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Critique de CduNord


J'ai saisi l'occasion offerte par NetGalley pour lire à nouveau du Ghislain Gilberti. J'avais lu de lui le Bal des ardentes et le Festin du serpent, voilà longtemps. Eh bien il n'a pas changé. Il met toujours en scène des flics très très limite avec la loi mais très investis dans leur(s) mission(s). Des policiers hors-normes à la hauteur des tueurs qu'ils traquent.
Ici, un assassin qui semble choisir des victimes au hasard, seules quelques empreintes de pas assurent le lien au départ, jusqu'à ce que la vérité mystique apparaisse. le tueur s'inspire de scènes de Danse macabre, et sa cohorte de victimes qui est un échantillonnage de la société. de l'enfant jusqu'au vieillard. du SDF au très fortuné. Les scènes de meurtres sont courtes, scénarisées, et le délire religieux de celui qui se prend pour la main de Dieu, un Dieu vengeur et colérique, bien écrit - on mesure bien son degré de folie.
La traque a lieu, faisant au passage des dégâts dans l'équipe de policiers de la SRPJ de Versailles menée par Seth Kohl, lui-même sur le chemin de la rédemption (surnommé le Zombie, ancien militaire, ancien ou presque toxico, qui tue de sang-froid et pas toujours en légitime défense : on a bien dit qu'ils étaient limite) et Céline Fauvel, aux talents de psy utiles en interrogatoire. Cette dernière, chargée au départ de le surveiller (il est là question de loyauté envers l'Institution), a du mal à canaliser son partenaire de travail (puis dans la vraie vie). de la nitroglycérine, ce flic-là ! Mais Kohl ne vit que par le travail policier, c'est ça qui le civilise, dit-il - on n'ose imaginer ce qu'il adviendrait s'il retournait à la vie civile.
L'enquête rebondit plusieurs fois, ou, dirions nous, ressuscite, pour rester dans la thématique. le tueur "neutralisé" semblait bien ne pas agir seul. Sortent du bois ses demi-frères, un freluquet et un handicapé... Lequel des deux ? Oeuvrent-ils de conserve ? Qui est la tête pensante ? le récit est palpitant ! ça défouraille à tout va, les enquêteurs sont tellement frustrés d'être face à une hydre criminelle. Dès qu'on tue un assassin, il en repousse deux !
On est heureux de renouer avec le Gilberti qu'on avait tant apprécié avant de le perdre de vue. On retrouve aussi fugacement Cécile Sanchez, héroïne des débuts, en mauvaise posture ici, ce qui donne envie d'aller voir ce qui s'est passé dans les romans qu'on a loupés. En revanche, les parties consacrées à la vendetta personnelle de Kohl étaient moins palpitantes, la guerre des polices et la corruption endémique au sein des services n'a pas la même aura sulfureuse qu'un tueur mystique, avouons-le.
On se réjouit aussi de voir l'auteur signer chez Hugo, ce qui lui permettra une meilleure exposition, lui qui fait partie des meilleurs auteurs français dans ce type de polars : violents, mystiques, hyper noirs. Des romans feuilletonnants aussi, car on retrouve des personnages de précédentes enquêtes, mais l'auteur trouve la juste mesure pour ne pas trop en dévoiler.
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