Dès les premiers mots de
Manon Gauthier-Faure, cet étang dégage quelque chose d'inquiétant et de malsain. Elle le compare à une "plaie béante", une "entaille putride qui déchire le sol" dans lequel "la vermine grouille".
Avec cette enquête menée au fil de nombreuses rencontres, l'auteure va faire le lien entre d'une part, des manifestations surnaturelles qui ont lieu de nos jours dans un EHPAD et d'autre part, un drame survenu dans ce même village à la fin des années 70. Pour ce faire, elle va mener l'enquête, chercher à comprendre et tenter d'apprendre à connaître qui étaient ces deux petites filles retrouvées mortes noyées au printemps de l'année 1978. Mais bien que ce drame ait alors marqué la population, il ne reste quasiment plus personne pour parler de ce qui s'était réellement passé.
Ce qui m'a frappé dans ce récit raconté de façon journalistique, c'est qu'au fond, les gens interrogés, bien que ne connaissant rien de la famille de ces deux jeunes enfants, avaient malgré tout un avis sur tout, voire inventaient des détails, qui n'ont -en réalité- jamais existé! Ah là, là, ... les rumeurs aiment à se répandre pour venir combler le vide.
Manon Gauthier-Faure semble satisfaite d'avoir réussi à lever le voile de la vérité sur cette modeste famille. A la fin, on en sait plus, le passé se "réconcilie" avec le présent et l'auteure ressent une sorte de "délivrance" face à la situation.
Pour ma part, quelques questions restent en suspens et j'ai ressentie tout au long du livre à quel point elle avait eu du mal à mettre en mot ce récit, comme elle le reconnaît elle même!
Du coup, un sentiment mélangé quant à mon avis sur ce court ouvrage dont l'intrigue me paraissait accrocheuse.