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EAN : 9782371000230
192 pages
Le nouvel Attila (24/08/2018)
3.36/5   80 notes
Résumé :
Camarade Papa, c'est la manière dont les enfants appellent leur papa dans les familles communistes africaines.

Un enfant immigré, né à Amsterdam, part vivre en Côte d'Ivoire, le pays de ses parents.

Là-bas, il découvre l'histoire de la colonisation, à travers les récits des colons français de l'époque.

Un siècle plus tôt, en 1890, un conscrit hésitant entre l'usine et l'armée a mis le pied en Afrique et est devenu colon ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
3,36

sur 80 notes
D'une gouaille sans pareille, Gauz nous invite à revisiter l'histoire de France et du colonialisme. Charmé par ses inventions linguistiques, ça fuse dans tous les sens.

Mais le style devient vite lourd, empâté. Ça part dans les sens et on n'y comprend plus rien.

Son écriture originale et son discours engagé avait fait mouche avec son "vis ma vie de vigile immigré" dans "debout-payé", personnellement, ils retombent comme un soufflet avec "Camarade papa". Dommage.

Abandonné en octobre 2018.
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La colonisation de l'Afrique, beaucoup en parlent, plus ou moins bien, mais Gauz qui avait étonné par son talent dans debout-payé, confirme avec Camarade Papa, une oeuvre originale qui éclaire sur les méthodes employées par Français et Anglais pour s'approprier les territoires africains.
Mêlant deux époques qui pourraient se rejoindre, Gauz m'a beaucoup amusé avec cet enfant formaté par un père militant communiste ardent, admirateur de Mao et de la révolution. Son vocabulaire est hilarant, ses formules sont tendres, réalistes, jouant avec les mots. Yolanda, la prostituée qui est derrière sa « vitrine à bisous », à Amsterdam où vit notre gamin, est comme une mère, la sienne n'étant plus là : « Quand elle m'a serré fort sur ses grands bonbons pour messieurs, j'entendais son coeur battre le tam-tam des Boni-marrons. »
Quand on laisse ce jeune homme qui part retrouver sa grand-mère en Afrique, l'auteur nous ramène subitement en 1880 avec un certain Dabilly qui traverse la France pour aller embarquer à La Rochelle afin de gagner les rivages de la Côte d'Ivoire.
Ça foisonne d'anecdotes, de rencontres avec des titres de chapitres peu conventionnels, quelques légendes africaines concoctées par Gauz pour agrémenter le tout.
Camarade Papa est un roman déroutant, emballant, passionnant souvent. Il réussit à faire le lien entre la colonisation de la Côte d'Ivoire et le retour d'un jeune noir élevé en Europe chez sa grand-mère africaine.
Même si je me suis perdu un peu avec tous les noms et les dialectes, j'ai aimé ces pages détaillant la découverte du pays. Sont bien décrits les appétits coloniaux et la soif de l'or des Européens qui ne reculaient devant aucun danger, aucune maladie pour s'adjuger de nouveaux territoires.
Enfin, je dois redire combien les aventures du protégé de Yolanda m'ont fait rire avec, en point d'orgue, la séquence de l'aéroport : désopilante !
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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J'avais été emballée par Debout Payé, aussi me suis-je réjouie quand est paru Camarade Papa, deux romans signés Gauz.
L'écrivain ivoirien nous livre ici une histoire de la colonisation inédite au travers de deux regards : celui d'un jeune homme blanc qui quitte son village, Abilly, près de Châtellerault, pour l'Afrique, à la fin du dix-neuvième siècle, et celui d'un enfant métis, issu de l'époque coloniale. À la mort de sa mère, en 1977, depuis Amsterdam, ce dernier est envoyé en Afrique retrouver ses racines.
C'est une histoire de la colonisation comme je n'en avais jamais lue. Sans mâcher ses mots, avec une écriture et un vocabulaire truculents, Gauz nous entraîne à Grand Bassam, première grande ville coloniale, de manière très originale, avec énormément d'humour mais aussi beaucoup de tendresse.
J'ai beaucoup appris et j'ai souvent souri à la lecture de ce roman, même si je me suis parfois perdue dans les personnages.
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*

La Côte d'Ivoire... C'est le point de rencontre des deux histoires de ce roman. La première est celle de Dabilly, un français qui se rend dans ce pays d'Afrique pour fuir sa ferme à la mort de ses parents. La seconde raconte la vie d'un enfant d'origine africaine et qui vit à Amsterdam avec ses parents.

