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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Black Manoo, c'est comme un combat de boxe dans lequel s'affrontent la tendresse à l'état brut et la violence dans tous ses états.
Un crochet du gauche et v'lan j'en prend plein la figure devant le drame des sans-papiers et de la précarité de la vie sans existence officielle.
Puis un coup de poing du droit qui me balance presque avec douceur la beauté de l'amitié, de la fidélité et de la bienveillance de personnes insoupçonnées qui me font penser que l'humanité est si belle.
Et bam'... Alors que je m'étais laissé attendrir, voilà un nouveau coup qui me rappelle que la vie d'un toxico est téléguidée par la peur du manque.
Paf !... Et encore un autre coup qui dénonce la manipulation des jeunes engagés malgré eux pour défendre militairement des causes absurdes.
Bim ! Tiens, prends-ça, Croquignolle ! Toi qui n'a même jamais imaginé ce que devait être la vie d'un immigré ivoirien sans papiers posé entre Stalingrad et Belleville
Aïe... Me voilà sonnée... Je peine à reprendre mes esprits.

Mais c'est sans compter l'énergie vitale de l'humour de Gauz qui vient me revigorer et me remettre debout pour continuer jusqu'au bout cette lecture qui m'a prise aux tripes.

Gauz, par son écriture "coup de poing" comme des punchlines indispensables m'a fait sortir de ma zone de confort, m'a tendu mes gants de boxe pour que je puisse affronter à ses côtés les hasards d'une vie pas toujours heureuse mais si empreinte de tendresse.

Alors au final, qui gagne ???

Le lecteur !!!
Celui qui a eu la chance de pouvoir se plonger dans ce livre décapant, original, dépaysant, passionnant et foncièrement doux !
Même si mon voyage aux côtés de Black Manoo s'arrête là, je ne regarderai plus jamais les "Tlenteulos", La Porte de la Chapelle et les bières Tiger de la même manière.

Un grand merci aux Editions Points et à Babelio pour cette découverte inoubliable !
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Lu dans le cadre du Prix du Meilleur Roman Points. Merci !

Voici le premier roman de Gauz que je découvre après avoir entendu beaucoup de bien de ces précédents romans, «debout-payé» et «Camarade-papa».

Black-Manoo, c'est le surnom d'Emmanuel, Ivoirien qui débarque avec un faux visa à Paris dans les années 90. Il est tout d'abord charmé par les jolis noms des quartiers où il échoue (Porte des Lilas, Belleville…) mais va vite déchanter.

On suit les galères de cet immigré au costume rouge flamboyant mais pauvre, jeune homme accro à la drogue qui vit de squat en squat et qui recherche activement, du moins au début, un musicien de son pays, Gun Morgan.

Ce roman est une invitation au voyage même si on ne quitte pas la France. Dans une langue poétique et singulière, Gauz nous en met plein la vue et plein les sens, avec ses saveurs de piments et de mafé et ses personnages haut en couleurs vivant de petites magouilles. Des camés, des bougnats, des dealers, des putes à « tlentelos », des mères de famille nombreuse et même un aumônier, tous ont une histoire attachante, souvent sordide, que l'on découvre au fil de très courts chapitres qui s'enchaînent comme autant de chroniques du bitume.

Dans ce roman, on s'amuse et on sourit, on apprend des choses, on s'indigne et on pleure aussi un peu.

La fin, touchante, apporte un nouvel éclairage à ce court texte, que l'on aurait presque envie de relire une fois la dernière page tournée.

Une heureuse découverte. Une écriture riche et réjouissante.

Je recommande !
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Ivoirien, enrôlé de force pour se battre en Lybie, Black Manoo, de retour à Abidjan, il fait un séjour en prison puis sombre dans l'héroïne. Accumulant les dettes et menacé, il se voit contraint de quitter son pays et débarque en France dans les années 90, avec de faux papiers et plein d'espoir.

De squatts en logements précaires, il finit par louer un local à Belleville avec son amie Karol, pour en faire une épicerie de produits africains l'Ivoir Exotic, qui cache un bar clandestin dans son arrière salle, derrière la porte qui lui donne son nom, le Sans Issue.

