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Les confidences d'un trentenaire encore sous le coup du départ de son père quelques vingt ans plutôt. Un appel sibyllin de sa mère le contraint à quitter Paris pour rejoindre Argelès et tenter de fair le clair sur ce qui s'est passé des années plus tôt.

Révélations incomplètes, subjectivité et même mensonges laisseront au jeune homme une impression de raté dans cette rencontre.

Une liaison amoureuse semble s'épanouir dans le même temps.

Le parcours familial ou amoureux n'est pas particulièrement original. On s'attachera plus volontiers au portrait de la mère, ancienne actrice qui vit de sa nostalgie d'un temps où côtoyer la gloire sans l‘atteindre constituait l'essentiel de sa lutte.

Un texte vite lu, vite oublié.

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Un homme en route vers son passé

Dans son nouveau roman, Éric Genetet confronte un fils à sa mère. 33 ans après avoir quitté Argelès-sur-Mer, traumatisé, il fait le chemin inverse pour tenter d'appréhender la vérité.

Ce joli roman sur la marque indélébile que laisse un traumatisme d'enfance commence véritablement à l'été 1986, même si c'est 33 ans plus tard que Julien prend la route pour rejoindre au plus vite Argelès-sur-Mer où sa mère a choisi de s'installer. Une mère qui a disparu. Au volant de sa Mercedes rouge les souvenirs affluent. «Cette auto était le symbole des années heureuses. Lorsque le soleil tapait fort sur les sièges, Julien retrouvait les odeurs de son père, mélanges de sueur et de cigarettes, et l'essence de jasmin de sa mère.» C'était l'époque où ils formaient une famille, jusqu'à sa douzième année. Quand il s'amusait à creuser des trous dans le sable et à nager dans la Méditerranée. C'était le temps des vacances et de l'insouciance. Jusqu'à ce que son père prenne la poudre d'escampette pour disparaître à jamais. Il lui faudra dorénavant construire sa vie autour d'un grand vide. Très vite sa mère ne fait plus semblant d'espérer un retour qu'elle sait improbable et poursuit sa carrière d'actrice, délaissant son fils. «Louise Denner a fait le métier, toujours juste, impeccable dans n'importe quel registre, du moins dans ceux qu'on lui proposait, des seconds rôles le plus souvent.» Et quand elle est privée «de ce frisson indescriptible, celui de monter sur une scène de théâtre», elle tient le coup en tournant de publicités, en commentant des documentaires. Elle sera aussi standardiste dans une compagnie d'assurance et serveuse dans un bar de nuit, «en banlieue pour ne pas être repérée par la profession.»
Pendant plus de trente ans, elle n'a rien dit à son fils qui est devenu «un homme de quarante-cinq ans qui aime les pardessus gris, un homme qui écrase le sable froid, un homme qui marche vers la mer.» Qui marche vers sa mère. Car Louise, qui était revenue à Argelès «pour retrouver la boîte noire des vols de sa vie» veut lui confier le manuscrit qui raconte sa vie, leur vie. Mais Julien veut-il entendre ce qu'elle a à lui dire? Il ne semble pas encore prêt et reprend le volant vers Paris.
Éric Genetet dépeint avec beaucoup de pudeur et de sensibilité ce chemin qu'emprunte le fils vers sa mère, vers cette vérité qu'il redoute après avoir trop longtemps voulu entendre. Car il a compris que «quand on a passé son temps à essayer de supporter le poids de ses souffrances, c'est très dur de trouver la force d'aimer.» Mais il a aussi compris qu'il va lui falloir se confronter à son passé pour pouvoir espérer se construire un avenir. «Maintenant, ils avancent ensemble contre le vent. Sous l'effet des tourbillons de sable, leurs yeux coulent. On pourrait croire que ce sont des larmes


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La quarantaine n'est pas l'âge des premières découvertes, mais bien celui des premiers bilans. A partir des blessures et des réussites, se construisent de nouveaux projets, qui nécessitent, parfois, pour avancer, de revenir sur le passé.

