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4,06

sur 287 notes
Cela fait plusieurs romans que j'avais envie de lire Ghislain Gilberti. C'est chose faite, enfin, avec son dernier thriller, L'évangile de la colère. Et c'est une superbe entrée dans l'univers de cette auteur atypique. Les fidèles y retrouveront un des personnages cultes de la Trilogie des ombres. Les non-initiés comme moi ne seront pas gênés dans leur lecture car ces Evangiles se lisent parfaitement indépendamment.

Dès le prologue coup de poing permettant de présenter de façon très musclé, Seth Kohl dit le Zombie, le personnage principal, on se dit que ça va envoyer si l'auteur dégaine un combustible si puissant d'emblée … il le fera tout le long du roman sans aucune déperdition d'énergie. C'est quasi tout le temps hors-norme et pourtant on y croit à fond sans vraiment se demander si c'est possible, crédible ou plausible ! A commencer par cet incroyable personnage du Zombie, fracassé par un passé terrible : héros de guerre au Kosovo et en Afgnaistan, ex-flic à brigade des stupéfiants au 36, ex-infiltré devenu toxicomane, famille défouraillée. Bref, lorsqu'un type comme ça déboule dans une enquête elle-aussi hors-norme …

Le titre met sur la piste. L'enquête est centrée sur la traque urgente d'un tueur en série illuminé qui tue sur un rythme frénétique ( impressionnant nombre de cadavres qui s'accumulent ) , persuadé d'être un ange exterminateur ayant reçu la mission divine de rappeler aux pécheurs que Dieu peut abattre sa colère sur n'importe quel pécheur. L'idée que ses meurtres seraient inspirés des Danses macabres médiévales est excellente et parfaitement exploitée par Ghislain Gilberti, lui permettant de déployer un sens de la démesure viscéral. Les nombreuses scènes de crime révèlent une grande violence mais sans que l'auteur ne s'y complaise.

L'intrigue, à la complexité assurée, est tortueuse à souhait, haletante. Il s'en dégage une grande authenticité à l'ultra réalisme assumé dans la conduite précise de l'enquête comme dans les dialogues associés. Chaque détail compte, surtout ceux passés inaperçus qui prennent sens lorsqu'ils nous reviennent en mémoire, éclairés par un autre élément de l'enquête. La tension monte, totalement maitrisée, renforcée par une focalisation externe surpuissante qui pour autant, permet un accès pertinent net aux pensées de personnages, tous très riches et fouillés psychologiquement, du tueur aux membres de la brigade de la SRPJ de Versailles qui accueille le Zombie.

La lecture est dense et intense, juste quelque peu alourdie par l'arc narratif secondaire de la vendetta personnelle de Seth Kohl. Clairement, même si cela permet de sonder profondément les ressorts du personnage en prise avec son passé, et de creuser la passionnante porosité entre le Bien et le Mal, moi, ce qui m'importait, c'était de retrouver la fascinante traque du tueur en série mystique. Sûr en tout cas que je vais rattraper mon retard et remonter le fil de l'oeuvre de Ghislain Gilberti dont l'univers affirmé et la plume tranchée sortent du lot et ont séduit l'amatrice de thrillers bien sombres que je suis
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Si il y a bien un auteur de roman noir dont j'attends avec impatience la sortie de ses nouveaux romans, c'est bien Ghislain Gilberti.
Malgré tout j'ai attendu celui-ci avec appréhension car sur les réseaux sociaux Ghislain parlait d'une approche différente, et connaissant ses capacités d'auteur a aborder des sujets un peu limite pour moi ( comme les violences sexuelles sur enfant... et que la quatrième de couverture parlait justement du meurtre ignoble d'un gamin) je m'en suis fait une montagne.

Mais non tout s'est très bien passé.
J'ai donc retrouvé avec plaisir la plume addictive de l'auteur. J'ai lu ce roman (comme les précédents) en apnée.

Le talent de Ghislain Gilberti est monstrueux.
Il te construit des personnages pour qui ont a une véritable affection, et pourtant ils sont plein de doute, torturés pour certains. En fait, c'est sans doute cela qui les rend si proche de nous, si humains et si attachants.
Et puis la trame du roman est imparable, addictive, violente et pleine de rebondissements.
C'est également sans compter sur sa plume si agréable. Je pense aussi que son côté sans concession pour ses personnages joue beaucoup.