Leur regard se croise malgré les années qui les séparent. le colonialisme, le communisme, le commerce et les tribus d'Afrique noire sont autant de thèmes abordés par Gauz dans ce roman qui l'a laissé sur le bord de la route...

L'écriture m'a paru compliqué, fouillie et notamment pour les passages avec l'enfant qui empreinte le vocabulaire communiste de ses parents...

Merci cependant à NetGalley et aux Éditions le nouvel Attila pour leur confiance.
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Un titre qui m'a fait de l'oeil : Camarade Papa. Seulement ce roman refuse de m'embarquer à son bord. Quelques expressions qui m'ont fait sourire, parce que la plupart je ne les comprends pas. Arrêt à la 100ème page parce que je suis incapable de dire de quoi ça parle, impossible d'accrocher. C'est vrai que le colonialisme me hérisse les poils. Pourtant, toutes les critiques de presse et de lecteurs (à part une) sont unanimes : oh génie ! Peut-être une autre fois avec un décodeur ?
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critiques presse (4)
Culturebox
18 décembre 2018
Après "Debout payé", le romancier franco-ivoirien livre une fresque coloniale qui embarque le lecteur de la Hollande à la Côte d'Ivoire, en passant par la France. Du XIXe siècle colonialiste au militantisme africain des années 70, "Camarade Papa" est un roman ample, engagé qui pose un regard inédit sur la colonisation.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Actualitte
11 octobre 2018
On rit d'une beauté. On ne se pâme pas. On ne hoche pas la tête en académicien de fortune. On rit franchement après un moment interdit et les frissons du beau s'y joignent. Incongru donc. Lisez, accrochez-vous au bastingage, goûtez cette langue et cette tendresse dans la violence de la vie.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
10 septembre 2018
Roman historique et fresque initiatique, Camarade Papa rend hommage aux peuples – Agni, Kroumen, Appoloniens… – qui ont eu à faire face à des aventuriers comme Marcel Treich-Laplène et Louis-Gustave Binger, venus conquérir leurs terres au nom de la France.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Culturebox
27 août 2018
Gauz revient dans cette rentrée avec "Camarade Papa" (Le Nouvel Attila), une fresque coloniale qu'il rêvait depuis l'adolescence. Pour écrire ce second roman, l'écrivain s'est glissé dans la peau d'un colon blanc. Un livre écrit dans une langue d'une inventivité réjouissante. Un regard neuf sur la colonisation.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (99) Voir plus Ajouter une citation
Yolanda est marron très foncé, comme Camarade Papa. Maman est marron très clair, comme moi. Nous sommes la tribu des marrons, dit Yolanda. Dans la rue, elle est la seule marron vendeuse de bisous. À chaque lutte de classe, elle me gronde en public. À cause des préjugements des yeux sur la couleur, le marron doit être exemplaire. Devoirs des marrons. Quand on est seuls tous les deux, elle dit : « Tu es très courageux.» Moi je sais juste que les plus petits doivent toujours se battre pour arracher aux plus grands leurs privilèges de classe. Marko-le-jaloux est le plus grand de la classe populaire…
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Des jours, des semaines, je ne sais quand Maman est partie. Je prends un livre sur son bureau. Camarade Papa éteint, pressé de sortir. Il ne dit rien. Il ne dit jamais rien. Sauf pour la lutte émancipatrice des masses laborieuses. On descend dans les escaliers en cage. On habite Sintannenstraat : rue Sainte-Anna, la maman de Marie. Devant la bouche de l’immeuble, les messieurs de la bande à Marie-Anna. Ce sont des suppositoires du grand capital. La police, forces rétrogrades aux ordres de la bourgeoisie, ne fait rien parce que le quartier est populaire. Warmoesstraat, on prend à droite. La rue de l’école. La rue des vendeuses de bisous aussi. Pendant que nous apprenons l’histoire, elles font le plus vieux travail du monde dans le plus vieux quartier de la ville.
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Sur la rive, une douzaine de fonctionnaires et représentants des factoreries. La quasi-totalité de la population blanche. Chacun est flanqué d’un boy dont la mission du moment est de réparer une injustice physiologique. Contre le soleil, la mélanine pour le noir ; pour le blanc, l’ombrelle tenue par le boy. Sont aussi présents porteurs mandés-dyoulas, tirailleurs sénégalais, groupes d’Aboureys, rebelles akapless. Des pagayeurs apoloniens prolongent odieusement leur nuit, allongés sous les ombres étoilées des rameaux de cocotiers phototropes aux longs cous tirés vers les vagues. Les Kroumens, encore plus flegmatiques que leurs rivaux, sont à peine visibles alentour. L’ethnologie de Grand-Bassam est complète.
Ce matin du 5 septembre 1893, la plage est bondée plus que de coutume. Les corps et les esprits sont tendus par un enjeu nouveau. Depuis quelques mois, cette côte est française, et avec elle tout ce qui vit et gît jusqu’au 10e parallèle, plus de six cents kilomètres au nord. C’est officiel, le Capitaine Ménard envoie aujourd’hui son premier gouverneur à la Côte-d’Ivoire. On sait depuis quelques années que dans ce pays les fouets et les balles peuvent soumettre, mais que seuls les symboles conquièrent. Parmi eux, l’entrée de scène est d’importance. Nous l’avons préparée. Nous ne répéterons pas les erreurs de l’Histoire. Aujourd’hui, la barre sera avec nous.
Sur le flanc bâbord, le premier esquif à se dandiner au rythme des flots est apolonien. Un treuil descend quelques caisses emmaillotées dans un filet. Lorsqu’arrive la pirogue kroumen, apparaît un homme blanc, immaculé du casque aux bottillons. Il est descendu dans la baleinière. Il se tient debout. De la plage, on a l’illusion d’un homme marchant sur les flots. L’index et le majeur dans l’eau, puis portés à ses yeux. Le signe est inusité depuis longtemps mais tout le monde le reconnaît. Les Kroumen élancent la baleinière tout en entonnant un refrain jamais entendu. Le vent porte à la plage les quatre mesures du mystérieux chant. « Ablééééé véno sioooon… » La foule se met à hurler. Les tirailleurs reconnaissent, se dressent et courent. Chassepot à l’épaule, s’aligner sur deux rangs. « Ablééééé véno sioooon, ablééééé véno sioooon… » La dernière mesure de La Marseillaise, paroles et accent kroument, ad libitum.
La baleinière porte bien son nom anglais surfboat. Elle glisse sur la « mère ». Les sept pagaies sont brandies au ciel, l’homme blanc est debout, drapeau tricolore à bout de bras, face altière, menton haut. En quelques manœuvres du barreur, la baleinière s’immobilise face à l’allée de tirailleurs. Clameurs et vivats. Ancien capitaine d’infanterie, ancien explorateur de la boucle du Niger, nommé premier gouverneur de la Côte d’Ivoire, Louis-Gustave Binger débarque à Grand-Bassam. Voilà comment revient la France officielle dans sa colonie.
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L’Histoire est un leurre, au mieux le compte rendu rieur d’un temps et son humeur.