Julien a perdu l'innocence de son enfance à l'été 86, à Argelès-sur-Mer, et n'y est jamais retourné depuis. Que peut-il faire cependant quand le voisin de sa mère lui indique qu'elle a disparu depuis quelques jours sans prévenir ? Il fait la route de Paris jusqu'à ses souvenirs, en une nuit, pour retrouver cette femme fantasque, comédienne, qui n'aura jamais connu le succès. Ce sera le moment pour lui de démêler les fils, de comprendre l'histoire de Louise, « la responsable de tout puisqu'elle est sa mère ».

Eric Genetet parvient à nous intéresser à l'histoire de cette famille, Julien, l'enfant qui a trop souffert, Serge, le père absent, Louise, la mère qui a assuré le quotidien, mais qui ne pouvait donner plus. Au-delà, il sait également tracer, par petites touches, d'autres portraits, de Genio, éternel amoureux de celle qui aura été une apparition, à Augustin, enfermé dans sa relation fusionnelle avec sa propre mère. Des hommes marqués par l'importance donnée aux femmes de leur vie.

C'est un roman qui aborde des thèmes universels : comment partager une souffrance ? Comment cette souffrance peut-elle rapprocher ou éloigner ? Comment être sûr d'être aimé ? Comment savoir aimer ? Comment se construire quand on doute de cet amour ?

« Quand on est élevé dans le secret des choses, on reproduit ce silence intimement, infiniment. Quand on a passé son temps à essayer de supporter le poids de ses souffrances, c'est très dur de trouver la force d'aimer ».

Parfois, pour progresser, il faut accepter de reculer et de faire des pas de côté…

Je ne connaissais pas Eric Genetet avant ce court roman, mais j'ai apprécié son écriture, ce partage, ainsi que l'introspection vers laquelle il nous mène.
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Lorsque Genio Tardelly, le voisin de Louise, averti Julien que sa mère à disparu, il n'a d'autre choix que de venir le retrouver. Pourtant, voilà trente cinq ans qu'il n'est pas revenu à Argelès-sur-mer, la station balnéaire où sa mère a posé ses valises lorsqu'elle a enfin accepté de prendre sa retraite.

Tout au long du voyage, les souvenirs l'assaillent, ces trajets qu'ils refaisaient chaque année pour passer les grandes vacances en bord de mer. Louise, sa mère, une femme très amoureuse de son mari, une comédienne qui a attendu toute sa vie le rôle qui allait faire démarrer sa carrière. Serge, son père, un bel homme très secret qui a disparu un jour de l'été 1986 pour ne jamais revenir.

Julien est photographe. Après s'être essayé aux paysages pendant des journées et des nuits, parcourant l'Europe au volant de la vieille Mercedes de son père, il a compris que ce qui l'anime, c'est sa relation aux autres, son regard posé sur eux, que son point fort c'est les portraits.

La relation entre la mère et le fils n'a jamais été facile et s'est détériorée depuis des années. Car Julien en veut à Louise, la seule responsable à ses yeux du départ du père. Et donc la seule responsable de ses échecs amoureux, de son instabilité, de son inadaptation au monde qui l'entoure.

Mais le retour vers Argelès-sur-mer s'avère être aussi un retour vers les années d'enfance, vers la relation qui l'unit à sa mère, vers le manque du père. Car ils parlent, elle l'écoute, elle a enfin envie de lui dire tant de choses, mais elle se tait…

"Il y a des familles qui portent des mystères trop lourds pour s'aimer."