Dans ce roman nous sommes toujours dans un récit extrêmement violent, a la fois physique mais également psychologique. Les sujets abordés sont extrêmement maîtrisés.

Petit bémol malgré tout, la vendetta de Seth est un peu trop facile, trop tirée par les cheveux a mon goût.

Je rajouterai quand même, qu'effectivement, même si on peut lire ses romans de façon indépendante, je crois que des liens forts se sont créés entre les personnages et les lecteurs. Donc pour comprendre parfaitement certains personnages je conseillerais quand même de lire ses romans dans l'ordre ( mais ce n'est que mon humble avis!)

Un roman que j'ai lu d'une traite.
Ghislain Gilberti est à mon sens aujourd'hui un des grand maître du roman noir, j'irais même jusqu'à dire un incontournable.

Impatiente d'avoir son prochain roman entre les mains... mais je me contenterai pour le moment de le rencontrer mi mai lors du 25e festival des littératures policières noires et sociales. :))
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Un prologue d'anthologie ouvre ce polar et sort de l'ombre le Zombie, alias Commandant Seth Ohl, en burn out depuis l'assassinat de son frère, de Claire, son épouse et de Nina, leur fille. Dépression qui le noie dans les paradis artificiels.

Un an plus tard, au retour d'une sévère cure de désintoxication, le commandant reprend du service à Versailles et intègre l'équipe de Paul Baptista avec Petshop, alias Capitaine Céline Fauvel, comme ange gardien.

Cet évangile de la colère n'est pas miséricordieux et Seth Ohl pratique aussi peu l'adage « Si on te gifle sur la joue droite, tends la joue gauche » que Paul et Asia Baptista ; leurs interventions ne sont probablement pas toujours « conformes aux règles d'engagement de nos forces de l'ordre » mais elles sont guidées par un souci de justice qui l'emporte sur le respect d'un droit délétère et étriqué ce qui les conduit à coopérer avec une détenue !

Deux intrigues courent en parallèle ; une série de « danses macabres » accapare l'attention et les moyens du SRPJ de Versailles pendant que Seth Ohl poursuit l'enquête sur l'assassinat de sa famille. le rythme est haletant, les épisodes s'enchaînent et les cadavres s'empilent. Impossible de lâcher ce livre avant de trouver le sommeil.

Le premier volet est original, instructif et la journaliste de Libération, Florence Jabelle, (qui fait penser à Florence Aubenas) fait le lien avec Les simulacres de la mort d'Hans Holbein et contraint les enquêteurs à lui réserver un traitement de faveur. le travail d'équipe paie et le narratif décrit équitablement les contributions des hommes (Abel, Hugo, Maxime) et des femmes (Asia, Cécile, Céline) qui luttent au coude à coude pour identifier et neutraliser le criminel.

Le second volet est un ersatz de Monte Cristo avec le Zombie dans le rôle du « poor lonesome cow-boy » où Ghislain Gilberti imagine des compromissions entre policiers et narco trafiquants. Collusion inimaginable et donc invraisemblable, voire impossible pour qui connait la police des polices à savoir l'incorruptible IGPN ? Mais le poisson pourrit toujours par la tête et la vengeance du Commandant est aussi jubilatoire que bien méritée.

Enfin, parmi les nombreux héros de cette épopée, le juge d'instruction et son greffier méritent d'être cités.

Ce récit est à déconseiller aux âmes sensibles et aux amateurs de littérature feel good. C'est brutal, noir, sanglant, comme du Karine Giebel. C'est vif et violent, comme du DOA. C'est écrit d'une plume crue qui n'occulte pas une incontestable finesse psychologique et un scénario diabolique comme chez Franck Thilliez.

