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3,36

sur 80 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après debout-payé, premier roman au beau succès, chroniques hilarante et profonde qui racontait les aventures douces-amères d'un immigré ivoirien devenu vigile à Paris, Gauz aborde ici un sujet aux ramifications sans doute encore plus complexes.

Le roman raconte en effet la colonisation de la Côte-d'Ivoire par la France au XIXe siècle, tout en l'inscrivant dans une histoire plus moderne dont l'intrigue entraîne le lecteur d'Amsterdam en Afrique. Il problématise le discours colonial et son projet civilisateur.un éloge du métissage pétri de tendresse et d'humour.

Pour écrire ce second roman, l'écrivain s'est glissé dans la peau d'un colon blanc.

On suit Treissy, un jeune français qui quitte sa campagne profonde pour aller –presque par hasard et par gout de l'aventure – en Afrique. Au terme d'un voyage éprouvant il arrivera à Grand-Bassam comptoir colonial français. Là-bas il découvre les us et coutume de la vie à la colonie, mais aussi ceux des habitants de la région dont il apprend la langue. Treissy vivra maintes péripéties qui le mèneront à explorer le territoire de l'actuelle côte-d'ivoire.

Un regard aussi malicieux que singulier qui attire l'attention par l'inventivité de la langue et le regard de son auteur. L'auteur porte un regard particulièrement inédit sur la colonisation, avec comme dans son premier roman une plume aussi colorée qu'explosive ( En classe populaire, lorsque les maîtresses demandent la capitale de la France, je réponds en criant : Commune-de-Paris! » )

Constamment, "Camarade papa" est relayé par une documentation assez dense, nourrie de détails sur la vie à Grand-Bassam lors de la conquête coloniale.

Le regard humain de Gauz fait vivre des personnages tout en couleurs et en contrastes et nous montre une vision de la colonisation comme il nous semble ne l'avoir jamais lue.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Comme une impression de trop-plein... le roman commence par deux histoires en parallèle. Chacune est potentiellement intéressante au départ, mais elles ne sont reliées entre elles que de façon artificielle. Et j'ai eu l'impression que l'auteur voulait tout mettre, un récit de la période coloniale ou pré-coloniale - la phase des explorations, et un récit du retour sur la terre d'origine, le pays des ancêtres. S'il est sans doute moins original, le récit de l'explorateur m'a plus séduit, peut-être parce qu'il se passe des choses, que le personnage évolue - contrairement au petit garçon qui ne comprend pas ce qui lui arrive, m'empêchant à mon tour de suivre son voyage.
Si les trouvailles langagières du petit garçon sont spirituelles et assez décalées au début, elles en deviennent à la longue fatigantes. le Camarade Papa du titre est évanescente. Certes, je comprends que c'est pour relier les deux histoires, montrer les liens, l'importance des ancêtres et des racines.
Un avis mitigé donc, où la déception l'emporte, sans doute parce que les promesses du début m'avaient séduite.
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Ici nous avons deux histoires, deux personnages principaux et deux époques. Mais nous avons aussi deux manières de s'exprimer très différentes. Cela s'explique par le faite que d'un côté nous avons un enfant et de l'autre un adulte.
Je n'avais pas lu la quatrième de couverture et il m'a fallu un certain pour comprendre de quoi il s'agissait et comprendre les différences entre les deux histoires.

Mais ces deux histoires ont un lieu commun, la Côte d'Ivoire. Chacun des deux personnages va découvrir ce pays de manière très différente. L'un est envoyé pour le conquérir et l'autre car c'est là que se trouve sa famille.

Parlons d'abord de l'enfant. Au début du livre il vit à Amsterdam. Ce qui nous marque dès le début c'est sa manière de s'exprimer. L'auteur s'est mis dans la peau d'un enfant qui apprend à parler et qui donc commet des fautes. C'est quelque chose qui m'a beaucoup perturbé dans ma lecture et donc dans la compréhension de ce qu'il se passait.
Ce petit garçon a un père communiste qu'il appelle "Camarade Papa". On ressent toute l'influence de ce père sur ce petit garçon qui pense qu'il lui dit forcément la vérité. Et donc sa vision du monde est orientée par celle de son père. Cela prête souvent à sourire.
Son histoire est devenue intéressante quand il arrive en Côte d'Ivoire. On découvre à travers les yeux d'un enfant ce pays avec ses règles et ses codes. Certes on le découvre avec le regard biaisé de cet enfant qui a été formaté par son père. La fin de cette histoire est par contre très touchante car c'est là que tout prend sens avec l'autre histoire.

