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EAN : 9782381340463
250 pages
Marchialy (31/01/2024)
3.88/5   36 notes
Résumé :
Dans la Marne, un petit EHPAD est hanté : ses résidents voient régulièrement apparaître des petites filles. On raconte que ce sont les fantômes de deux enfants retrouvés noyés dans un étang du coin. Le fait divers à l'origine de cette rumeur date des années 1970, pourtant quand Manon Gauthier-Faure se rend sur place pour en savoir plus, elle fait face à l'amnésie collective des habitants de la petite commune.
Tout le monde a entendu parler des fantômes, mais ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Direction la Champagne pour une drôle d'enquête : dans un bourg de 700 habitants, l'EHPAD serait hanté, des aides-soignantes et des résidents auraient vu et entendu les fantômes de deux fillettes; la rumeur dit qu'elles auraient été retrouvées noyées dans un étang le 9 mai 1978, se tenant la main, vêtues de leur aube de communiante. Manon Gauthier-Faure « ignore si un livre se cache derrière cette histoire » mais elle veut dénicher sa « part impalpable de vérité ».

La journaliste a choisi un fait divers minuscule, peu médiatisé, que le village concerné semble avoir oublié. Sa démarche est empreinte d'humilité pour suivre le fil tenu d'une enquête coriace par le manque d'informations. Les archives ont disparu, les témoins ayant connu les fillettes ont des souvenirs distendus par la subjectivité des enfants qu'ils étaient alors.

Elle va à la rencontre des habitants sans aucun préjugé ni condescendance, ouverte à la parole qu'elle s'apprête à entendre. Lorsqu'elle recueille les témoignages sur les faits paranormaux qui se seraient déroulés dans l'EHPAD, elle accepte de ne pas s'en tenir l'objectivité cartésienne à laquelle elle est accoutumée, elle accepte de voir son sens critique entamé, que ses terreurs enfantines se réveillent. Lorsqu'elle aborde les habitants du village en 1978, elle le fait avec une empathie sincère et un respect pudique, écoutant des histoires qui se font de plus en plus intimes et révèlent l'évolution d'une vie, d'un village, d'un territoire rural pauvre de la Champagne crayeuse.

Manon Gauthier-Faure se laisse porter par ses rencontres. Ce sont elles qui modèlent le récit et lui donnent une tournure protéiforme, passant de son « je » à des passages à la troisième personne relatant la mort des fillettes ( le chapitre V « la chasse aux escargots » est particulièrement réussi, rythmé et haletant). On est frappé de voir à quel point les villageois lui ouvrent leur porte, se racontent, ont souvent besoin de le faire, face à une inconnue dont jamais le regard ne se place dans un surplomb arrogant.

Les fillettes mortes retrouvent ainsi leurs prénoms, noms, parents, frères et soeurs, personnalités, des jeux d'enfants, des amis.Et c'est très émouvant de lire leur mémoire ressuscitée et découvrir une vérité bien éloignée des rumeurs de l'époque sur cette famille pauvre dite « marginale ». Les apparitions surnaturelles ont mis fin à une longue amnésie collective dont la journaliste soulève les mécaniques inconscientes d'une culpabilité elle-aussi collective.

Finalement, à partir de pas grand chose, l'autrice a écrit un récit prenant qui parvient, l'air de rien, tout en douceur et sensibilité, à faire coexister, main dans la main, l'évanescence du paranormal et la triste réalité du décès d'enfants. Elle débusque le symbolisme, le signifiant derrières la survenue de ces fantômes dans l'EHPAD. Aucune résolution au sens strict n'est imposé, pas de révélation fracassante non plus. Et c'est tant mieux. Moi, la cartésienne, j'ai eu envie de croire à l'irrationnel pour me dire que ces fillettes du passé pouvaient être sauvées en devenant de petits fantômes qu'on entend, qu'on écoute et qu'on n'oublie pas.