Implacable réquisitoire sur les ravages des stupéfiants et des emprises manipulatrices, cet évangile de la colère me permet de découvrir et recommander Ghislain Gilberti (un belfortain) dont je parierais que le Zombie lui doit beaucoup.
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9eme roman de Ghislain Gilberti et une nouvelle fois, ce génie du thriller nous surprend avec un roman à rebondissements explorant la noirceur des âmes humaines.
Avec sa plume magique qui se joue de nous, baignant de poésie les pires atrocités, Gilberti s'amuse aussi avec une galerie de personnages rarement tout blancs ou tout noirs a l'image du commandant Khol ou de Cécile Sanchez que les fidèles lecteurs reconnaîtront.
L'évangile de la colère nous entraîne très vite dans une série de meurtres dont devra se charger la PJ Versaillaise légèrement déstabilisée par des équipes en mutation au grès des évolutions et arrivées. Dans ce grand jeu de chaises musicales, le commandant Khol au passé mystérieux (que l'auteur éclaircira au fur et à mesure) se voit confier une enquête qui l'amènera à se dépasser, aider d'une fratrie originale avec laquelle il se laissera emporter par la danse macabre d'un tueur sans pitié.
Un thriller haletant et psychologique signé par un immense talent français.
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Thriller finement travaillé, il vous fera vivre de longues heures de suspens dans une ambiance absolument envoûtante. Pour les aficionados de l'auteur, Ghislain Gilberti, ils auront la chance de retrouver des personnages issus de sa Trilogie des Ombres.

Pour les autres, ne vous en faites pas, car cela sera une totale découverte sans perte de saveur. L'auteur l'indique lui-même que la lecture de ses précédents oeuvres n'est pas une condition sine qua non pour se plonger dans son dernier, « L'évangile de la colère ».

Différents meurtres atypiques sont perpétrés et pour les résoudre, un flic atypique lui aussi est appelé : Seth Kohl, ancien infiltré de la Brigade des Stups. Celui-ci est devenu lui-même toxicomane à la suite d'un épouvantable drame familial. Comme vous l'aurez déjà compris si vous suivez mes chroniques, j'aime particulièrement ce genre d'anti-héros, dont les failles et faiblesses en font ses forces.

Doté de nombreux rebondissements, ce livre ne vous laissera jamais au bout de vos surprises. Alors qu'à plusieurs reprises, vous pensez être le digne successeur de Sherlock Holmes pour avoir démêler l'enquête et trouver le coupable, vous vous rendez alors compte que l'auteur s'est tout simplement joué de vous, pauvres lecteurs.

Dans une atmosphère très sombre et envoûtante, vous aurez l'occasion de savourer ses quelques 570 pages. Malgré ce nombre important, vous ne verrez pas le temps passer. En plus, au regard des meurtres multiples, il n'est absolument pas question de s'ennuyer !!

Plume addictive dès les prémisses du récit, c'est une histoire à 100 à l'heure que vous vivrez dans les tréfonds sombres de l'âme humaine. Je suis certaine qu'en plus, ce livre vous donnera encore plus envie de découvrir La Trilogie des Ombres.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Au 36, quai des Orfèvres, le commandant Seth Kohl n'est pas n'importe qui.

C'est celui qu'on appelle le "Zombie", celui qui pendant cinq ans s'est installé en enfer après le meurtre de son frère, de sa femme et de sa petite fille alors qu'il était infiltré dans des réseaux de trafic de drogue.

Celui qui en est sorti en sauvant deux flics en difficulté et en passant un an à Saint Anne.

Mais aussi celui qui a repris du service, car il ne sait faire que ça, en prenant la tête d'un groupe de la PJ.

Et ce groupe va être confronté à un tueur en série qui ne fait pas dans la dentelle et qui va vite. de plus en plus vite, car il est en mission pour le divin.

Entre ce tueur qui sème des cadavres derrière lui et dont il faudra décoder les motivations pour mieux le comprendre et l'appréhender, et son passé qui n'a pas fini de le rattraper, Seth Kohl devra faire preuve de tout son talent d'enquêteur, mais aussi de tueur.

A mon avis :
Il y a des cotés très intéressants dans ce thriller.