De l'autre côté, on a un jeune homme qui grâce à son travail décide de partir en Afrique et plus précisément en Côte d'Ivoire au moment des colonies. le contexte historique des Compagnies avec les Anglais et tout le système marchand est bien décrit.
Cette histoire est plus intéressante dans sa construction et son contenu. On suit avec précision le périple de cet homme à travers ce pays qu'il ne connaît pas. On découvre avec lui comment il est organisé et structuré. C'est quelque chose qui a été assez difficile pour moi à comprendre car il y a beaucoup de noms retenir et le langage est aussi particulier.
La parole est quelque chose de sacré quand il s'agit de négocier des traités. Cela n'a pas été facile pour moi de comprendre la portée de tous les échanges. Ce langage parfois soutenu peut dérouter le lecteur qui n'a pas l'habitude.
Le personnage est très observateur et très peu acteur de ce qu'il se passe. Il a une mission à remplir cependant. Son évolution est notable dans le livre. Vers la fin un autre personnage l'accuse d'avoir pris un peu trop parti pour ce peuple et du coup de ne plus se conduire comme un blanc. Dabilly, le personnage principal, montre ainsi aussi ce que l'homme blanc à apporter en bien et en mal à ce pays à travers les discussions qu'il a avec ce peuple.

La lecture de ce livre a été difficile pour plusieurs choses.
Tout d'abord par le langage utilisé, entre celui de l'enfant et de l'adulte, il m'a fallu du temps pour m'y habituer et m'y ré habituer quand je reprenais la lecture. du coup j'étais parfois perdu dans ce qu'il se passait. Certaines choses ont du malheureusement m'échapper.
Il y a aussi beaucoup de personnages. J'ai renoncé à un moment à me rappeler de tout le monde. Dans le récit de l'adulte on rencontre beaucoup de tribus avec des noms très difficiles à retenir. de plus certains personnages ne sont plus appelés par leur nom mais par leur surnom, il est donc encore plus difficile de se souvenir de qui est qui. Cette abondance de personnages n'aide pas aussi à se rappeler des liens entre chacun.

Au final je ne suis jamais vraiment rentré pleinement dans l'histoire mais cela ne m'a pas empêché de voir que c'était une belle histoire. La fin du livre a beaucoup aidé à cela.
Ce livre par son aspect historique est aussi très enrichissant. Je ne m'étais jamais intéressé à la conquête de l'Afrique par l'homme blanc et là j'avoue que j'ai appris beaucoup de choses. Dans ce livre il y a aussi des leçons qui sont donnés. L'étranger qui arrive dans un pays ne doit pas imposer ce qu'il est aux autres mais être dans le partage et dans l'écoute pour mieux s'adapter.

Au début je ne suis pas sorti de ce livre avec un avis très positif. J'avais hâte de le terminer. Mais avec un peu de recul, je ne suis pas mécontente de l'avoir lu car même si il s'agit d'une fiction, on y apprend beaucoup de choses sur L Histoire mais on prend aussi quelques leçons.
Lien : https://leslecturesdamandine..
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Gauz, romancier et journaliste ivoirien, a choisi de nous conter l'histoire de la colonisation de la Côte d'Ivoire dans son second roman, Camarade Papa.
A travers le voyage de deux personnages qu'un siècle sépare, Dabilly et Anouman, l'auteur nous fait découvrir des facettes méconnues du colonialisme.

Dabilly, français né à la fin du XIXe siècle dans un petit village du centre de la France, décide sur un coup de tête de partir pour l'Afrique suite au décès de ses deux parents. A travers ses yeux, nous découvrons un pays indomptable, des peuples divers et leurs traditions.
Le récit de Dabilly semble objectif, il décrit son environnement de façon assez neutre, ce qui donne des airs de documentaire ethnologique au roman. Cette impression est renforcée par les passages historiques présentés sous forme de divers témoignages qui ponctuent le récit.
Les rivalités entre nations colonialistes, les ethnies, la cohabitation, la conquête de terres sauvages, les maladies endémiques, l'auteur nous dresse un portrait très complet de ce pan de l'histoire.

Anouman, jeune garçon d'origine ivoirienne vivant à Amsterdam, est envoyé par son père sur la terre de ses ancêtres suite à la mort de sa mère. Né dans une famille communiste, j'ai savouré le jeu de l'auteur avec le langage, Anouman invente des verbes, mixe des expressions, à la sauce socialiste, le résultat est plein d'intelligence et savoureux.

Un roman original, qui réclame parfois un effort intellectuel mais permet de découvrir une nouvelle histoire de la colonisation, humaniste et multiculturelle.

#NetGalleyFrance #CamaradePapa
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