Cézembre

″Pour les touristes de passage, Cézembre n'était qu'une île parmi d'autres, posée au bord du rivage. La plupart ignoraient jusqu'au nom de ce rocher. Pour nous, elle était unique, à l'épicentre du ban d'histoire qui nous reliait. (…) On y avait nagé, prié, trouvé refuge et tourmenté. On y avait aimé et tué. ‶
‶La passion des secrets de famille n'est parfois rien d'autre qu'une névrose égoïste. ″
Dans la famille Kerambrun, il y a eu l'arrière-grand-père qui a fondé la compagnie de transport maritime. Cézembre, le bout de terre au large de St Malo, l'a largement inspiré pour en fournir son contour au logo d'une compagnie qui se transmettra de père en fils. Sauf, que le dernier maillon, Yann, n'en voudra pas. Son frère ainé lui, n'avait pas résisté aux injonctions familiales. Sauf que Guillaume est mort jeune. L'entente entre Charles (le père) et Yann n'étant pas au beau fixe, c'est à une nièce que la destinée de l'entreprise a été confiée.
Yann, n'est lui pas dans une très grande forme ; son mariage bat de l'aile, sans pour autant accepter pour le moment d'y mettre fin. Quand son père meurt, c'est à lui que revient l'autre partie de l'héritage familial. Une superbe propriété, bâtie juste en face de Cézembre par son aïeul. Les Couërons, c'est le nom du domaine, regorge d'archives familiales…
Yann, professeur à la Sorbonne, à la faveur d'un congé sabbatique, revient aux sources. Il s'était fixé comme objectif de rédigé un traité sur la piraterie ; et finalement c'est son histoire familiale qui va le rattraper, l'accaparer, le dévorer. Il ne savait, en fait pas grand-chose des générations précédentes. Entre les brouilles internes, les non-dits, les secrets, Yann va au fil de ses lectures, reconstituer un puzzle qui s'avère bien plus compliqué et explosif qu'il n'imaginait. D'indices, en fausses pistes, il parvient à se frayer un chemin le menant vers une vérité dont il ne sait pas toujours s'il est très judicieux de l'exhumer.
Le roman s'articule entre les documents écrit et photographiques (Hélène Gestern aime la photo) dont Yann prend connaissance au fil de ses recherches, de retrouvailles familiales, et de moments plus actuels faits de promenades, d'embruns, tempêtes, et d'introspections. Yann renoue avec son histoire intime, mais aussi et surtout avec la Grande Histoire qui a laissé ses traces à Cézembre.
Hélène Gestern aime les histoires à énigmes, et creuser le passé et l'intimité des familles. Ses livres se ressemblent, et pourtant à chaque fois sont différents. La recette semble bien huilée, et à chaque fois cela fonctionne parfaitement. Elle nous offre ici une saga malouine iodée à souhait, intelligemment construite et documentée, sans temps mort et à l'écriture soignée !
″Le seul héritage qui compte c'est l'amour qu'on reçoit. ‶

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Ce roman d'une autrice que je ne connaissais pas est absolument sublime.
Tout m'a plu dans ce roman :
🔸 d'abord le cadre, Saint-Malo, et plus particulièrement ''les Couërons'', la grande demeure située face à l'île de Cézembre, dont a hérité le quarantenaire Yann de Kérambrun, professeur d'histoire à la Sorbonne
🔸 les personnages, Yann de Kérambrun et ceux qui l'entourent, mais également tous ses ancêtres qu'il va apprendre à connaître au travers des archives de son arrière-grand-père, Octave, fondateur de la compagnie maritime fort prospère Kérambrun & Fils.
🔸 les carnets que tenait Octave au travers desquels Yann va reconstituer la vie de son aïeul et de son entourage et tenter de démêler un mystère qui semble insoluble ; j'ai suivi sa lente progression dans le décodage des archives avec beaucoup d'intérêt
🔸 la légende familiale comporte bien des zones d'ombres, on a envie de percer les secrets de cette famille qui sont profondément enfouis, il faudra aller jusqu'à Cézembre pour tenter d'y parvenir
🔸 enfin il y a la merveilleuse écriture
d'Hélène Gestern qui emporte le lecteur dans un tourbillon d'embruns.

J'ai été complètement fascinée par ce récit qu'il m'a été impossible de lâcher avant de connaître le fin mot de l'histoire.
Si vous aimez la mer et les secrets de famille, foncez !

Une saga familiale très réussie ! C est autour de l'île de Cézembre, dans la baie de saint Malo que le narrateur, Yann de Kerambrun va partir sur la traversée de ces ancêtres. le décès de son père lui fait ressentir une grande envie d'en savoir plus sur cet homme avec lequel il n estime n avoir pas su créer de liens.
La difficulté à aimer, à dire ses sentiments, difficultés que les générations ressentent pour se comprendre, se rejoindre : tout cela m a particulièrement touchée.
Une juste part de romanesque, des informations intéressantes sur l histoire du transport maritime entre saint malo et Jersey, une enquête sur certains personnages de la famille, hauts en couleurs qui ont eu aussi leur part de mystère : bravo à Hélène Gestern d'avoir également décrit magnifiquement les paysages malouins, la force de la mer.

Une belle histoire familiale qui se déroule au fil des carnets d'Octave, histoire avec ses ombres, ses secrets et ses réussites.
L'écriture d'Hélène Gestern est de qualité, magnifique, une belle langue, riche de descriptions somptueuses de la mer notamment.
Un vrai régal ! Je recommande.
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Yann de Kerambrun quitte Paris pour panser ses blessures de cinquantenaire (divorce, stress de la page blanche et enfant qui quitte le nid) dans la maison de son père, mort depuis peu.
C'est là, à Saint-Malo, qu'il va exhumer les archives de son aïeul, Octave, armateur de la première flotte de vedettes assurant de nombreux trajets dans la manche. C'est là encore, face à l'île de Cézembre que l'on peut voir depuis la fenêtre du bureau, que les secrets bien enfouis de cette famille de notables bretons vont refaire surface.