D'une part ce personnage du "zombie", flic qui ne fait pas dans la douceur et qui n'a pas peur de sortir son flingue pour se débarrasser des assassins qui le poursuivent. Il est aussi un enquêteur hors du commun, entouré d'une équipe tout aussi efficace.
C'est un personnage profond, dont le passé douloureux et héroïque fonde le caractère.
D'autre part, cette histoire de tueur en série agissant pour le compte de Dieu lui-même (même si ce n'est pas vraiment un première dans les romans de ce genre), qui vient s'entremêler avec les péripéties du passé de Seth Kohl qui remonte à la surface.

Tous les ingrédients sont là pour faire un roman haletant, et on n'en serait pas loin s'il n'y avait pas tout de même et malheureusement, pas mal d'improbabilités.

Déjà, le gars reprend du service comme chef de groupe après un séjour en hôpital psychiatrique et alors qu'il est toujours toxico ! Bon admettons...

Mais ces flics qui sont tellement pointilleux dans leurs enquêtes, qui font tellement attention à tous les détails pour sortir le moindre indice de chaque scène de crime (et c'est bien ! les enquêtes sont bien menées), doivent être seuls au monde à agir de la sorte... Parce que lorsqu'il s'agit de leurs propres meurtres, le contraste est frappant : ils ne sont jamais inquiétés, pas même soupçonnés. En tout cas, ce point de vue n'est pas abordé dans le récit et ils tuent avec une facilité déconcertante.
Enfin, le retour du commissaire Cécile Sanchez (personnage principale de la Trilogie des Ombres de Ghislain Gilberti : Sa majesté des ombres ; Les anges de Babylone ; le sacre des impies) depuis sa prison, telle un Hannibal Lecter au féminin, avec sa capacité à résoudre les énigmes de l'enquête avec trois fois rien, est assez improbable. En tout cas, ce qui est improbable, c'est que les autres n'arrivent tout simplement pas aux mêmes conclusions, qui ne sont pourtant pas non plus si difficiles à tirer.

Et tout cela fait qu'on n'arrive pas à entrer totalement dans le récit. C'est dommage parce qu'il y a tous les ingrédients d'un bon policier, avec une construction du récit bien menée et une fin plutôt réussie, même si on l'a déjà vu au cinéma...


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J'ai eu beaucoup de mal avec ce roman à partir du moment où est apparu l'équipe du SRPJ de Versailles (c'est à dire assez tôt) : équipe parfaite, idéale, un vrai cliché s'il n'y avait le nouveau chef de groupe, Seth Khol, flic efficace mais très perturbé (genre stress post-traumatique). le style, nerveux, est efficace, il imprime le rythme, plutôt effréné, mais au prix, hélas, de beaucoup de clichés. Il y a deux fils conducteurs : une série de meurtres complètement hors normes (profils très variés des victimes, modes opératoires tout aussi variés) et une vengeance. Les deux fils sont habilement menés en parallèle, mais il est quand même surprenant que personne ne semble enquêter sur les victimes de la vengeance de Seth Kohl !
D'habitude, le nombre de meurtres m'indiffère un peu, mais là je dois bien avouer que j'ai frisé l'overdose (plus de 30 meurtres en à peine plus de trois mois, c'est un peu beaucoup !) même si l'auteur ne se complaît pas dans des descriptions de scènes violentes.
Le retour du commissaire Cécile Sanchez (personnage principale de la Trilogie des Ombres) m'a semblé de trop : l'équipe de policiers pouvait tout à fait faire les mêmes déductions sans elle, et il y avait déjà suffisamment de personnages déjantés ! le seul intérêt est éventuellement de rendre plus intéressant et moins lisse le personnage de Céline.
Malgré ces points faibles, j'ai beaucoup aimé le prologue et la présentation de Seth Kohl, dit le Zombie, héros de guerre au Kosovo et en Afghanistan, ex-flic à la brigade des stupéfiants au 36, ex-infiltré devenu toxicomane, ayant perdu tous ses proches.
J'ai adoré aussi l'idée de meurtres inspirés des Danses macabres médiévales. Au passage l'auteur dresse la courte liste de celles que l'on peut voir en France en oubliant la seule que je connaissais (dans la chapelle de Kermaria an Iskuit de Plouha). Cette idée est parfaitement exploitée, d'autant qu'elle convient tout aussi bien avec un tueur en série psychopathe organisé qu'avec un schizophrène en rupture de traitement. Dommage que l'écriture, et surtout la psychologie des policiers ne soient pas, à mon goût, à la hauteur. Peut-être qu'un tel sujet aurait nécessité bien plus de pages pour faire de ce bon page-turner un coup de coeur !
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Ghislain Gilberti est le sniper du polar. Tout ce qu'il vise est étudié avec minutie, dans les moindres détails, et ses mots en rafales font des dégâts considérables.

