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Critique de yo


yo
04 février 2009
Cris est le premier roman de Laurent Gaudé, auteur aujourd'hui reconnu grâce en particulier à La mort du roi Tsongor et le soleil des Scorta. Dans ce roman, Laurent Gaudé aborde un sujet important et souvent difficile à maîtriser : la Première guerre mondiale. Mais en y apportant la touche reconnaissable dans ses produtions ultérieures, il donne un éclairage très personnel du conflit.



Pendant la guerre des tranchées, on suit la vie de soldats français. Il y a Jules, qui après un assaut meurtrier, obtient une permission pour rentrer chez lui. Il y a ces camarades, restés dans les tranchées et qui prépare un assaut pour reprendre une position perdue au profit des allemands. Il y a le soldat gazé, perdu sur le lieu d'un ancien combat. Et il y a ces cris, qui déchirent le ciel, lancés par l' « homme-cochon », soldat perdu entre les lignes de front.



Ce roman est d'un aspect informatif et documentaire assez faible. Ce n'est pas un livre qui raconte une expérience personnelle (comme pour Dorgèles ou Gabriel Chevalier), et n'est pas non plus un roman d'histoire. On y retrouve bien entendu les réflexions sur l'absurdité de cette guerre, de ces attaques en grand nombre qui laissent beaucoup de soldats à terre. Mais l'apport de Guadé n'est pas à ce niveau.



Laurent Gaudé aborde vraiment cet événement historique comme un théâtre pour une oeuvre de fiction. Si les lieux sont réalistes (la description des tranchées, des attaques), les personnages rencontrés, et le mode de narration font que roman prend une dimension littéraire bien plus qu'historique. Parmi les personnages, il y a celui de l'homme-cochon, métaphore de la situation de l'être humain lors de cette période barbare pour l'humanité. L'homme-cochon revient à son état bestial, dispose de qualités physiques quasi surnaturelles, puisque les soldats qui le pourchassent n'arrivent pas à le cerner. Et lorsqu'une pluie d'obus tombe à l'endroit où il est censé se trouver, l'espoir de le voir mort est vite anéanti par les cris qu'il pousse. Ce personnage, à dimension mythologique, représente ce qui fait peur aux soldats : cette folie, cette bestialité qui s'est emparé de lui, ils en sont toujours à la limite. D'ailleurs, Barboni finira par y tomber.
Lien : http://livres-et-cin.over-bl..
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