C'est long à démarrer mais on se laisse ensuite embarquer.
Une lecture en demi-teinte de ce long roman qui ne m'a pas totalement convaincue. L'épopée maritime, l'histoire de Cézembre et les secrets de famille ont fait mon miel ; les envolées sur la mer, trop lyriques à mon goût, quelques répétitions et des coquilles étonnantes (Amoco cadix ^^) qui, c'est bête, m'ont gêné, beaucoup moins.

L'île côtière de Cézembre, située en baie de Saint-Malo, est le point d'ancrage du roman d'Hélène Gestern. L'insularité permet à l'autrice de magnifier la mer de Manche aux teintes changeantes et aux caprices météorologiques surprenants. Yann de Kerambrun, historien, quitte Paris pour se ressourcer à Saint Malo dans la demeure familiale. Il pense y trouver un havre de paix après une séparation difficile. Son arrière-grand-père, fondateur d'une société de transport maritime et ingénieur passionné, a laissé des archives importantes. le narrateur « plonge » dans l'histoire de l'entreprise, en décèle un secret familial, et démêle un arbre généalogique aux ramifications inattendues. le cadre géographique est dressé avec efficacité, son histoire est retracée avec intérêt. le style, fluide, est poétique pour traduire la beauté des paysages et le tourment des tempêtes ; il frôle, parfois, la « sur-écriture ». le récit de la saga des Kerambrun se double d'une rencontre improbable de Yann avec une joggeuse, Rebecca… Une nouvelle aventure se dessine…. le parcours de quelque 560 pages est ponctué de courts récits (dont le lecteur devine l'auteur, la date) qui illustrent la reconstitution du passé familial. Toutefois, le fil de l'histoire s'étiole, les relances ne maintiennent pas le rythme narratif. le dénouement est attendu et la révélation finale n'opère pas. Un avis en demi-teinte donc.

Les avis sont partagés et je le comprends. Je suis de celle qui ont dévoré ce roman, notamment la première moitié. Certes il y a peut être des éléments "trop" romanesques, mais n'est ce pas ce que l'on attend d'une saga ? On y apprend aussi plein de choses et cela donne envie de connaître cet endroit, Cézembre, aussi pittoresque qu'inquiétant.

Je m'adresse à tous les amoureux de la cité corsaire. L'écrivain a su me plonger dans cette ville avec son ambiance, ces paysages, sa lumière. Tout y est. La lecture de ce livre a été une véritable délectation. Et puis il y a l'enquête menée par le personnage principal où l'on se demande s'il va percer le mystère qui entoure son aïeul. Il y a bien longtemps que je n'ai pas été transportée par un roman. Hélène Gestern est véritablement raconteuse histoire. Et pour ceux qui ne connaissent pas cet endroit, je suis certaine que ce livre leur donnera l'envie de découvrir la sublime ville de Saint-Malo. Kenavo

L'autrice n'a pas son pareil pour nous parler de la mer et de ses fureurs, j'ai chaque fois eu l'impression d'y être et d'entendre le ressac et ressentir les embruns.

Je n'ai pas trop accroché au trop nombreux détails sur les recherches de Yann.
Il y avait aussi, pour moi, un peu trop de descriptifs et de longueurs.
J'ai même trouvé certains chapitres inutiles.

Par contre j'ai bien aimé ce côté historique de l'île de Cézembre ainsi que le petit côté suspense sur l'identification du corps (même si cela tarde à arriver).

Les deux personnages principaux sont excellents dans leurs rôles, et tout aussi prenants que émouvants.

Hélène Gestern possède une belle plume pour plonger et emmener son lecteur, juste un peu moins d'égarement et ce roman serait parfait.
Mais cela ne concerne que mon propre ressenti, n'hésitez pas à vous faire votre avis car cela reste un très bon voyage.

Renouer avec un bon gros roman (plus de 500 pages) qui prend le temps de déployer son atmosphère, ses personnages : une certaine définition du bonheur. Comme dans plusieurs romans d'Hélène Gestern, le trouble existentiel des personnages se double d'une enquête dans le passé au travers d'archives.
Ici, Yann de Kérambrun, historien à la Sorbonne en instance de divorce, tente de donner une nouvelle impulsion à sa vie en quittant Paris pour s'installer dans la maison familiale de Saint-Malo, face à la plage du Sillon et à l'île de Cézembre.
La découverte des archives de son arrière-grand-père, ingénieur et fondateur d'une entreprise novatrice, le plonge dans une enquête sur des disparus et un questionnement sur sa famille, la place de chacun dans celle-ci et l'héritage des non-dits.
La mélancolie jette un voile permanent sur les choses et la vie s'éprouve au travers de la confrontation avec les éléments. Réussir à rejoindre Cézembre à la nage, c'est réussir à renouer avec la vie et peut-être faire un pari sur l'avenir. Rien n'est assuré, jamais.
Malgré quelques petites longueurs, j'ai tout aimé de ce livre : l'écriture précise et discrètement lyrique, la description des paysages, les personnages attachants. Maintenant que sa lecture est terminée, j'ai envie de déménager à Saintm-Malo pour habiter à côté des Couërons et aller prendre un porto au crépuscule avec Yann et Rebecca.