Son univers est tentaculaire, sorte d'hydre à têtes multiples, qui à chaque livre étend son emprise sur les lecteurs.

Ce nouveau roman se veut indépendant des précédents, mais des liens souterrains sont tissés avec le passé, pour toujours asseoir davantage ses livres-monde.

En résumé, nouveaux lecteurs vous serez pris au piège sans réserve, lecteurs habituels vous en ouvrirez grands les yeux de surprise (l'auteur vous l'explique avec une note avant le roman, que j'aurais mieux vue à la fin).

Quand on y regarde de loin, l'écrivain belfortain n'invente rien dans le milieu du polar. Mais à les examiner de près, on se rend compte que ses romans sont singuliers dans la manière de les mener. Celui-ci ne fait pas exception.

Il est cette fois question d'un tueur en série illuminé qui permet à Gilberti de développer une intrigue intense aussi violente qu'iconoclaste. Au plus près de l'enquête.

C'est là que se déploie sa particularité, et où il fait montre de tout son savoir-faire. Pour lui, chaque détail compte, chaque donnée de l'investigation est racontée avec méticulosité. Et le plus fort, c'est que ça ne ralentit pas l'intrigue, ni ne fait chuter l'extrême tension.

Il fait dire que tous ses personnages sont borderlines, à l'image de ses flics. Son équipe est totalement dévouée à sa tâche, s'en est un vrai sacerdoce. Mais ils ont leurs (grosses) parts d'ombre, à l'image de son principal intéressé, Seth Kohl, chef du groupe chargé de l'enquête à la Brigade criminelle du SRPJ de Versailles.

Lui, ce sont de lourds boulets qu'il doit traîner pour avancer. Mais comme il n'a plus rien à perdre, il en est d'autant plus dangereux.

Avec Gilberti, la frontière entre bien et mal est toujours poreuse. Rien n'est simple, rien n'est écrit.

Cet Évangile de la colère est un peu la substantifique moelle de son oeuvre, un bon résumé de ce qu'est l'univers de l'auteur, en 550 pages. Il a tiré le suc, l'essence même de ses précédents polars, pour incendier cette nouvelle affaire.

N'imaginez pas pour autant qu'il est enchristé (un mot qu'il utilise souvent) dans un schéma. C'est plutôt qu'il le dessine encore et encore, pour en améliorer le trait. Même si paradoxalement ce nouveau roman m'a parfois fait penser à son formidable premier livre, le festin du serpent, pour lequel j'ai un attachement tout particulier.

L'univers de l'écrivain est pénétré de démons, partout, tout le temps. Cet évangile-là tout autant. C'est sombre au possible, ténébreux à souhait, violent à la limite de l'acceptable, punchy à rendre groggy.

Mais, j'insiste, d'une finesse dans la narration, d'un ultra réalisme qui fait qu'on reconnaît immédiatement sa griffe. Qui laisse de profondes cicatrices.

L'auteur a besoin que ça sonne juste, et pour ça il insiste pour tout cadrer dans les moindres détails. En parlant de ce qu'il connaît, pour l'avoir vécu ou pour s'être sérieusement renseigné. Il dit souvent qu'il ne sait pas inventer et qu'il doit se baser sur du réel, y compris lorsqu'il crée des personnages. Et j'ai comme l'impression qu'il a mis beaucoup de lui dans ce roman-là.

