La culture, c'est du commerce pour que les jeunes s'achètent un peu d'expérience et les vieux un brin d'innocence.
Après toutes ces années, on en revenait aux mots, et finalement aux initiales. Le militantisme commençait avec des idées et se terminait avec des lettres de l'alphabet.
"Il ne s'agit pas de voyager dans le temps, seulement de court-circuiter la mémoire" (...)"Qu'est-ce que le capitalisme?C'est l'industrie de la tristesse. Quand on est gamin, on nous promet que ce sera le pied d'être indépendant et d'avoir de l'argent: on lit des livres, on chantonne des chansons qui nous font miroiter la vie des plus grands. Mais quand on grandit on nous explique qu'en fait, rien ne valait la jeunesse. C'est fini. Et on se met à regarder des films, à écouter de la musique qui nous rappellent le passé. La culture, c'est du commerce pour que les jeunes s'achètent un peu d'expérience et les vieux un brin d'innocence. Il est pourri ce monde là monsieur. Mais au contraire, imaginez que la jeunesse dure et que que rien ne soit perdu. Alors, la tristesse est finie." Emilien souriait et sa voix flageola dans les aigus. "Chacun de nous est un peuple, un parlement, une petite démocratie. L'enfant, l'adolescent, l'adulte discutent dans notre tête. On habite à plusieurs sous notre peau, et on peut redevenir celui qu'on veut. Je crois que c'est est à ça que sert l'hélicéenne." (...)"la première fois que je fus réveillé par le manque, il devait être deux heure du matin, j'étais couvert de sueur et je ne cessais de cauchemarder. Dans mon sommeil, celui que j'avais été à l'âge de vingt ans me reprochait avec amertume de "ne pas lui faire assez de place". Cette version de moi se plaignait de vivre à l'étroit sous ma peau, elle poussait, poussait, poussait pour atteindre bientôt ma taille sous le masque de mon visage. Elle voulait, il voulait, je voulais (je ne sais pas comment dire) remonter à la surface, afin de respirer l'air du présent. Peut-être que j'avais trop pris de H. En moi-même, une concurrence sauvage commençait à régner. Je ne parvenais plus à dormir, hanté par la guerre civile qui couvait à l'intérieur de mon crâne."
« D’après certains, il s’agissait d’une guerre du système contre tout le reste ; d’après d’autres, d’un conflit entre les puissances d’argent et les déshérités, ou bien entre la laïcité et la foi, entre le centre et la périphérie, entre Paris et la province. Ou, au contraire : de la liberté contre le fascisme, de l’autonomie de l’individu contre le patriarcat et l’ordre traditionnel, peut-être de la société contre la communauté. Ou l’inverse. Sans doute un peu des deux. »
Avec beaucoup de sérieux, il explique à mon père que les religions sont des délires collectifs dus à la frustration et à la peur de la mort, ou bien une sorte de structure vitale qui transite par le langage et reprogramme le cerveau des individus, qui deviennent fanatiques.
Mais ce n’était pas pire que ce que faisaient les instituteurs ou les médecins, quand ils promettaient de l’avenir à des gens qui n’en avaient pas les moyens.
Bah, peut-être que la jeunesse reste; c'est moi qui m'en vais.
"Il me semble que la vie est un chemin qui va dans la montagne, régulièrement tu peux prendre à gauche ou à droite, tu peux t'arrêter ou avancer, et puis le temps passe, au bout d'un moment tu regardes autour de toi, dans la végétation, tous ceux qui sont nés en même temps, tu te demandes qui monte le plus vite, à quoi ça sert, il y en a qui ont été aidés, certains qui ont choisi un meilleur chemin; quand tu te poses trop de questions, tu tournes en rond, tu vois les autres s'éloigner, tu es en retard, alors tu te poses encore plus de questions, tu te demandes comment font ceux qui marchent droit devant eux, sans s'arrêter, vers le sommet, mais il n'y a rien derrière. Il y a un moment où tu acceptes de te promener. Tu montes quand même, mais ... "
La vie est sortie de la matière inanimée, qui sait ce qui sortira de la vie ?
Emprunté sur le conseil enthousiaste de ma bibliothécaire préférée... Surprenant, difficile de s'y mettre, j'ai persévéré et ... la magie a opéré. Vaut la peine des efforts et contrairement à ce que certains disent dans leurs critiques, les 7 univers ont des liens entre eux. Certains dérangent, certains étonnent. A tenter!