La quarantaine n'est pas l'âge des premières découvertes, mais bien celui des premiers bilans. A partir des blessures et des réussites, se construisent de nouveaux projets, qui nécessitent, parfois, pour avancer, de revenir sur le passé.
Julien a perdu l'innocence de son enfance à l'été 86, à Argelès-sur-Mer, et n'y est jamais retourné depuis. Que peut-il faire cependant quand le voisin de sa mère lui indique qu'elle a disparu depuis quelques jours sans prévenir ? Il fait la route de Paris jusqu'à ses souvenirs, en une nuit, pour retrouver cette femme fantasque, comédienne, qui n'aura jamais connu le succès. Ce sera le moment pour lui de démêler les fils, de comprendre l'histoire de Louise, « la responsable de tout puisqu'elle est sa mère ».
Eric Genetet parvient à nous intéresser à l'histoire de cette famille, Julien, l'enfant qui a trop souffert, Serge, le père absent, Louise, la mère qui a assuré le quotidien, mais qui ne pouvait donner plus. Au-delà, il sait également tracer, par petites touches, d'autres portraits, de Genio, éternel amoureux de celle qui aura été une apparition, à Augustin, enfermé dans sa relation fusionnelle avec sa propre mère. Des hommes marqués par l'importance donnée aux femmes de leur vie.
C'est un roman qui aborde des thèmes universels : comment partager une souffrance ? Comment cette souffrance peut-elle rapprocher ou éloigner ? Comment être sûr d'être aimé ? Comment savoir aimer ? Comment se construire quand on doute de cet amour ?
« Quand on est élevé dans le secret des choses, on reproduit ce silence intimement, infiniment. Quand on a passé son temps à essayer de supporter le poids de ses souffrances, c'est très dur de trouver la force d'aimer ».
Parfois, pour progresser, il faut accepter de reculer et de faire des pas de côté…
Je ne connaissais pas
Eric Genetet avant ce court roman, mais j'ai apprécié son écriture, ce partage, ainsi que l'introspection vers laquelle il nous mène.