L'évangile de la colère est un polar dense et brutal, plongeant le lecteur en immersion totale dans une enquête qui déménage. Pour un final qui laisse des traces. Avec un Ghislain Gilberti qui tient l'instrument de combat sans flancher, sans trembler, avec une précision remarquable.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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Un petit garçon de 6 ans est enlevé dans un parc, ce qui suscite toujours beaucoup d'émotions que ce soit auprès du public que des policiers chargés de l'enquête.
Le petit garçon est finalement retrouvé mort.
Ensuite un homme est enterré vivant...
Voilà comment débute cette histoire qui va à cent à l'heure et dans laquelle les morts s'enchaînent à une vitesse phénoménale.
Je n'avais jamais lu de livres de cet auteur, je découvre donc sa plume et son style.
J'ai bien aimé suivre cette intrigue haletante, car on ne sait pas trop vers quoi on se dirige : une histoire classique de tueur en série, une affaire liée à de l'occulte, une vengeance, une histoire de malades mentaux, une intrigue liée à une obsession religieuse ?
Bon, là où je n'adhère pas trop, c'est à la surenchère de violence et de noirceur.
Les personnages principaux sont des être brisés par la vie, le policier principal est surnommé le Zombie, en raison d'un passé très sombre : son frère, sa femme et sa fille ont été assassinés, et tout est dans la même veine.
Chaque personnage se trimballe des casseroles qui débordent et certains sont même un peu agaçants, comme Céline, le bras droit du Zombie, qui pleurniche tout le temps et semble exagérément sensible pour un policier chargé de résoudre des crimes.
Mais hormis cet aspect, j'ai pris un grand plaisir à suivre cette enquête palpitante, bien que certains rebondissements soient assez prévisibles.
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Ce polar sombre et dense est mon premier contact avec Ghislain Gilberti. Je n'ai pas lu la fameuse Trilogie des ombres ni aucun autre de ses romans. Et le moins que je puisse dire, c'est qu'il "ne fait pas dans la dentelle".

Le récit commence très fort, par un prologue qui met immédiatement le lecteur dans l'ambiance. Assurément il va être secoué ! Des meurtres atroces se succèdent : d'abord celui du petit Gabin, ensuite celui d'un paysan enterré vivant le doigt pointé vers le ciel. Puis c'est un antiquaire qui est assassiné, écrasé par son stock d'objets anciens, puis encore une riche aristocrate, et puis... Sommes-nous en présence d'un nouveau Serial killer ? Mais chose curieuse aucun lien apparent ne semble unir les différentes victimes. L'enquête de la SRPJ de Versailles s'annonce complexe, semée de rebondissements dramatiques et d'affrontements violents.

Se pourrait-il que le tueur soit un personnage mystique, un envoyé de Dieu, qui s'inspirerait des Danses macabres, ces fresques médiévales que l'on retrouve dans certaines églises anciennes, et plus particulièrement celles des Simulacres de la Mort peintes par Hans Holbein dit le Jeune ?

Un scénario atypique et une équipe policière compétente, solidaire et efficace pour dénouer les fils de cette intrigue redoutable. Toutefois chacun possède sa part d'ombre, ses démons, tel le personnage principal, Seth Kohl, le nouveau chef de groupe, dont la vie a basculé à la suite d'un drame personnel et qui aspire à la vengeance.

Ghislain Gilberti, dans ce thriller très noir, ne laisse aucun répit au lecteur. L'écriture de ce gros pavé (570 pages) est technique mais simple et précise, le rythme est dynamique avec des phrases et des chapitres courts. Pas de ralentissement dans le récit, tout s'enchaîne rapidement. Les crimes odieux se perpétuent inlassablement, comme dans la fresque de Holbein, et les règlements de compte violents se succèdent jusqu'au bout. Tout un univers brutal de part et d'autre. La frontière entre le bien et le mal est parfois perméable.

Pour les besoins du Challenge illimité des départements français en lectures, il me fallait un écrivain originaire du Territoire de Belfort. Ils sont peu nombreux et c'est ainsi que je suis sortie de ma zone de confort pour découvrir Ghislain Gilberti. Je ne le regrette pas et me suis laissée entraîner par cette intrigue atypique, même s'il y a un peu trop de sang versé et coups de feu froidement tirés à mon goût.

#Challenge illimité des départements français en lectures (90 - Territoire de Belfort)
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