Épigraphe, page 7, Le Nouvel Attila, 2018.
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Dans la chaîne des discours de Camarade Papa, après les Philips, il y a les tulipes. Ce sont des fleurs turques qui ont attrapé la coqueluche chez les bourgeois hollandais il y a longtemps. Bien avant la vapeur anglaise, les bourgeois protestants hollandais utilisent la fleur turque pour fabriquer une bourse. La fleur n’est pas très belle, même les moutons refusent de la brouter. Mais à cause de la plus value, ils s’achètent et se vendent la mauvaise herbe. Ils inventent le capitalisme des bourses. Il ne vient pas d’Angleterre, tout le monde s’est trompé. Marx et son ange aussi. À partir de la Hollande, pays après pays, ce capitalisme bourses soufflées contamine le monde. Sans le mois d’octobre rouge, la grande URSS aurait été atteinte. La Chine est sauvée par le camarade Mao et ses mollets qui savent faire des grandes marches et des grands bonds en avant pour fuir les épidémies. Camarade Papa, il appelle la Hollande Patient Zéro. Comme un chercheur, il est venu ici avec Maman pour comprendre Patient Zéro et trouver le vaccin mondial contre le grand mal des bourses. Je suis né à Amsterdam par la faute des tulipes. À la fin de ce discours, il y a aussi des pendules publiques de suppositoires du grand capital et des abolitions en pagaille.
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