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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lorca n'écrit pas des livres au hasard. Noces de sang est une pièce de théâtre ayant marqué plus d'une génération : l'auteur s'est tout bonnement inspiré d'un fait divers relaté en juillet 1928 qui lui vaudra un grand succès à Madrid et à Buenos Aires. J'ai beaucoup plus accroché avec la deuxième pièce qui n'est autre que La Maison de Bernarda Alba partant d'un souvenir d'enfance qui avait beaucoup impressionné Lorca. Dans les deux pièces, des familles se déchirent et les histoires de coeurs sont compliquées. La Maison de Bernarda Alba m'a fait découvrir le style éblouissant de l'auteur qui a produit une pièce extrêmement poétique et palpitante. C'est une pièce intemporelle et universelle à mes yeux : la poésie est au service de la révolte car l'action des pièces est placée à la veille de la guerre civile. Je vous conseille de lire cet auteur qui a une plume magique et inoubliable..
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J'avais découvert Federico García Lorca avec Mariana Pineda et j'étais curieuse de découvrir d'autres pièces de théâtre écrites par ses soins.
Ici, on retrouve deux pièces : Noces de sang et La maison de Bernarda Alba. Deux pièces bien différentes et pourtant, on retrouve un thème commun : les femmes et leur désirs.

Dans Noces de sang, on découvre un couple de jeunes gens qui s'apprêtent a se marier. Mais la jeune fille a deja été fiancé dans le passé et l'ancien fiancé rodent toujours dans les parages. le soir de la noce, la jeune mariée s'enfuit.
"La mère: Tu sais ce que c'est le mariage, petite?
La fiancée: Je le sais.
La mère: C'est un homme, des enfants, et un mur épais de deux mètres entre toi et tout le reste."
C'est une pièce tragique mais magnifiquement écrite.

Vient ensuite La maison de Bernarda Alba. le père de famille vient de décéder et Bernarda, la mère tient sa maison d'un main de fer.
"Bernarda : Les femmes, à l'église, ne doivent regarder d'autre homme que le célébrant, et encore parce qu'il a des jupes."
Cette discipline va peu à peu avoir l'effet inverse puisque les domestiques vont commencer à se révolter. de plus, un jeune homme va approcher la maison pour courtiser l'ainée et la plus jeune des filles va succomber a ses charmes. La encore, c'est une tragédie, et je pense avoir davantage apprécier cette pièce que la précédente. On constate le conflit de génération entre la mère, toujours très ancrée dans les traditions et un vent de modernité, juste avant la guerre civile ou les filles ainsi que les domestiques veulent du changement.

Les deux pièces nous font voyager au coeur de l'Espagne, sous un soleil de plomb, au milieu de la campagne ou les traditions sont toujours très fortes. Je suis ravie d'avoir découvert ce recueil de deux pièces et il me donne envie de découvrir davantage l'auteur.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Je n'avais pas imaginé que Federico Garcia Lorca avait pu être féministe, en Espagne, en 1936 : dans « La maison de Bernarda Alba », il évoque la vie des femmes en Andalousie, bourgeoises ou servantes, et les conditions qui leur étaient faites par la société, l'église, le patriarcat, ne leur laissaient pas beaucoup d'occasions, pas d'occasions du tout, de s'épanouir. Une prison, un peu plus douce pour celles qui avaient quelques moyens. Mais une prison, sous la surveillance du prêtre, de la mère rigide, des voisins toujours prêts à rapporter le moindre écart. J'ai trouvé magnifique que Lorca dénonce, il y a près de 90 ans, et avec quel talent, et dans quelle Espagne, cette servitude imposée aux femmes.
Cependant il n'est pas tendre non plus avec elles : les jalousies, les frustrations, les névroses, que leur vie suscite, en font des harpies ou des résignées incolores. Il n'y a guère que la Poncia, domestique d'expérience de Bernarda Alba, qui semble raison (et un peu de dignité) garder, et mériter encore l'estime du lecteur.
Le style est féroce, et c'est un art véritable : la férocité pratiquée à coup de sous-entendus, d'allusions, de silences et de regards, infiniment plus éloquents que des déclarations explicites.
Dernière oeuvre de Lorca, avant d'être assassiné. Publication posthume.

« Noces de sang » est aussi une tragédie, mais ses archétypes sont moins séduisants : les hommes ne savent que tuer ou mourir, parfois les deux, et les femmes vivent pour en porter le deuil, en conserver le souvenir, avec la plus grande austérité, un renoncement sans doute grandiose, mais qui semblent bien étrangers à notre époque qui prône la résilience à tout crin.
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je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en commençant cette pièce de théâtre, sinon qu'elle devait tourner autour de thématiques comme la tradition et l'honneur, la violence etc.
Ma lecture fut au début un peu difficile, surtout que j'avais du mal à assimiler le caractère de chaque personnage, étant donné que Bernarda a cinq filles et que chacune a un caractère très différent : Martirio, Adela, Amelia, Magdalena et Angustias (je crois). M'étant peu à peu habituée au vocabulaire, on ne peut pas vraiment dire que j'aie vraiment aimé le premier acte (en fait, je ne sais juste pas du tout ce qui a pu me passé par la tête à ce moment-là), mais les actes deux et trois ont fait évolué mon ressenti : j'ai été très agréablement surprise. En effet sans m'en rendre compte la tension à la fin de l'acte deux a augmenté d'un coup et j'ai été happée par l'histoire. La fin est tout simplement explosive, j'ai aimé l'idée, l'auteur la met très bien en scène, c'est-à-dire en nous la faisant déduire.

A part ça, je n'ai pas ressenti de réel attachement pour les personnages, tout d'abord parce qu'il s'agit d'une pièce de théâtre (donc plus court, moins d'explications sur les actes), et que ce livre a une volonté, en quelque sorte, de témoignage, de vrai. C'est une ouvre universelle qui met en scène des personnages réalistes, l'auteur ne visait pas l'attachement du public. Une fois que j'ai étudié cette pièce en cours, je l'ai trouvée encore plus impressionnante, d'une part car il ne s'agissait que du brouillon de l'auteur, et d'autre part parce que notre analyse collective a permit de mettre en lumière certaines choses qui m'avaient échappées, comme le rôle important que tiennent l'espace et les couleurs dans cette oeuvre.
Au final, je trouve cette oeuvre un peu malsaine/étrange, mais j'ai franchement bien aimé, d'autant plus que je n'en attendais pas grand chose ! Si vous voulez découvrir la littérature espagnole, il me semble que cette pièce de théâtre est un incontournable.

Et le lire en espagnol ? J'ai au début été un peu désorientée, mais après l'aide de Reverso/dictionnaire, on se rend conte que certains mots reviennent assez souvent (tels que : le deuil, bâton, éventail, bord de mer...) ça permet d'acquérir un peu plus de vocabulaire. Ce livre est plutôt riche en structures, notamment l'impératif (forcément, vu le contexte !). Je dirais qu'il faut au moins le niveau B1 ; il s'agit d'une lecture enrichissante.
Lien : http://livresdecoeur.blogspo..
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