L'auberge des myrtilles

En cette année 1991 où les héritages du second conflit mondial se dissipaient, un orphelin de guerre d'une cinquantaine d'années n'avait rien d'extraordinaire. Ils étaient des milliers, des millions qui, comme eux, en france, en Europe et dans le monde entier, partageaient le triste privilège de n'avoir pas grandi à l'ombre de la férule paternelle. Parce qu'ils avaient partagé le même vécu douloureux, dans le silence de l'auberge, il leur suffisait de croiser leurs regards pour se comprendre.
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- Parce qu'au tribunal de l'Histoire, l'honneur des vaincus est plus durable que la gloire d'un salaud !
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- La fameuse Omerta ? fit Tonio.
- C'est un peu ça, en effet. Les Toulousains disent que l'Ariège, c'est un peu la Corse sans les morts ! plaisanta Sentenac;
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Le parcellaire irrégulier des prés, porteur de l'empreinte millénaire des hommes, se dissolvait dans l'abandon progressif d'une agriculture montagnarde, victime des choix européens d'un modèle productiviste. A l'orée des taillis, la ronce en lançant ses stolons disputait à la fougère les terres laissées en friche. Partout les outrages du temps étaient perceptibles..
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- Données gratuitement ? demanda Anaïs.
- Vous savez, à part les claques, je ne connais pas grand-chose qui se donne ! répondit Odile.
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- L'opportunisme fait virer les cutis !
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Braconniers, parfois contrebandiers, attachés à leur village, presque casaniers, cette race d'hommes simples avait sombré à l'aube des années soixante dans la modernité de la société de consommation.
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