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Citations sur Nécropolis 1209 (8)

Le hasard, le hasard est l'encrier dans lequel Dieu trempe sa plume pour tracer les destins.
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Mais de quel ciel est tombé cet ange?
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C'était sans importance, je voulais juste savoir quel style de vêtements j'allais devoir porter au congrès: décontracté? Elégant? Tenue de soirée? Détail secondaire mais qui est toujours source de complications. J'ai toujours envié certains collègues comme Paco Ignacio Taïbo II, le grand écrivain mexicain, qui parle au Pen Club de Londres en tee-shirt et jean râpé, et avertit en outre que si on ne le laisse pas fumer, il ne vient pas (...).
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La lettre d’invitation à cet étrange congrès – Congrès International des Biographes et de la Mémoire (CIBM) – était arrivée parmi un monceau d’enveloppes sans importance, aussi l’avais-je laissée traîner plus d’une semaine sur mon bureau, sans l’ouvrir, jusqu’au jour où la femme de ménage, qui se fait parfois un devoir de ranger mes affaires, me demanda : et cette lettre? Au panier?
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L'idée de mourir d'amour ne peut être comprise que lorsqu'on est sur le point de mourir d'amour.
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Et maintenant, tu vas t’y remettre ? demanda-t-elle. Je vais peut-être essayer un nouveau genre, pourquoi pas la biographie. Ce congrès pourrait être un tournant.
Pourquoi recommencerais-tu à écrire ?
Il y a des choses qu’on fait sans raison, ou pour des motifs les plus banals, répondis-je : aller se promener sur une avenue à l »heure des embouteillages et observer les gens dans les voitures. Se présenter en milieu d’après-midi au guichet d’un cinéma ou flâner dans une librairie et finir à une terrasse de café à observer ceux qui reviennent sur leurs pas, et se répéter : pourquoi je fais tout ça ? Pourquoi aujourd’hui j’ai marché jusqu’à une librairie, ou un cinéma, et arrivé à la porte j’ai décidé de ne pas entrer ? On fait parfois des choses qui n’ont pas de sens, ou en qui prennent un avec le temps, peut-être avec le désir souterrain et muet de changer de vie au dernier instant, quand tout paraît décidé, comme ces joueurs de roulette qui, une seconde avant l’arrêt des paris, déplacent nerveusement une pile de jetons d’un numéro vers un autre puis s’en mordent les doigts. On cherche quelque chose d’intense, ou à être autre, oui, être autre, la voilà ta réponse : j’écris pour être autre.
Marta sourit : tu vois, on progresse, je t’ai dit que c’était à cette heure que naissent les bons reportages, l’idée que l’alcool et le travail sont incompatibles, c’est bon pour les dentistes et les coupeurs de prépuces, mais pas pour nous qui travaillons avec la parole. À condition que l’on puisse conserver une certaine verticalité, ou nous tenir de l’autre main.
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À Charleston, Walter et Jessica ont employé la même tactique qu’à Miami, consistant à rendre visite aux pavillons des malades incurables de l’Ancient Ghedare Hall et du Memorial. En même temps ils ont entrepris la construction d’une réplique de la chapelle du Dieu Naissant et de la Miséricorde, selon les mêmes plans que celle de Miami mais plus grande, car Walter avait acquis une réelle assurance oratoire et les finances du Ministère augmentaient grâce aux inscrits, certes volontaires mais qui apportaient des kilos de liasses vertes, et même plus, je suis sérieux, les riches se lavent la conscience comme d’autres se lavent ce que vous savez, oui, trois lettres, vous me suivez, mes potos ? Et c’est encore mieux si leur galette aide des gens dangereux, qu’elle contribue à apaiser la tension sociale, cette électricité dans l’air des rues qui complique tellement la vie du riche et l’oblige à avoir des gardes du corps pour continuer à être riche, riche au milieu de la merde, la façon la plus ignoble d’être riche ; riche au milieu des plaies et du pus des villes les plus tristes et les plus désespérées. (« Le Ministère de la Miséricorde », récit de José Maturana)
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J’étais très étonné et, à vrai dire, flatté, euphorique. Une foule de questions se pressaient dans ma tête : qui leur avait donné mon nom ? De quel genre de congrès s’agissait-il ? Qu’avais-je à voir avec le monde des biographes ? J’avais publié des romans, quelques nouvelles, un récit de voyage et des milliers d’articles de presse, mais rien de tout cela, que je sache, ne pouvait être assimilé au genre biographique. Pourquoi donc avaient-ils pensé à moi ? Comment avaient-ils trouvé mon adresse ? La tombée de la nuit me surprit avec les mêmes interrogations qui allaient et venaient sans trouver de réponse.
Je dois dire que je traversais une période de grand ralentissement. Les aiguilles de ma montre tournaient sans discontinuer mais cela ne signifiait absolument rien pour moi. Je passais des heures les yeux rivés sur une photo dans le journal ou la couverture d’un livre sans me résoudre à l’ouvrir, absorbé que j’étais par le vide et mes propres sons internes, les battements de ce « cœur révélateur » dont parle Poe, ou encore le flux sanguin et la tension de certains muscles. Je venais de sortir d’une longue maladie qui m’avait écarté de la vie que je menais jusque-là, celle d’un écrivain actif et plus ou moins présent dans le petit monde des lettres. Que s’était-il passé ? Mes poumons s’étaient peuplés d’un virus malin, ke hanta, qui emplissait de liquide les alvéoles pleurales et liquéfiait les capillaires en créant des mares d’infection brutale, infestées de globules blancs. La fièvre fit de moi un hôte à plein temps de l’hôpital jusqu’à ce que quelqu’un décide de me faire transférer dans un centre médical de montagne, un sanatorium pour maladies respiratoires et de la plèvre, où je suis resté un peu plus de deux ans, loin de tout ce qu’était ma vie, laquelle se révéla au bout du compte n’être celle de personne car elle disparut dès que je me fus éloigné de la haute montagne (comme Hans Castorp).
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