Beaucoup d'humanité et d'amour entourent chacun de ces personnages. le roman est court, mais d'une densité telle que l'émotion est là, vibrante, touchante
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La lecture de son roman précédent "Un bonheur sans pitié", paru en 2019, m'avait bien secouée et j'ai eu envie de savoir si Eric Genetet allait à nouveau m'asséner une belle claque littéraire. Pas vraiment cette fois, même si "On pourrait croire que ce sont des larmes" est un texte plein d'émotion et de sensibilité.
Julien, 45 ans, photographe à Paris, se précipite à Argelès-Sur-Mer , où il passait ses vacances d'été avec ses parents, jusqu'à l'âge de 12 ans et où il n'a plus remis les pieds depuis une nuit de juillet 1986, quand son père a disparu sans aucune explication. Sa mère, Louise, 78 ans, s'y est installée, contre toute attente, l'année précédente. Un voisin inquiet avertit Julien qu'elle a disparu. En fait, elle voulait qu'il vienne car elle a des choses à lui dire, à dire à ce fils qui s'est senti rejeté, depuis le départ de son père, par sa mère qu'il juge égoïste, fantasque. Julien va-t-il pouvoir mettre de côté la rancoeur, la rage, la douleur, le ressentiments, accumulés pendant 32 ans pour écouter ce que sa mère a à lui dire, vont-ils enfin établir un vrai lien mère-fils?
Ce voyage de Paris vers Argelès-Sur-Mer, c'est un retour douloureux vers le bonheur disparu avec son père, vers son enfance, vers le petit garçon qu'il était vers sa mère. C'est le mince espoir d'obtenir des réponses aux questions qui l'ont empoisonné depuis son adolescence. Un passé avec lequel on n'a pas fait la paix, nous hante et nous empêche de vivre notre vie pleinement.
Les personnages mais aussi les relations humaines sont finement décortiqués par Eric Genetet. Regret des amours perdues, mélancolie du bonheur envolé, sont magnifiquement transcrits. Mais je me suis sentie un peu frustrée car le roman n'apporte pas de réponses ou des réponses incomplètes aux interrogations de Julien et donc aux nôtres. Louise n'a pas pu tout dire et ce qu'elle révèle sur sa propre enfance jette plus d'ombre que de lumière; elle a écrit un roman, destiné à son fils qui le lira peut-être dont seules quelques bribes nous sont livrées, qui en appellent d'autres qui ne viennent pas.
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Comprendre c'est tellement important, comprendre son histoire et les décisions, comprendre le passé pour vivre le présent… tel est le problème de Julien.
En 1986, son père est parti dans la nuit, sans mot, sans explication, rien pour justifier ce départ le laissant seul avec sa maman Louise.
33 ans plus tard, il reçoit un appel du voisin de sa maman un certain Gino, très inquiet lui disant qu'elle n'est pas rentrée chez elle. Chez elle c'est Argeles, ville où elle a déménagé, cette ville remplie de souvenirs d'enfance où il a passé ses vacances avec ses parents, jusqu'à cette nuit de l'année 1986…..
Fausse alerte, mais Louise a fait cette mise en scène pour tenter d'expliquer à son fils les raisons de sa distance, de son incapacité à montrer ses sentiments, à trouver les mots et à aimer…...
Julien va devoir comprendre son histoire pour pouvoir aimer et vivre sa vie.

J'ai aimé ce court roman très touchant rempli d'amour, c'est un joli moment de lecture !

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Un court roman qui nous remplit d'émotions et interpelle sur les conséquences des secrets familiaux.
J'ai été touchée par l'histoire de ce fils qui ne sait pas dialoguer avec sa mère et ne l'appelle jamais « maman ». Elle est âgée maintenant mais Julien n'a toujours pas fait la paix avec elle. Tout s'est arrêté lorsque son père est parti un matin sans explication. Il était enfant, sa mère l'a élevé seule.
Comme le dit Louise, « il est tellement difficile de se libérer de ses fantômes ». Comment se réconcilier avec son passé ? La reconstruction est-elle possible ?
Une écriture tendue et lumineuse pour éclairer le cheminement de Julien vers la sérénité.
Un roman sensible et juste que je vous recommande.
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« Argeles est l'autre nom du chagrin » pour Julien. C'est là-bas qu'il a passé son enfance, une enfance où les failles qui nous déterminent se sont créées.

Lorsque Genio Tardelli, le voisin de sa mère Louise, l'appelle pour lui dire qu'elle a disparue, Julien prend le volant de sa Mercedes 280 SE et quitte Paris en catastrophe direction le Sud de la France. Pendant les longues heures de route en solitaire, Julien se passe tous les films possibles pour comprendre la disparition de sa mère. Mais une fois arrivée sur place : elle est là dans son appartement, à l'attendre.