Après debout-payé, premier roman au beau succès, chroniques hilarante et profonde qui racontait les aventures douces-amères d'un immigré ivoirien devenu vigile à Paris, Gauz aborde Black Manoo qui raconte les joies et les déboires d'un junkie ivoirien sans papier dans le Paris des squats des années 1990-2000.

Ce roman décrit la vie d'un grand nombre de sans papiers, débarquant à Paris., vivants de petits boulots au noir et mélangeant leurs coutumes ethniques aux moeurs parisiennes.

Squat, communauté, arnaque, petits boulots, tout y passe pour survivre : le regard humain de Gauz fait vivre des personnages tout en couleurs et en contraste dans un climat où l'on ressent une pointe de nostalgie pour un Paris populaire où prolétaires, militants et migrants se côtoient et souvent s'entraident.

On retrouve avec bonheur la patte Gauz qu'on aime bien depuis Debout payé et Camarade papa, ce style inventif et pédagogique pour un récit très chaleureux
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Deuxième lecture dans le cadre du Prix du Roman Fnac 2020

Lorsque Black Manoo, Ivoirien qui a besoin d'échapper à son pays natal, toxicomane notoire, arrive par avion à Paris, il se fait vite embarquer par le tumulte de la vie de la capitale en retrouvant son ami dealer, Lass Kader, qui avait disparu il y a plusieurs années sans laisser de traces, dans les rues de Belleville, lieu de son nouvel univers.

J'ai franchement aimé la prose de Gauz, qui nous propose un rythme vif, puissant, que l'on a du mal à lâcher, notamment en raison d'un phrasé enlevé, drôle ou mordant quant aux mots choisis pour raconter et décrire Black Manoo et ses rencontres, son passé…. L'auteur a un style que je n'avais encore jamais rencontré ailleurs, rendant à merveille les pérégrinations multiples et tortueuses de son personnage, et avec lui le monde tout aussi multiple et tortueux qu'il côtoie.

Malgré tout, je suis restée sur ma faim : en effet, je n'ai pas réussi à pénétrer derrière cette plume que j'ai pourtant appréciée. La succession de rencontres, d'évènements présents vécus, ou passés racontés, a été justement un peu trop tortueuse pour que je parvienne complètement à adhérer à ce que je lisais.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Chroniques d'un junkie ivoirien débarqué à Paris en pensant que la porte des Lilas était un joli jardin et qui s'est retrouvé dans un squat à Belleville.

A travers des chapitres courts, Gauz nous entraine dans le sillage d'un sans-papier qui trouve toujours le filon pour se tirer de toutes les situations.
Un panorama de Paris derrière le miroir, sous une plume agréable et teintée d'humour, entre satyre et auto-dérision. Quelques vérités assénées avec douceur, presque tendresse parfois; rien n'est épargné entre la France, les français et l'Afrique et ses habitants.

Une histoire touchante aussi, qui apporte de plus en plus d'émotion au plus on arrive au bout du parcours.
Jolie découverte d'un auteur dont j'ai bien envie de lire d'autres oeuvres.
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Je n'ai pas lu Camarade Papa, je n'ai pas lu debout-payé mais ça y est j'ai lu Gauz avec Black Manoo ! Et le voyage entre Abidjan et Paris fut des plus agréables.

Black Manoo débarque à Paris avec un visa d'affaire falsifié. Il erre dans Belleville et dans ses pas on rencontre toute une galerie de personnages : des immigrés comme lui, des sans papiers, des dealers et des consommateurs, une tenancière de bar clandestin, des vieux anars, des musiciens et même un authentique bougnat.
Ces chroniques parisiennes d'un ancien junkie Abidjanais nous plongent dans les quartiers populaires. Dans une succession de courts chapitres comme autant de saynètes on oscille entre fresque sur l'immigration africaine et radioscopie du Belleville des années 90. Black Manoo pose un regard qui transcende la question de la couleur de peau pour raconter les invisibles. On sent derrière tout ça un ton caustique, plein d'humour avec un style d'une inventivité réjouissante. Jolie découverte.
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C'est la suberbe couverture qui a attiré mon regard. Je ne connaissais ni l'auteur, ni cette oeuvre. Un roman court, au style incisif et dont l'écriture riche et imagée comme régulièrement chez des auteurs africains francophone.
Nous découvrons le quotidien de Black Manoo, un junkie ivoirien, qui vient de débarquer à Paris.
Embrumé par la consommation de drogue, par le manque de repères aussi dans ce nouvel environnement et cette autre culture, on le suit qui tente de se débrouiller et survivre, au gré des rencontres, des événements, de la chance, de ses déboires comme sans papiers.
J'ai apprécié ce livre, et encore plus la fin, son réalisme et sa justesse. C'est sans doute un livre à lire très vite car parfois quelques liens m'ont manqué. Sans doute sont-ils volontaires et synonymes de la perte de repères de Black manoo, mais m'ont parfois éloignés du récit.

