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Citations sur Cris (183)

Je n'avais jamais pensé voir cela. Que la guerre se fasse ainsi. Et personne jamais ne m'avait préparé à cela. Ni à l'école des officiers, ni ailleurs. Pourtant de la guerre, je sais bien des choses. Je connais le nom de toutes les armes, leur portée, leur puissance, leur défaut. Je sais la grande histoire des batailles. Et comme tous mes camarades, dans cette grande fresque de fureur et de poudre, j'ai choisi mes héros et mes ennemis. Je voulais faire la guerre et je le veux encore. Mais je regarde mes hommes s'affairer dans cette tranchée et je vois des soldats termites. Et creuser la terre, s'enfoncer le plus profond possible sous le niveau de la surface du sol n'est pas une manière de faire la guerre. Mais juste, peut-être, une façon de ne pas la perdre. Et je n'aime pas cela. Je le fais bien sûr. J'obéis. Mais je n'aime pas cela. L'ennemi est là, à trois cents mètres, dans les tranchées que les nôtres avaient aménagées quelques jours auparavant, l'ennemi est là, à portée de voix. Il creuse lui aussi. Pour se cacher, comme nous. Est-ce celui qui aura creusé le plus profond qui gagnera la guerre? Ce n'est pas cette guerre-là que j'ai apprise.
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Ils crèvent, là, d'un coup. Ils crèvent et on le sait parce qu'on les tient bien serrés contre soi et que, le dernier sursaut, on le sent à partir des pieds et ébranler tout le corps, et il n'est pas besoin d'être medecin pour savoir que c'est la fin.
Un tel sursaut de tous les muscles, c'est forcément la reddition de la chair. C'est comme une dernière éruption de vie et puis plus rien. Plus rien. La mort.
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Je me demande bien quel visage a le monstre qui est là-haut qui se fait appeler Dieu, et combien de doigts il a à chaque main pour pouvoir compter autant de morts.

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Nous n’avons pas le temps. Le sang nous est compté.

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Je suis loin. Tout seul dans ce trou profond au milieu d'une bande de terre désertée. [...]
La mer que je voulais atteindre pour y laver mes plaies a disparu. Laissant une immense plage infranchissable. Ils ont reculé loin. Le front est à marée basse. Mais il remontera. Ils ne tarderont pas à faire une offensive.[...]

La mer va remonter. Je n'ai qu'à attendre. Attendre qu'elle mange la plage et vienne jusqu'à mon trou d'obus. La mer va remonter.



Un soldat blessé à la jambe et "gazé" au fond de son trou qui espère une reconquête de l'armée française jusqu'à lui. Terriblement poignant !
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Ce train, plus sûrement que la tranchée, est mon cercueil. Je suis enfermé dans un immense wagon sarcophage qui crache de la suie et de la fumée.


Jules, soldat en permission dans un train vers Paris, pense déjà au voyage retour qui le conduira de nouveau dans l'horreur des tranchées.
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Si on n’arrive pas à percer quand on se lève tous comme ça, si on ne passe pas quand on est des milliers à courir en gueulant, je me demande bien jusqu’où on reculera.

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Tire et tue. Plus que cette seule idée en tête. Sois rapide. Plus rapide que les autres. Tire et tue. Et ne fatigue jamais.

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Dans cette nuit de froid et de haine, nous avons entendu des cris terribles. Lointains d’abord. Et puis de plus en plus près. Cela venait de devant nous et cela ne cessait de s’approcher. Un homme était là, qui poussait des suppliques de loup, qui geignait, qui râlait. Un homme était là et mes soldats se mettaient les mains sur les oreilles pour ne pas entendre ces sons de bête.
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Tout à coup, un sifflement aigu a déchiré la nuit. Suivi immédiatement d'une énorme explosion.

La terre, sous nos pieds, a vibré de chaleur, et puis les mottes projetées dans le ciel, les pierres et les éclats sont retombés en une pluie drue de gravats.

Une autre explosion a éclaté, puis une troisième, mais beaucoup plus loin, du coté des tranchées nord. Ce sont les tirs de la nuit. Les tirs réservés à la relève. Les salves de bienvenue.
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