La rage s'empare de Julien, une couche de rage qui se superpose aux nombreuses couches existantes depuis des décennies envers sa mère. Alors, pourquoi est-elle là dans son appartement?

C'est une plongée dans le passé de Julien et Louise qui s'égrène sous nos yeux, l'histoire d'une famille au père absent et à la mère égoïste. le sujet est passionnant : comment le passé nous détermine en tant qu'adulte ? En tant que personne capable de s'aimer pour aimer quelqu'un d'autre?
Le pouvoir de transmission… accepter le passer pour avancer…

Une histoire forte, celle d'une famille à laquelle on s'attache, Louise et sa légèreté apparente pour couvrir sa gravité, Julien et sa sensibilité grimée de colère. Un roman court, j'aurais adoré plonger encore plus dans les larmes de cette famille pour la comprendre d'autant plus.
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Louise a disparu.
Voilà, ça commence comme ça.
Elle a disparu. La police s'en fout, encore une vieille qui perd la boussole. Part au sud et qu'on retrouve aile nord, hôpital du coin. Ou pas. Comment savoir.
Rentrera peut-être demain.

Son voisin s'inquiète.
Son voisin qui la connaît depuis si longtemps. Lui que Louise a oublier. Même qu'il ne lui en veut pas. Se souvient de ces vacances, le soleil, l'appareil photo, le baiser, un seul, comme ça, comme volé, frôlé. Un baiser pour rien.

Alors il téléphone à Julien.
Le fils.
A Paris.
Photographe.
Le fils fâché, maman s'est effondrée tu vois, comme se construit-on sur les décombres de sa maman. Quand y a même pas de papa. Paraît qu'il a foutu le camp en Argentine. Qu'il est mort et qu'il ne faut pas être triste.

Il prend la route, Julien.
Il prend les souvenirs pleine gueule.
Elle est où, la mère ?
Hein, elle est où puisqu'il ne faut pas être triste.

Jamais pathétique, jamais brutal, Éric Genetet trouve les mots justes pour s'immiscer dans ce lien si particulier, mère et fils.
Une histoire de rédemption. de pardon. D'amour.
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Ma première rencontre avec cet auteur et sans doute pas la dernière.
Je trouve que le titre et la couverture sont très jolis et m'a donnée l'envie de découvrir ce roman.

Julien vit à Paris et il est photographe.
Louise, comédienne, a pris sa retraite et s'est installée à Argelès-sur-Mer dans le sud de la France. L'unique lieu où son fils Julien n'a pas envie d'aller la voir. Trente-trois ans, auparavant, son père Serge les a quittés et ce lieu est devenu l'endroit du désamour alors pourquoi Louise est venue s'y installer.
Brutalement, Louise disparaît. le voisin du dessus, Genio Tardelli, laisse un message sur le répondeur de Julien qui se retrouve à ne pas avoir d'autres choix que de prendre sa vieille Mercedes (appartenant à l'époque son père ) et prendre la direction du sud de la France. Ce retour à Argelès-sur-Mer va plonger Julien dans son passé, ses souvenirs d'enfance où il passait ses vacances avec ses parents. Julien et sa mère ont tant de choses à se dire. Les blessures sont encore bien profondes, mais Julien va devoir comprendre pour enfin se libérer et vivre sa vie.

L'auteur va remonter le temps et confronter un fils et sa mère pour comprendre les non-dits et les silences. Quant à la plume de l'auteur, c'est fluide, tendre, lumineux, les pages se tournent avec beaucoup d'émotions.
Les personnages sont attachants et j'ai été touchée par la sensibilité de Julien.
Éric Genetet nous interpelle sur les conséquences des secrets familiaux en nous montrant que malgré les douleurs, la réconciliation n'est jamais loin et nous permet de nous ouvrir à de nouveaux horizons. Ce court roman est joliment bien écrit. Une histoire de famille remplie de tendresse, de sensibilité et d'amoureux que je vous recommande les yeux fermés.
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