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Y aurait-il un lien entre un fait divers vieux de plus de 40 ans et les étranges phénomènes qui se produisent dans un EHPAD de la Marne ?
Dès le départ les deux histoires sont liées, l'auteur nous raconte qu'elle a entendu parler d'un EHPAD dans lequel les personnes âgées disaient avoir été témoin d'apparitions, celles de deux fillettes, et il se trouve que c'est dans cette même commune que deux soeurs ont été retrouvées noyées dans la rivière il y a plus de 40 ans.
Ne croyant pas particulièrement aux fantômes, l'auteure va aller sur place rencontrer les résidents de l'EHPAD et le personnel qui a lui aussi été témoin de certains phénomènes, et elle va essayer de se renseigner au sujet du décès des deux soeurs, même si personne n'a l'air de savoir grand chose ou refuse de parler de cette vieille tragédie.
J'ai été totalement plongée dans ce livre, qui n'est ni un roman, ni une enquête policière ou journalistique, mais le récit de ce que l'auteur a fait, vu et entendu pendant le temps qu'elle a passé sur place, parce que cette histoire semblait l'obséder.
J'ai aimé l'honnêteté avec laquelle elle raconte les discussions qu'elle a eu avec les gens du village, le récit des rencontres qu'elle fait avec d'anciens habitants, et sa sincérité par rapport à ces phénomènes auxquels elle ne croit pas vraiment mais dont les témoignages sont pourtant nombreux.
Je suis étonnée moi-même d'avoir autant apprécié ce livre à la lecture presque hypnotique.
Je remercie NetGalley et les éditions Marchialy pour cet envoi.
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"Les Fantômes du lac : Mémoires d'un village meurtri" est une enquête policière passionnante sous forme de "true crime story" à mi-chemin entre Simenon et X-Files.

Faisant le grand écart entre un travail d'archives et un collectage oral des phénomènes paranormaux, la journaliste Manon Gauthier-Faure parvient à éclaircir l'affaire et à réconcilier les habitants avec leur passé.

Deux jeunes soeurs sont mortes noyées dans un étang au coeur d'un village de la Marne le 9 Mai 1978.

On raconte les avoir retrouvées dans un étang, main dans la main, en tenues de communiantes. Intriguée par cette rumeur, l'autrice, Manon Gauthier-Faure, se rend sur place, où le mystère s'épaissit : les coupures de presse sont maigres et les habitants semblent avoir oublié le contexte du drame.

Plus étrange encore, il semblerait que les deux soeurs réapparaissent dans l'EHPAD du village… en fantômes !

Je remercie @Marchialy et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir cette enquête envoûtante.

Au fil des rencontres avec les habitants, l'autrice modèle son récit sur un fait divers méconnu dans une famille marginale, qui s'est produit sur un territoire pauvre de la Champagne.

Étant cartésienne, elle enquête sur les apparitions surnaturelles dans l'EHPAD, causées certainement par un sentiment de culpabilité collective suite à cette tragédie. Elle met ainsi fin à une sorte d'amnésie post-traumatique collective suite aux conditions étranges qui ont précédé le décès inexpliqué de ces deux jeunes soeurs inséparables.

J'ai trouvé le style fluide et la plume hypnotique de l'autrice très agréables à lire. J'ai été plongée dans l'intrigue de cette true crime story dès le début et j'ai bien aimé l'authenticité des échanges avec les habitants qui donnent beaucoup de vraisemblance à ce récit. L'essentiel n'est pas de résoudre cette affaire, mais de redonner vie à Marielle et Nathalie pour leur rendre hommage. Un récit touchant plein de sincérité et de bienveillance !
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Quand les éditions Marchialy m'ont proposé ce titre je n'ai pas hésité une seconde. D'abord parce que ce n'est pas le premier true-crime qu'ils me soumettent et surtout parce que j'ai adoré tous les autres que j'ai lu et qu'ils ont publiés. Ensuite cette affaire m'intéressait car elle a eu lieu dans ma région d'Origine, cette “Champagne pouilleuse” et que je n'en avais jamais entendu parler.
Mais alors que nous raconte « Les fantômes du lac »
Dans la Marne, un Ehpad est hanté par les fantômes de deux petites filles qui se seraient noyées dans un étang du coin dans les années 1970. Pourtant, lorsque la journaliste interroge les habitants, personne ne semble se souvenir du fait divers. Elle mène donc l'enquête, jusqu'à lever le voile sur le passé de cette bourgade en apparence sans histoire.
Manon Gauthier-Faure nous entraine avec elle dans ce petit village champenois de 700 habitants qui semble tranquille. Tout le monde semble avoir oublié ce sordide fait divers survenu plus de 40 ans plus tôt. Sauf que depuis les personnes âgées qui résident aujourd'hui à l'EPHAD semblent prises d'hallucinations collective.
Aussi notre auteure va-t-elle patiemment recueillir leurs témoignages. Elle va, avec toute l'empathie que cela requiert, écouter chacun de ceux qui font se confier à elle. Elle va par la parole, telle une thérapeute, faire revivre des souvenirs d'enfance enfouis. Et même si ces souvenirs sont erronés, érodés et tronqués par tant d'années passées. Les adultes d'aujourd'hui étaient les enfants de l'époque. Et c'est à travers leur yeux d'enfant qu'ils racontent.
Nous ne sommes pas là dans une enquête journalistique classique. Au contraire avec habileté, elle nous entraine dans des récits intimes qui ponctuent les rencontres que fait notre auteure. Elle va au-devant des protagonistes que cette époque résolue.
Elle interroge les gens de l'ephad sans les juger. Même si elle-même ne croient pas aux phénomènes paranormaux, elle accorde du crédit aux récits de chacun des témoins de ces apparitions.
Elle est cette maïeuticienne qui fait accoucher les esprits de ces interlocuteurs tentants de les mener vers la vérité. Mais elle nous laisse le soin de démêler ce qui relève du fantasme, de la rumeur ou encore de la réalité voire de la vérité.
L'essentiel n'étant pas de résoudre l'affaire des deux petites noyées. Mais de redonner vie à Marielle et Nathalie, ces fillettes qui vivaient là un peu à l'écart car leur famille était pauvre et sans ressource.
Et oui comme le dit l'éditeur, nous somme ici dans « une enquête passionnante à mi-chemin entre Simenon et X-Files. »
Et moi je me suis laissée porter par ce récit touchant et plein de sincérité et de bienveillance.
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J'ai choisi ce livre tout d'abord je dois bien l'avouer pour sa belle couverture et son titre, en effet actuellement c'est le second que j'ai lu avec le mot fantôme.

