce n'est pas le centre de son travail dans ce livre). Revient sur ces batailles où les hommes mouraient par dizaines de milliers sans que cela ne semble particulièrement émouvoir le haut commandement militaire.
Tout cela, il le fait de manière extrêmement vivante (je me répète mais c'est important) et d'une très grande facilité de lecture. «
1914, le destin du monde» est le roman vrai d'une année à part dans l'histoire de l'humanité.
Certes le point de vue est principalement français ( même s'il ne se limite pas à cela), et certains épisodes auraient pu être plus détaillés, mais qu'importe.
Seul bémol: l'impression. La version poche contient quelques coquilles, et les photos sont beaucoup trop sombres.