La colonisation de l'Afrique, beaucoup en parlent, plus ou moins bien, mais Gauz qui avait étonné par son talent dans debout-payé, confirme avec
Camarade Papa, une oeuvre originale qui éclaire sur les méthodes employées par Français et Anglais pour s'approprier les territoires africains.
Mêlant deux époques qui pourraient se rejoindre, Gauz m'a beaucoup amusé avec cet enfant formaté par un père militant communiste ardent, admirateur de Mao et de la révolution. Son vocabulaire est hilarant, ses formules sont tendres, réalistes, jouant avec les mots. Yolanda, la prostituée qui est derrière sa « vitrine à bisous », à Amsterdam où vit notre gamin, est comme une mère, la sienne n'étant plus là : « Quand elle m'a serré fort sur ses grands bonbons pour messieurs, j'entendais son coeur battre le tam-tam des Boni-marrons. »
Quand on laisse ce jeune homme qui part retrouver sa grand-mère en Afrique, l'auteur nous ramène subitement en 1880 avec un certain Dabilly qui traverse la France pour aller embarquer à La Rochelle afin de gagner les rivages de la Côte d'Ivoire.
Ça foisonne d'anecdotes, de rencontres avec des titres de chapitres peu conventionnels, quelques légendes africaines concoctées par Gauz pour agrémenter le tout.
Camarade Papa est un roman déroutant, emballant, passionnant souvent. Il réussit à faire le lien entre la colonisation de la Côte d'Ivoire et le retour d'un jeune noir élevé en Europe chez sa grand-mère africaine.
Même si je me suis perdu un peu avec tous les noms et les dialectes, j'ai aimé ces pages détaillant la découverte du pays. Sont bien décrits les appétits coloniaux et la soif de l'or des Européens qui ne reculaient devant aucun danger, aucune maladie pour s'adjuger de nouveaux territoires.
Enfin, je dois redire combien les aventures du protégé de Yolanda m'ont fait rire avec, en point d'orgue, la séquence de l'aéroport : désopilante !
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