J'ai de suite été happé par ce court récit de 250 pages au sujet d'un village et plus particulièrement d'un EHPAD qui recevrait des visites de fantômes du lac à du village ou on eu lieu des noyades et autres incidents de ce type.

Cet EHPAD a eu à plusieurs reprises deux jeunes filles retrouvées mortes qui sont apparues la bas aux résidents et même aux employés travaillant de nuit.

Ce récit va alterner entre ces récits et l'histoire de ces fillettes de leurs disparitions jusqu'au moment ou elles sont retrouvées mortes dans ce lac.

Au final on ne sait également pas tellement s'il s'agit d'un vrai fait divers ou si cela est complétement inventé de la part de l'auteur, mais il semble y avoir une part de vrai car il est indiqué que les noms ont été changés.

Un récit entre mystère et ou une ambiance particulière plane tout au long de celui-ci, j'ai beaucoup aimé cette lecture et je découvre avec plaisir cette maison d'édition également.
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critiques presse (1)
Liberation
11 mars 2024
Toutes les certitudes de Manon Gauthier-Faure sont remises en cause : quand on est journaliste, qu’on écrit de la non-fiction et qu’on est ainsi attaché au réel, comment retranscrire le paranormal ? Où s’arrête la vérité ? Jusqu’où peut-on croire ?
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
À travers l'eau trouble d'un étang, ce sont les vies de toute une famille qui ont vacillé, et c'est la légende d'un village qui a commencé à s'écrire.
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Cette tranquillité de façade vole en éclats en 1978. Cette année-là, la menace qui planait sur le village, épée de Damoclès ondoyante, s’abat à nouveau. Autour de l’étang, l’agitation grouille, le chien va et vient, la queue agitée. On les a retrouvées. Les corps des deux petites filles sont au fond de l’eau. Elles n’ont plus de sang aux joues, qui forment maintenant deux petits monts cireux. Depuis leur disparition, il y a plusieurs jours, le village vivait en apnée. Alors qu’on les remonte, elles se tiennent encore par la main. Quand on les sort, leurs bottes de caoutchouc sont pleines d’eau. Le plastique est gorgé et boursouflé du liquide qui a étiré les peaux douces. Ces deux fillettes étaient sœurs. La première fois qu’on m’a parlé d’elles, c’est tout ce que j’en ai su.
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Entre la commune et l’eau, la relation est contrariée. Le village se dresse en pleine Champagne crayeuse, où la molécule est tantôt providentielle, tantôt pernicieuse. Au nord, elle est invisible. Prise dans la roche, elle sommeille en sourdine et s’infiltre pour devenir glaise. Au sud, là où coule la Marne, la plus longue rivière de France, elle se montre, omniprésente et menaçante. Étymologiquement, la Marne est la matrone, la « grand-mère », puissante et capricieuse. Elle borde le village, traversé en son centre par l’un de ses affluents, la bien nommée Crue. La terre ne peut contenir toute cette eau. Il y en a trop. Aussi, des étangs, des mares, des flaques et des trous ont pris leurs aises. Et avec eux se sont développées une faune et une flore bien différentes des sols céréaliers et calcaires qui jalonnent la région. La commune est beaucoup plus étendue qu’il n’y paraît.
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Quand on retrouve les petites, elles n’ont plus de sang aux joues. Autour de l’étang l’agitation grouille, les chiens, à bout, vont et viennent, la queue frétillante. Quand on les a remontées, elles se tenaient encore par la main, malgré les heures et les jours égrenés depuis leur disparition. Quand on les a sorties, leurs bottes de caoutchouc étaient pleines d’eau.
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On vit avec son deuil sans le faire,comme on vit avec ses morts sans les oublier.
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