#challenge globetrotter
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Un Ivoirien à Paris, un maquis clandestin, une vie en avance rapide : une fable contemporaine foncièrement poignante, subtilement politique, et toujours diablement enjouée.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/09/15/note-de-lecture-black-manoo-gauz/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Une pierre deux coups, un visage deux corps, un homme deux facettes, c'est l'histoire de Black Manoo un I-Vois-rien à Belleville (Blague de Malien pas vraiment originale), qui pose ses valises dans un squat trois étoiles, avec vue sur l'amer et service de "consoeurgerie".

De belleville au Quai de Valmy, Black Manoo trace sa route pour se faire une place au soleil. Autour de lui, se succèdent des personnages tout aussi désorientés que lui, et parfois mieux "intégrés" car se sont faufilés entre les mailles du filet.

Au milieu d'effluves de mafé à base de Dakatine et fumées de cigarettes, la petite guinguette, qu'il parvient à ouvrir, prend des allures de réceptions d'ambassadeurs de l'afro-groove. On y chante ! On y danse ! Et on y discute "le vous et le nous".

Troisième roman de l'auteur, tout aussi dense et riche que les deux précédents, on y retrouve un style "barbesque" tenue par une langue "cocodienne". Les deux mènent le lecteur sous des câbles "haute tension" sans jamais court-circuiter l'attention.

Le tout forme une ambiance Cocoti Kouadio de Gun Morgan, mais dans le sous-sol d'un immeuble bellevillois.

Roman à découvrir !
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Black Manoo débarque en France dans les années 90. Ivoirien accro à la drogue et sans papier, il a des étoiles plein les yeux d'être arrivé à Paris et des rêves plein la tête lorsqu'il entend les jolis noms des quartiers parisiens: Belleville, Porte des Lilas... mais il déchante très vite... Encore qu'il a vécu pire avant de poser ses valises ici et ce n'est pas le squat dans lequel il crèche qui va l'effrayer.
Il rencontre des personnages atypiques, haut en couleur, des marginaux comme lui, et quelques-uns qui ont su être malin... Comme Karol mère célibataire de cinq enfants, qui lui explique les subtilités de l'adminisitration française et bien entendu ses failles!
Ensemble, ils décident d'ouvrir une épicerie africaine, cachant dans le fond du local un bar clandestin...

Tout le long de la lecture, on suit les aventures de Black Manoo, homme au costume aussi élégant qu'il est original et l'on découvre avec lui la vie des sans papiers, on croise des prostitués asiatiques surnommées "les tlenteulos" ( trente euros), on découvre les inimitiés entre les bancs et les noirs dans les squats, on écoute les embobineurs et on fait connaissance de petits escrocs, Moussa, Kley, Amy, Achillone... Ils vivent tous de débrouille et peu importe si les choses sont légales ou pas, tout est bon pour survivre...

Les chapitres sont courts et le rythme effréné, à aucun moment on ne s'ennuie, bien au contraire, on est étourdie par cette vie bruyante mais cachée, faite d'éclats de rire derrière lesquels se cache tristesse et désillusion.

J'ai vraiment aimé cette lecture, rythmée au style incisif et à l'humour mordant, à l'autodérision et à la vivacité qui emmène le lecteur dans des quartiers haut en couleurs et riche en diversité ethnique, remplis de rires et d'entraide malgré la misère et la débrouille qui y règnent.
J'ai ri et craint avec eux, j'ai souri et eu le coeur serré aussi. J'ai aimé suivre ces personnages dans cette version de Paris que je ne connais pas. J'ai aimé ce langage poétique et chantant.

Une très belle découverte, d'un auteur que je ne connaissais pas.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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